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Les « preuves » contre les 6 ONG palestiniennes : une fabrication de A à Z du terrorisme d’État israélien

Les « preuves » ayant servi au ministre et criminel de guerre israélien Benny Gantz à qualifier de « terroristes » 6 organisations non gouvernementales (ONG) palestiniennes relèvent d’une fabrication de A à Z, a révélé jeudi un site israélien.

+972, un site israélien d’opposition à l’apartheid, a eu accès au dossier prétendument accablant envoyé par les autorités israéliennes à une série de gouvernements, notamment européens, dans le but de les dissuader de continuer à soutenir une ou plusieurs de ces 6 organisations. Le prétexte invoqué serait que ces dernières entretiennent des liens avec le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), l’une des composantes de la résistance au régime d’apartheid, férocement réprimée depuis toujours par l’occupant.

Saïd Abdat et Amro Hamuda ont été soumis pendant des semaines au « shabah » (« fantôme », en arabe), à base de privations de sommeil et autres tortures, comme celle-ci, reconstituée par des militants israéliens anti-occupation

Les 6 sont Al-Haq (organisation récipiendaire du Prix des Droits de l’Homme de la République Française) ; l’Union des coopératives agricoles (UAWC), le centre de recherche Bisan, l’Union des Femmes Palestiniennes, Defense of Children International-Palestine (défense des enfants arrêtés et torturés par l’occupant), ainsi qu’Addameer (défense des Palestiniens emprisonnés).

Mais le dossier, fort de plusieurs centaines de pages, remis aux Européens et aux Etats-Unis repose essentiellement sur les « aveux » de 2 anciens membres d’une septième ONG (les Health Work Committees), Saïd Abdat et Amro Hamuda. Qui plus est, par rapport à la version d’origine établie par les services secrets, il est expurgé de plusieurs passages mettant par trop en évidence les falsifications.

Surtout, bien que soumis pendant des mois à des actes de torture (32 interrogatoires dont l’un d’une durée ininterrompue de 22 heures pour le seul Abdat), les deux hommes n’ont en fait rien avoué du tout.  Cela ressort même du rapport d’accusations concocté par Gantz et les tortionnaires du Shin Bet.

Descente de l’armée d’occupation au siège de Defense Children International, en juillet : mobilier saccagé, ordinateurs volés…

Et pour cause ! Les deux hommes, toujours emprisonnés par Israël, ne sont même pas familiers du fonctionnement des ONG qu’ils ont été contraints d’incriminer. Par exemple, l’un d’entre eux, invité à « mouiller » la députée du FPLP Khalida Jarrar (victime répétée de détentions administratives), a décrit celle-ci comme étant la présidente d’Addameer, alors qu’il est de notoriété publique que cette association, agissant au grand jour, est présidée par Sahar Francis.

Le reste est du même tonneau. L’un « avoue » qu’il a bien vu des traces de financement … de leçons de dabké, la célèbre danse du répertoire folklorique palestinien. L’autre « reconnaît » l’existence du « Projet Kanan », dont les Israéliens font des gorges chaudes, alors qu’il s’agit d’un ensemble de programmes, tout ce qu’il y a de plus public, destinés à la jeunesse (sports, danse, colonies de vacances…). Dans tout le dossier israélien, on ne trouve qu’une seule référence, dans les « aveux » des deux hommes, à une activité de résistance armée palestinienne. « Mais je ne sais pas comment cela fonctionne », est-il aussitôt mentionné.

Les « preuves" contre les 6 ONG palestiniennes : une fabrication de A à Z du terrorisme d'État israélien
Eh oui, sous le régime de l’apartheid, même les démonstrations de Dabké deviennent une preuve du « terrorisme palestinien »

C’est la raison pour laquelle, dès le mois de mai dernier, les ministres de deux pays membres de l’Union Européenne, la Belgique et les Pays-Bas, dont les gouvernements ne sont pourtant pas les derniers à collaborer avec l’apartheid, ont fait savoir aux Israéliens qu’il n’y avait « pas une once de preuve » dans le torchon qui leur avait été remis par Tel-Aviv. « Nous n’avons pas trouvé le moindre élément crédible de preuve établissant un lien entre ces ONG et le terrorisme », a déclaré de son côté au Jerusalem Post le ministre irlandais des Affaires Étrangères Simon Coveney.

Pour les défenseurs du peuple palestinien, à commencer par les 6 ONG visées, il est fort probable que l’escalade répressive contre la société civile soit le reflet de la fébrilité croissante des dirigeants israéliens, face à la dégradation de leur image sur la scène internationale.

Cela vaut en particulier pour le général Benny Gantz, actuellement ministre de la Défense, ancien chef-d’État major de l’armée, qui avait commandé les terribles massacres de la population de Gaza en 2014 : Gantz, un sabreur qui s’est vanté d’avoir « ramené Gaza à l’âge de pierre », avec ses bombardements sauvages, a en effet quelque raison  de craindre d’être d’ici quelque temps inculpé pour crimes contre l’humanité et/ou crimes de guerre, par la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye (Pays-Bas), dont l’enquête est en cours.

Source : https://www.972mag.com/shin-bet-dossier-palestinian-ng

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