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Contrairement aux idées reçues, les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent

Une idée reçue, largement diffusée par les courants d’extrême droite européens, décrit l’immigré sous les traits d’un parasite social qui vit sur le dos des contribuables en profitant allègrement du système et des aides de l’État. En période électorale, comme actuellement en France, ce leitmotiv polarise le débat politique.

Or, il s’avère lque es immigrés ne constituent guère une charge financière pour leurs pays d’accueil. Bien au contraire. Une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de le démontrer en affirmant que la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations était supérieure aux dépenses publiques consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation.

Contrairement aux idées reçues, les immigrés rapportent  plus qu’ils ne coûtent

L’étude figure dans le rapport 2021 sur les « Perspectives des migrations internationales », publié en octobre dernier. Elle traite de l’impact budgétaire de l’immigration dans 25 pays de l’OCDE (22 pays de l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et l’Australie) au cours de la période allant de 2006 à 2018.

Des dépenses publiques qui profitent surtout aux natifs

« De façon générale, la contribution des immigrés est suffisamment importante (un peu plus de 1 % du PIB en moyenne) pour couvrir entièrement leur part des dépenses publiques consacrées aux biens publics congestibles (soumis à congestion comme la police et la justice) et pour financer en partie les biens publics purs, tels que la défense et les frais de la dette publique, dans une grande majorité de pays. En 2017, la contribution des immigrés au financement des biens publics purs a représenté un total de 547 milliards [de dollars] dans les 25 pays inclus dans l’analyse », souligne le rapport.

Ce dernier précise en outre que dans presque tous ces pays, les dépenses publiques per capita profitent généralement plus aux natifs qu’aux étrangers.

« Il est vrai que les immigrés reçoivent plus d’aide sociale mais ils sont sous-représentés dans des dépenses qui pèsent très lourd sur le budget de l’État, comme la santé, parce qu’ils sont plus jeunes, et l’éducation, car étant déjà adultes à leur arrivée dans les pays d’accueil », explique Jean-Christophe Dumont, chef de la division Migrations de l’OCDE, à Middle East Eye.

« Les dépenses par habitant au titre de la vieillesse et de la survie, de la maladie et de l’invalidité, de l’éducation et de la santé sont moins élevées pour les personnes nées à l’étranger que pour les personnes nées dans le pays. À l’inverse, les dépenses par habitant au titre de la famille et des enfants, du droit au chômage, de l’exclusion sociale et du logement sont en moyenne plus élevées pour les personnes nées à l’étranger », précise l’étude.

« Il y a un double biais dans le regard qui est porté sur l’immigration. Souvent, on ne regarde que les prestations sociales versées aux immigrés. Mais si on veut faire un calcul, il faudra mettre ces droits au regard des devoirs et donc de la contribution des immigrés. Et c’est ce qui n’est généralement pas fait », ajoute-t-il.

Combler l’écart en matière d’accès à l’emploi

Le rapport révèle, à ce propos, que dans la quasi-totalité des pays analysés, plus de la moitié des immigrés sont d’âge de forte activité (25-54 ans) et constituent la catégorie dont la contribution budgétaire nette est la plus favorable, même si le montant de leurs cotisations est moins important à cause de leur forte exposition au chômage et de la nature précaire de leurs emplois.

L’étude montre par exemple que les gains les plus importants en matière de contribution budgétaire nette des immigrés entre 2006 et 2018 ont été relevés dans des pays qui ont attiré d’importants flux de migrants de travail, en particulier des migrants hautement qualifiés.

« Dans les pays qui ont un faible taux de chômage comme les Pays-Bas, cette contribution est plus importante », précise le rapport. Il souligne que « la contribution budgétaire nette totale des immigrés, de même que celle des personnes nées dans le pays, suit généralement la même courbe ».

Source : Middle East Eye

CAPJPO-EuroPalestine