C’est la première fois, que le Centre israélien des droits de l’homme « B’Tselem », va jusqu’à qualifier Israël d’« État d’apartheid », et expose dans le détail la justification de cette affirmation.
« Toute la zone contrôlée par Israël – à l’intérieur de la Ligne verte et en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la Bande de Gaza – est gouvernée par un système qui fonctionne selon un unique principe d’organisation : établir et faire perdurer la suprématie d’un groupe de personnes (juifs) sur un autre groupe (les Palestiniens), et cela dans la région s’étendant du fleuve (le Jourdain) à la mer (Méditerranée) », indique B’Tselem sur son site.
« Depuis 1967, Israël rejette le principe de la « solution à deux États » et empêche l’établissement d’un État palestinien indépendant. Il a établi des colonies en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, où résident plus de 600.000 colons et instauré un système de ségrégation raciale – apartheid ».
« L’accumulation de ces mesures au fil des ans, leur traduction dans des lois, le soutien public et judiciaire qu’elles ont reçu – tous ces éléments nous amènent à la douloureuse conclusion que ce système se définit désormais comme un régime d’apartheid où les Juifs gèrent leur vie dans un territoire continu, dans lequel ils jouissent de leurs pleins droits et de leur autodétermination, tandis que les Palestiniens vivent en revanche dans un espace fragmenté en différents ghettos, Israël décidant des droits qui sont accordés ou non aux Palestiniens dans chacun de ces ghettos », peut-on lire dans le texte publié en anglais par B’Tselem.
« Israël n’a même pas créé une seule ville pour la population palestinienne dans toute cette région qui s’étend du fleuve à la mer. Tout au contraire, l’État fait son possible pour empêcher le développement des villes palestiniennes et démolir les maisons qui y sont construites », commente-t-on de même source.
B’Tselem fait également remarquer que « Tous les Juifs du monde, leurs enfants et petits-enfants – ainsi que leurs maris et femmes – ont le droit d’obtenir la citoyenneté israélienne, alors qu’aucun Palestinien ne peut immigrer dans les zones contrôlées par Israël, même si lui-même, son grand-père ou sa grand-mère sont nés sur ces terres ou y ont résidé ».
Et en termes de liberté de mouvement, « les citoyens israéliens jouissent de la liberté de déplacement entre les différentes zones contrôlées par Israël (à l’exception de la bande de Gaza) et ils peuvent, quand ils le souhaitent, quitter le pays et y retourner. Alors que les citoyens palestiniens doivent obtenir un permis israélien spécial pour se déplacer entre leurs ghettos (et parfois à l’intérieur même d’un seul ghetto) et pour voyager. La sortie du pays est conditionnée à une approbation israélienne ».
« Israël contrôle tous les aspects de leur vie, du registre de la population, au système foncier, en passant par le système judiciaire, qui est régi par des militaires pour les Palestiniens de Cisjordanie et carrément sous blocus pour ceux de Gaza ».
« La qualification d’Israël comme un État démocratique qui occuperait temporairement le territoire de millions de personnes, est une description sans rapport avec la réalité », souligne B’Tselem.
Source : https://www.btselem.org/publications/fulltext/202101_this_is_apartheid
CAPJPO-EuroPalestine