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Palestine : La photo qui montre la violence de l’armée israélienne pendant la cueillette des olives

Lundi, Mohammed al-Khatib a été violemment battu, frappé à coups de pied et de poing au visage par des soldats israéliens avant d’être jeté à terre, traîné sur un terrain accidenté et d’être piétiné. Puis finalement embarqué les yeux bandés. Pourquoi ?

Parce qu’il a escorté, pour les protéger, des Palestiniens qui voulaient accéder à leurs oliveraies pendant la saison des récoltes à Al-Ras, tout près de Salfit, au Nord de la Cisjordanie occupée.

Palestine : La photo qui montre la violence de l'armée israélienne pendant la cueillette des olives
Cette photo d’un soldat israélien armé, entouré de dizaines d’autres, debout sur le dos d’un Palestinien allongé face contre terre est devenue virale sur les réseaux sociaux palestiniens cette semaine.

« Les soldats nous ont tous attaqués de manière extrêmement agressive », a déclaré à Mondoweiss Munther Amira, un militant palestinien du Comité de résistance populaire de Cisjordanie, qui était sur les lieux lundi.

« Nous avons essayé de les raisonner et de leur dire que nous essayions simplement d’aider les agriculteurs à atteindre leurs terres afin qu’ils puissent cueillir les olives, mais ils ont refusé », a-t-il déclaré. Mohammed al-Khatib était l’un des nombreux militants qui ont tenté de dépasser les soldats et d’arriver dans les oliveraies voisines. Quand il a fait cela, les soldats ont attaqué. « Ils ont commencé à attaquer des gens partout, à lancer des gaz lacrymogènes et à battre quiconque tentait de se rapprocher des oliveraies », a-t-il raconté, notant que deux militants israéliens ont également été arrêtés et qu’un journaliste palestinien a également été battu.

Mercredi après-midi, al-Khatib et les autres militants avaient été libérés, mais les agriculteurs de Salfit n’avaient toujours pas pu accéder à leurs terres.

« Tout cela fait partie des tactiques d’intimidation de l’occupation, pour empêcher les agriculteurs de retourner dans la région et de récolter leurs olives », a déclaré Amira. « Mais nous n’abandonnerons pas les agriculteurs, parce que c’est une terre palestinienne. Elle nous appartient. »

La saison de la récolte des olives est une période essentielle pour les Palestiniens. Mais pour les colons et les soldats, c’est une période de destruction, de sang et de violence.

Pendant des générations, les habitants de Salfit ont apprécié al-Ras, une zone montagneuse à la périphérie ouest de la ville, pour ses oliveraies vallonnées et ses vues sur la côte méditerranéenne. « Je venais ici avec mon père quand j’étais enfant et je cueillais des olives avec lui. Et quand j’ai grandi, j’ai commencé à amener mes enfants ici pour jouer, et je venais avec ma famille ici pour des pique-niques toute l’année. Notre famille utilisait les terres d’al-Ras depuis des générations. » » a expliqué le Dr Dheeb Shtayyeh, professeur d’université et agriculteur de Salfit, à Mondoweiss .

La famille de Shtayyeh fait partie d’une douzaine de familles palestiniennes qui possèdent des terres sur al-Ras, mais n’ont pas pu accéder à ces dernières depuis décembre 2020, lorsqu’un colon israélien a établi un « avant-poste illégal » au sommet de la montagne. « Tout d’un coup, chaque fois que nous essayions d’aller à al-Ras, des soldats se présentaient et nous expulsaient. Dès que le colon nous voyait, il appelait les soldats, et ils étaient là en quelques minutes, nous disant que c’était une zone militaire fermée et que nous n’étions pas autorisés à y être. »

Au cours de l’année écoulée, Shtayyeh, ainsi que des dizaines d’autres familles de Salfit et des militants de Cisjordanie, ont organisé des manifestations hebdomadaires et des actions pacifiques pour protester contre l’établissement de l’avant-poste colonial sur leurs terres.

Des militants palestiniens hissent les drapeaux des nations qui s’opposent aux colonies illégales dans le camp nouvellement érigé surnommé le camp des Nations Unies, près de la colonie israélienne d’Ariel, à l’ouest de la ville de Salfit, le 20 septembre 2021. (Photo : Stringer/APA Images)

Ils sont presque toujours confrontés à des gaz lacrymogènes et à des violences de la part de l’armée israélienne, qui maintient une présence désormais permanente dans la région pour protéger le fameux « avant-poste ». En juillet, les forces d’occupation ont violemment réprimé l’une des manifestations avec des gaz lacrymogènes, provoquant l’incendie de certains oliviers. « C’est à ce moment-là que nous avons vraiment commencé à nous inquiéter pour les arbres, surtout parce que la récolte approche ».

Une fois la récolte des olives commencée en octobre, comme chaque année, les craintes des agriculteurs se sont confirmées lorsqu’ils ont tenté d’atteindre leurs vergers pour cueillir leurs olives : ils ont rapidement été renversés par des soldats exigeant une  » autorisation « pour être dans cette zone et récolter les olives.

« Nous avons des papiers vieux de plus de 200 ans, prouvant que cette terre nous appartient et appartenait à nos grands-pères », a fait remarquer Shtayyeh. « Alors pourquoi aurions-nous besoin de la permission de l’occupation pour cueillir nos olives ? ».

Suite à l’attaque brutale contre les militants et les agriculteurs lundi, Shtayyeh a déclaré que les familles ont peur de ce qu’il va advenir de la récolte de cette année, de laquelle de nombreuses familles dépendent financièrement pour l’année à venir. « C’est la première fois depuis des générations que nous ne pouvons pas récolter nos olives », a-t-il déclaré.

«Nous attendons la récolte toute l’année. Nous en dépendons non seulement pour notre vie, mais aussi pour notre culture et pour enseigner à nos enfants notre héritage. »

« C’est pourquoi, nous n’abandonnerons jamais cette terre, peu importe le prix. Ils nous empêchent d’accéder à nos terres, ils nous attaquent avec toutes leurs armes et leur pouvoir, ils nous arrêtent et nous tuent, mais nous n’abandonnerons pas. J’avais l’habitude d’amener mon fils ici chaque année pour cueillir des olives avec moi, mais maintenant je l’emmène aux manifestations, afin qu’il puisse apprendre et comprendre que c’est notre terre et que nous ne l’abandonnerons jamais. »

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : Mondoweiss

CAPJPO-EuroPalestine