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La Palestine au jour le jour : semaine du 12 au 18 août

La férocité de l’occupant ne fléchit pas. Le 16 août, à 4 heures du matin, à Jénine et dans le camp de réfugiés adjacent, un raid contre des habitations tourne au carnage : 4 jeunes résidents sont assassinés (voir l’article sur ce site).
De leur côté, la machine carcérale continue à tourner à bon régime (69 arrestations, dont 3 mineurs), les démolitions de maisons (9) et destructions de biens (8) se poursuivent, la colonisation progresse et les gangs de colons rivalisent de sadisme dans leurs exactions. Enfin, le sabotage économique ne fléchit pas. Ainsi, l’armée s’en est pris à la Compagnie Palestinienne de Publicité d’Hébron : toutes les machines d’impression ont été saisies et la compagnie n’est pas autorisée à rouvrir avant le 10 février 2022.

Répression sanglante
Cette semaine-là encore, les marches de protestation à Beita ont subi les rigueurs de la répression : 6 blessés et 24 suffoqués lors de la marche du vendredi 13.
Le même jour, à Yatta, au sud d’Hébron, des dizaines de villageois manifestent après la prière contre la création programmée d’un nouvel avant-poste. Les soldats arrosent les habitants de gaz lacrymogènes et la police des frontières roue de coups des manifestants désarmés et pacifiques. L’un d’entre eux est conduit à l’hôpital.
Le 14, à Jérusalem Est, Sa’di Burqan est arrosé de gaz poivre et roué de coups. On ignore pourquoi…
A Jénine, le raid nocturne du 16 fait 4 blessés en plus des 4 jeunes assassinés, Dans le même temps, Mohammed Zeina est enlevé à son domicile du camp de réfugiés.
Le 18 au petit matin, alors que les élèves se rendaient en classe dans le village de Tayasir, ils se retrouvent nez à nez avec l’armée et des affrontements éclatent devant les écoles. Les soldats tirent. Parmi les trois blessés conduits à l’hôpital figurent un mineur de 15 ans, Osama Sobeih et un journaliste, Radi Amer. Plusieurs autres souffrent de l’inhalation de gaz lacrymogène et sont soignés sur place.
Et ainsi de suite…


Les colons agressent les gens, saccagent et volent les propriétés…
Tranches de vie en Cisjordanie colonisée :
Les 12, 15, 16, 17 et 18, des bandes de colons protégés par l’armée envahissent l’esplanade des mosquées en injuriant et molestant les fidèles.
Le 13, dans le quartier de Silwan, à Jérusalem Est, un chauffeur de bus palestinien demande à un colon de mettre son masque, conformément aux mesures israéliennes contre la pandémie. Le colon furieux l’abreuve d’injures racistes et le frappe avec son portable. Blessé au cou et au visage, le chauffeur doit être hospitalisé.
Le 14 vers 21 h, à l’est d’Hébron, des voyous de la colonie « Kiryat Arba » caillassent des maisons tout en abreuvant d’injures leurs habitants. Alors qu’il tente de filmer la scène, Jihad Is’eifan (41 ans) est roué de coups et doit être emmené à l’hôpital. Les trois maisons caillassées, propriétés de la famille Abu Is’eifan, sont situées près de la clôture de la colonie et, à ce titre, constamment attaquées par les colons.
Le matin du 15, des ultranationalistes installent 20 mobil homes constituant un nouvel avant-poste sur 2 hectares de terres appartenant à des villageois de Zanouta, près d’Hébron. Pendant ce temps et non loin de là, une autre bande agrandit un avant-poste établi il y a deux mois.
Le soir, à l’entrée du village de Sebastia, près de Naplouse, des colons caillassent les voitures. Un conducteur est blessé à la tête.
Pendant ce temps, à Tarqumiya, près d’Hébron, une bande de la colonie d’Adora occupe 6 hectares de terres appartenant à une famille palestinienne. Elle y installe des tentes en attendant de bénéficier d’une expropriation en bonne et due forme.
Le 16, les colons qui attaquent le village d’Asira al-Qibliya (près de Naplouse) bénéficient du soutien des grenades assourdissantes et lacrymogènes de l’armée face aux villageois récalcitrants.

La Palestine au jour le jour : semaine du 12 au 18 août


Pendant ce temps, les forces d’occupation commencent à niveler de vastes terrains appartenant à des habitants de Qalqilya, d’Azzun et du village d’Al-Nabi Elias. Le but est de prolonger une route d’une colonie entre Qalqilya et Naplouse.
Le 17 à Jénine, non contents d’arroser de gaz poivre le visage de Tarik Zubeidi (15 ans), ses bourreaux lui brûlent le pied avec un appareil électrique, puis le menottent et le jettent sur un cactus. Hospitalisé, il souffre notamment de troubles respiratoires*.


Mineurs incarcérés
Parmi les 69 nouveaux prisonniers politiques cisjordaniens de cette semaine, citons trois mineurs :
Le 13, à 3h25 de la nuit, lors d’un raid sur la ville de Doha, près de Bethléem, l’occupant kidnappe à son domicile Adham Abu Srour (16 ans).
A l’aube du 17, lors d’un raid sur Beit Ummar (près d’Hébron), Moaz Awad (17 ans) est kidnappé chez lui.
Le 18, au checkpoint d’Al-Jalama, à Jénine, la soldatesque s’empare de Aboud Zmeiro (16 ans), rescapé du camp de réfugiés attaqué deux jours plus tôt.
Souvent, l’occupant joue au chat et à la souris : le 12, vers 1 h 30, des soldats arrêtent Hamza Halayqa (41 ans) après avoir perquisitionné sa maison dans le village d’al-Shuyukh, au nord d’Hébron. Halayqa est arrêté seulement 10 heures après sa libération : il vient de passer 12 ans dans les geoles israéliennes !. Il sera (définitivement?) relâché vers 15h00.
Aysar al-Samhouri, du camp d’Aqabat Jabr, a moins de « chance » : arrêté chez lui le 17 à 2h du matin, il va connaître, à 20 ans seulement, la détention pour la deuxième fois…
Les arrestations se font souvent en famille et à domicile : Emad Turkey (44 ans) est enlevé avec Ya’koub, son fils de 19 ans, Fawwaz Dawwas avec son fils Mohammed, Mos’ab Sawaftah avec son frère Mo’ayad, No’man Kan’an avec son fils Adham.
Comble de l’inhumanité : c’est alors qu’il se rendait à un hôpital de Jérusalem pour soigner son cancer du poumon que Mohammed Abu Eid, du camp de réfugiés d’Aqbat Jabir, est arrêté par les soldats.


Défense de construire chez vous !
Le PMG recense cette semaine 9 maisons démolies, la plupart par leur propriétaire sous peine d’amende, et 8 destructions de propriétés diverses. Exemples :
Jérusalem-Est : 4 maisons auto-démolies et une partie d’un jardin d’enfants détruite par l’occupant dans le village de Beit Safafa.

Démolition d’une garderie


Salfit : local agricole démoli dans le village de Deir Ballut, et 11 ordres d’arrêt des travaux dans le village de Haris
Naplouse : maison en construction démolie dans le nord du village de Qablan.
Hébron : ordre d’arrêter la construction d’une habitation et de 2 bergeries remis aux propriétaires.


L’occupant enferme et harcèle Gaza

Gaza est toujours sous blocus et Gaza est toujours harcelée par air, mer ou depuis la ligne de séparation mais Gaza n’intéresse les médias dominants que lorsque les assiégés osent lancer ballons ou cerfs-volants enflammés vers leurs geoliers !
Tirs contre des personnes le 15 à l’est de Khan Yunis.
Attaques contre des terres agricoles le 15 à l’est de Jaballa et à l’est de Khan Yunis, le 16 et le 18 à l’est de Rafah
Riposte palestinienne : des résistants ont lancé un projectile en direction des troupes israéliennes massées derrière la frontière, sans faire de victime.
Tirs contre des pêcheurs dans les eaux territoriales gazaouies : le 13 à 14h30, le 14 à 5h30, le 15 à 0h15 à 6h30, le 17 à 7h30.


Incursion terrestre : le 17, à l’est du camp de Maghazi, des bulldozers protégés par des véhicules militaires et des avions de reconnaissance procèdent à des travaux de terrassement à une centaine de mètres à l’intérieur du territoire gazaoui.
L’occupant entrave
Cette semaine, 58 checkpoints temporaires et 6 fermetures de carrefours ou routes principales se sont ajoutés aux 108 poits de contrôle permanents qui étouffent la Cisjordanie.

(Compilé et traduit par Philippe G. à pour CAPJPO-EuroPalestine, partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR), du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ et de la compilation de Leslie et Marian Bravery* (Palestine Human Rights Campaign, Auckland, Nouvelle Zélande).

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