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Israel : une chambre de torture découverte à Nazareth

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Si la torture est pratiquée couramment, et depuis longtemps, sur les Palestiniens, hommes, femmes et enfants, on ne cite généralement que la Moscobiyeh, à Jérusalem, comme centre de torture lors des interrogatoires israéliens. Le centre juridique palestinien Adalah fait état pour la première fois d’une « chambre de torture » à l’intérieur du poste de police de Nazareth.

Entre le 9 et le 14 mai dernier, les escadrons israéliens, ainsi que des brutes en civil d’une unité dite de « contre-terrorisme » appartenant à la « police des frontières », (ce qui est fort pour un pays qui ne s’en reconnait aucune !) ont arrêté, brutalisé et embarqué de manière indiscriminée plus d’une centaine de Palestiniens, dont des mineurs, un infirmier, et trois avocats, qui ont été soumis à des tortures physiques et psychologiques.

Israel : une chambre de torture découverte à Nazareth

Les témoignages accumulés par Adalah indiquent non seulement l’usage de gaz lacrymogène et de balles contre les manifestants dénonçant les expulsions de Sheikh Jarrah, et contre les passants, mais des tortures infligés à ceux et celles emmenés au commissariat de Nazareth.

Ils nous hurlaient dessus pour qu’on garde la tête baissée et qu’on se taise, et nous donnaient des coups de poings et de pied avec leurs bottes, alors que nous étions entassées dans une véritable chambre de torture

L’un d’entre nous a relevé la tête et s’est pris un coup de canon révolver sur la tête. Il a commencé à saigné et pendant que son sang dégoulinait, le flic qui l’avait frappé est allé chercher une bouteille d’eau… pour nettoyer sa botte ».

Et pendant qu’ils nous frappaient, ils nous criaient des obscénités sur nos épouses et nos mères.

Toutes les nuits, des ambulances venaient chercher des blessés qui ne pouvaient partir qu’après avoir signé un document s’engageant à rester aux arrêts à domicile.

 « Ce fut l’un des moments les plus difficiles de ma carrière, de ne pas pouvoir faire cesser la torture infligée à ces jeunes à l’intérieur, qui n’avaient fait que manifester pacifiquement », rapporte Nareman Shehadeh-Zoabi, l’un des avocats d’Adalah à l ‘extérieur.

« Ceci nous porte à croire que des faits similaires se sont produits avec des détenus dans d’autres postes de police, comme à Haïfa et dans le Neguev, indique-t-il.

Seuls 5 % de ces Palestiniens furent incriminés, les autres relâchés sans inculpation.

Une plainte officielle a été déposée le 7 juin par Adalah, avec demande d’enquête. Aucune réponse israélienne à ce jour. Et ce sont au total 2142 Palestiniens d’Israël qui ont été arrêtés dans ces conditions, dans plusieurs villes, afin de les terroriser.

Et si cela se passe de la sorte à l’intérieur d’Israël, à l’encontre de citoyens israéliens, on peut imaginer ce que l’occupant réserve aux Palestiniens des territoires occupés et à tous ceux qui sont emprisonnés !

Des policiers israéliens ceignent d’un bandeau la tête d’un citoyen palestinien d’Israël au moment des manifestations de protestation à Lydd, dans le centre d’Israël. (Photo : Oren Ziv)
4 mai 2021. La police israélienne immobilise un résident palestinien de Sheikh Jarrah au sol, lors d’une veille contre les expulsions imminentes dans ce quartier. (Photo : Oren Ziv)

Quand on sait que 12.000 plaintes ont été déposées contre des policiers ou soldats pour ce genre de tortures et de violences depuis 2001, et qu’aucun des tortionnaires n’a eu affaire à la justice à ce jour, on imagine leur sentiment d’impunité.

Mais les Palestiniens résistent, malgré ce terrorisme d’Etat. Et nous devons accompagner cette extraordinaire résistance !

Au cours de la grève générale du 18 mai 2021, des citoyens palestiniens d’Israël peignent sur un mur de Nazareth le mot « Palestine » en arabe. (Photo : Maria Zreik / Activestills)

Source : +972 Magazine, magazine d’oppostion israélien et Dima Abumaria, journaliste palestinienne, pour Mondoweiss

CAPJPO-EuroPalestine

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