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Jérusalem-Est : Non à l’archéologie au service de la colonisation ! Touristes, ne soyez pas complices !

« Les sites archéologiques situés dans les Territoires palestiniens occupés sont visités par de nombreux touristes israéliens et étrangers. Ces derniers ignorent généralement l’illégalité, vis-à-vis du droit international, dans laquelle ces sites sont gérés. Ceux-ci sont par ailleurs souvent administrés par des colons israéliens », met en garde Amnesty International dans un document détaillé sur la question.*

Cité de David à Jérusalem-Est

« Cette situation permet de consolider l’installation des colonies et des colons. Les musées et autres présentations historiques et archéologiques des fouilles rapportent une histoire déformée, insistant sur les racines du peuple juif et oubliant celles des Palestiniens.

Les sites archéologiques, transformés en sites touristiques pour étrangers et Israéliens, violent les droits humains des Palestiniens.Le gouvernement israélien et les colons se servent ainsi de l’archéologie, et du tourisme qui y est lié, pour renforcer leur contrôle sur les Territoires palestiniens occupés.

Situé à proximité de la Vieille Ville et des lieux saints, le quartier palestinien de Silwan, où vivent 33 000 Palestiniens , en est un exemple.

Plusieurs centaines de colons s’y sont installés depuis les années 1980 dans des blocs de colonies sous haute surveillance. Cette situation a généré un très grand nombre de violations des droits humains dont des expulsions forcées et des déplacements de population.

Le gouvernement israélien contribue à l’expan­sion des colonies à Silwan en apportant un soutien important et depuis de nombreuses années à Elad. Cette organisation de colons, fondée en 1986, finance les fouilles archéolo­giques au coeur même du quartier de Silwan grâce à de généreuses contributions de Juifs américains et d’organismes publics et privés israéliens.

Jérusalem-Est : Non à l'archéologie au service de la colonisation ! Touristes, ne soyez pas complices !
Excavations par les colons dans le quartier palestinien de Silwan

Depuis 1997, Elad ne se contente pas d’acquérir des habitations appartenant à des Palestiniens de Silwan, et d’y placer des colons juifs. Elle dirige en outre un important site archéologique, le Parc National de la Cité de David. Cette gestion lui a été confiée par la municipalité de Jérusalem et se situe pour une grande partie à Silwan. Le gouvernement l’a gratifié de millions de dollars pour procéder à des fouilles et agrandir le site.

Elad présente un récit historique déformé, exagérant les racines du peuple juif dans la zone en excluant celles des Palestiniens. Sur son site Internet, il est affirmé que c’est « le seul endroit sur terre où le seul guide touristique nécessaire est la Bible elle-même ». La page d’accueil est titrée « Bienvenue à l’endroit où tout a commen­cé ».

Ce site est fouillé par des archéologues israéliens dont Eilat Mazar qui annonce y avoir découvert les murs du Palais du roi David ; ce qui est contesté par de nombreux archéologues.

Tous les guides et fascicules hébergés sur le site présentent les époques retracées comme celles du peuple juif, laissant de côté l’histoire de Jérusalem, des autres cultures, des autres religions et des autres restes archéologiques.

Le gouvernement israélien et l’organisation Elad développent des plans ambitieux, et critiqués par la communauté des archéologues notamment, de construction d’un complexe touristique gigantesque ainsi qu’une station de téléphérique à Silwan, dont le but est d’amener des millions de touristes d’Ouest en Est.

Le Parc National de la Cité de David est déjà l’une des attractions touristiques les plus visitées en Israël. Sur les territoires palestiniens occupés, des millions de touristes étrangers et des centaines de milliers d’Israéliens, dont de nombreux groupes scolaires, enfants et soldats, aident ainsi à l’ancrage des colons dans la zone.

Les Palestiniens de Silwan ne peuvent y entrer que de façon très limitée, et en payant, alors que des zones faisant partie de leur vie culturelle et sociale ont été incluses à cette Cité de David. Les entreprises numériques du tourisme font la promotion du site, en tirent des bénéfices, et participent aux violations des droits humains des habitants palestiniens.

Cependant, Elad a le projet d’établir plus de colons israéliens à Silwan et d’expulser davantage de Palestiniens. Le projet est de transformer le site archéologique en un grand complexe résidentiel pour colons israéliens. Elad, avec le soutien gouvernemental, a ainsi rendu publics des projets d’agrandissement d’une zone touristique afin de créer un nouveau complexe touristique  nommé « le jardin du roi ». S’en suivrait alors la démolition de 88 maisons et l’expulsion de 1 500 personnes résidant à al-Bustan, un quartier de Silwan…

Cette expansion de la Cité de David représente une menace pour les droits humains des habitants palestiniens. Au total, 7 500 Palestiniens risquent d’être expulsés de force. Alors que ces expulsions sont contraires au droit international, elles impliquent également que les populations expulsées paient elles-mêmes le coût financier de la destruction de leurs propres logements, sous peine d’une plus lourde amende.

Manifestation d’une mission Europalestine à Silwan en 2010pour dénoncer les expulsions des habitants palestiniens

Ceci constitue une violation du droit à un logement décent. Israël a pourtant l’obligation, en tant que puissance occupante, de respecter le droit au logement et le droit de vivre décemment.

Le gouvernement israélien et Elad utilisent l’archéologie et le tourisme pour cacher l’expul­sion des habitants palestiniens de Silwan et l’installation de colons. Les touristes, mal informés, participent ainsi, à leur insu, à l’expul­sion des Palestiniens.

Les expulsions et destructions de maisons palestiniennes se multiplient depuis plusieurs années

* https://amnesty.dokeos.net/category/eclairages-thematiques/

CAPJPO-EuroPalestine