« Terroriser les Palestiniens et prendre plus de terres, c’est l’objectif de Bennett et en cela la multiplication des agressions de colons israéliens à l’encontre des Palestiniens le sert », écrivent plusieurs ONG israéliennes.
Il y a en moyenne plus de deux attaques de colons contre des Palestiniens par jour cette année, selon l’armée israélienne elle-même.
En 2019, l’armée israélienne a dénombré 363 actes de violence des colons ; en 2020, 507 . Et au premier semestre 2021, il y a déjà eu 416 agressions de ce type, rapporte Le journal Haaretz.
Au point que l’ambassadrice des USA à l’ONU, Linda Thomas Greenfield, a condamné mardi les « violentes attaques des colons israéliens contre les Palestiniens », et a demandé à Israël d’enquêter sur le sujet, y compris sur la « passivité des forces armées présentes à leurs côtés pendant les agressions ».
Mais on sait ce que valent les enquêtes et la justice israéliennes quand il s’agit de ses ressortissants juifs.
L’organisation Yesh Din, qui a documenté 540 attaques de colons en trois ans, souligne que « dans 56% des cas, les Palestiniens ne portent pas plainte, par crainte de représailles tant de la part des colons que des institutions ».
« La violence des colons est un outil pour atteindre des objectifs politiques. C’est un outil au service du gouvernement, au service de la politique gouvernementale d’appropriation des terres, et donc il est florissant ; c’est donc un succès », déclare Lior Amihai, directeur exécutif du groupe de défense des droits humains Yesh Din.
Amihai et Hagit Ofran du mouvement israélien Peace Now décrivent la violence des colons comme une forme de terreur d’État dont l’État peut nier la responsabilité, mais qui a une très forte tradition dans l’histoire d’Israël.
» Il y a tellement de façons de s’approprier des terres. Vous pouvez construire des colonies, des avant-postes, vous pouvez déclarer des terres domaniales, puis les attribuer à des colonies, des parcs nationaux, des sites touristiques, des sites archéologiques. Et la violence des colons n’est qu’un de ces outils… Les gouvernements d’Israël soutiennent cette prise de possession des terres. Le deuxième objectif est l’intimidation. C’est pour terroriser les communautés palestiniennes, et encore une fois sous l’occupation, il y a beaucoup de façons d’intimider les Palestiniens vous avez des entraînements militaires et des points de contrôle et des invasions dans les maisons et vous avez les services secrets et le Shin Bet et des caméras ,la bureaucratie de l’occupation et le régime des permis. »
« Mais contrairement à d’autres formes d’intimidation, la violence des colons n’est pas institutionnalisée. Les colons envoient un message à l’État : « Nous attaquerons ces Palestiniens parce que vous ne le faites pas assez. .. La terre sur laquelle [les Palestiniens] vivent est en fait notre terre. Et l’État s’en remet aux colons.
« Les colons ont une nouvelle approche pour s’installer en Cisjordanie : au cours des cinq dernières années, des familles individuelles ont installé 46 « avant-postes agricoles » à l’aide d’équipements légers. Une telle ferme peut rapidement prendre plus de 200 kilomètres carrés de terres palestiniennes, bien plus qu’une colonie traditionnelle. Le gouvernement finance ces activités. Il y a beaucoup d’argent public, pour fournir tous les services aux colons, et ils utilisent également cet argent pour aider à mettre en place ces avant-postes…
Amihai qualifie les attaques de « pogroms ». « Ce sont des pogroms, des citoyens de l’État qui attaquent des non-citoyens, soutenus par l’État ».
Le 13 janvier 2021. Un Palestinien de 75 ans et son fils ont été attaqués par des colons, le père souffrant d’une blessure à la tête. Ces agriculteurs palestiniens des localités d’Aqraba et de Majdal Bnei Pedal travaillaient sur leur terre quand ils ont été attaqués par les colons de Gitit.
« Le gouvernement fait semblant de s’attaquer à la violence des colons , mais vidéo après vidéo, il est clair que les soldats se tiennent les bras croisés à côté des colons qui attaquent les Palestiniens, quand ils ne les aident pas » , fait remarquer Amihai.
« Le gouvernement Bennett, ajoute-t-il n’a pas modifié la politique de Netanyahou consistant à annexer la zone C. Aujourd’hui, il fait la promotion de son plan pour E-1, en dehors de Jérusalem, autre coup fatal à la « solution potentielle à deux États ». Et il a fait avancer les plans pour développer Atarot à Jérusalem, pour encercler Jérusalem-Est avec des colonies juives. «
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source Mondoweiss
CAPJPO-EuroPalestine