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A Paris, ouverture du procès du terroriste franco-israélien Grégory Chelli (alias « Ulcan »)

Le procès du terroriste de la Ligue de Défense Juive (LDJ) Grégory Chelli, concernant une petite partie seulement des méfaits imputés à l’individu, s’est ouvert jeudi après-midi au Tribunal Judiciaire de Paris, et ce jusqu’à vendredi.

A Paris, ouverture du procès du terroriste franco-israélien Grégory Chelli (alias « Ulcan »)

Chelli a été cité à comparaître devant la 14ème chambre correctionnelle du tribunal pour cinq actions terroristes commises en 2014,  conduites la plupart sur un même mode opératoire : bénéficiant selon toute vraisemblance de complicités, Chelli, qui se fait appeler Yehuda Ozenka maintenant qu’il est réfugié en Israël, parvenait, selon les termes des enquêtes policières, à usurper l’identité téléphonique de ses cibles, à savoir des militants pro-Palestine, ou encore des élus et des  journalistes un tant soit peu critiques des massacres perpétrés au même moment à Gaza par l’armée israélienne) ; puis il appelait  des commissariats de police en se présentant comme l’une des ces personnes, laquelle hurlait qu’elle venait de massacrer son conjoint (ou sa conjointe) et attendre les forces de l’ordre armée jusqu’aux dents à son propre domicile.

Les conséquences de ces appels trafiqués, qui étaient tout sauf des « canulars », ont été dramatiques : au cours de l’année 2014, la police a ainsi effectué des descentes domiciliaires musclées, voire très musclées (avec équipes de la BAC, voire du GIGN appuyés par hélicoptère !) au domicile des personnes visées, brutalisant dans plusieurs cas les « suspects », avant de se rendre compte qu’elle s’était complètement fourvoyée, et finisse par s’excuser, penaude, auprès des gens injustement mis en cause.  Pendant ce temps, Chelli, qui avait adopté le nom de guerre « Ulcan », se félicitait publiquement sur internet, semaine après semaine du « bon tour » qu’il avait joué aux adversaires de la politique israélienne.

Les agissements de Chelli dans ce domaine sont même directement à l’origine d’un décès : celui du père du journaliste du site Rue89 Benoït Le Corre, coupable d’avoir publié un article critique sur le provocateur. 

Se faisant passer pour le père du journaliste du site , Ulcan avait expliqué à la police avoir tué sa femme et son fils. En pleine nuit, les parents de Benoît Le Corre recevaient alors la visite de plusieurs policiers en armes à la recherche des pseudo-victimes. Et quelques jours plus tard, le père de famille était victime d’un infarctus du myocarde, rapidement fatal. Cette affaire est encore à l’instruction pour déterminer si Grégory Chelli aura à en répondre devant une cour d’assises pour crime.

Les cinq délits dont l’examen a commencé jeudi devant le tribunal correctionnel sont eux aussi très graves. 

Sans surprise, l’audience a commencé en l’absence de l’accusé, bien au chaud en Israël où l’appareil d’Etat a trouvé à employer ses compétences d’agent provocateur, dans l’un de ses nombreux services d’espionnage.

Mais on a également constaté, en début d’audience, que M° Gilles-William Goldnadel, l’avocat historique de Chelli et porte-parole télévisuel de l’extrême-droite française, boycottait lui aussi la justice.  Après avoir vainement tenté d’obtenir carrément l’annulation immédiate des poursuites, la représentante du cabinet Goldnadel a en effet claqué la porte de la salle, a priori pour ne pas y revenir.

Tant mieux : cela a évité à tout le monde les effets de manche et contre-vérités effrontées dont ce cabinet est coutumier, et l’audition des premières victimes parties civiles a pu se dérouler dans le calme, devant un public attentif.

Premiers à venir à la barre, un couple d’habitants d’un petit village alsacien ayant le malheur d’avoir le même patronyme qu’une autre cible d’Ulcan habitant la région, ont raconté en termes émouvants le calvaire qu’ils avaient subi il y a sept ans, et qui a laissé des traces indélébiles :  la maison encerclée par les gendarmes braquant leurs armes sur le « suspect », le village placé en état de siège, et cette suspicion diffuse des autres habitants du bourg, qui a longtemps collé à la peau. 

Puis vint le tour de témoigner d’Olivia Zémor, présidente de l’association CAPJPO-EuroPalestine, qui est ciblée depuis longtemps par Chelli et sa bande. Rappelons à ce propos que le saccage de la Librairie Résistances, à Paris en juillet 2009, et qui n’avait valu à leurs auteurs que de légères condamnations à des peines de prison assorties du sursis, avait été dirigé par Chelli lui-même, en compagnie de 4 autres voyous de la LDJ. Olivia Zémor a souligné que pour la seule période novembre 2014/juin 2015, nous avions été amenés à déposer quatre plaintes relatives à des attaques menées ou inspirées par Chelli. Seule une d’entre elles a été retenue par le parquet, celle pour laquelle Olivia a déposé jeudi. En l’occurrence, une descente de police sur le mode opératoire « classique » d’Ulcan, à ceci près que les forces de l’ordre, en arrivant dans la nuit au domicile de l’intéressée, soupçonnaient déjà qu’on les envoyait sur une piste bidon. D’où des délais plus courts avant que l’affaire ne soit éclaircie.

Pierre Haski, troisième et dernière victime  à témoigner au cours de la journée, n’a pas eu cette chance. Dans la cour de son immeuble, il a observé avec effroi l’arrivée de dizaines de policiers armés de pied en cap, et puis l’ appel téléphonique de la police (la vraie) le sommant de descendre tout de suite de chez lui, faute de quoi l’assaut serait immédiatement. Pierre Haski était à cette date le fondateur-rédacteur en chef du site d’informations Rue89, et à ce titre le responsable du journaliste Benoît Le Corre. Ulcan a démenti, sans convaincre évidemment, être l’auteur de l’opération visant Haski.

Suite et fin du procès vendredi avec l’audition des derniers témoins, dont le représentant de la Maire de Lille Martine Aubry, « coupable » d’avoir annoncé, en pleins massacres de Gaza de l’été 2014, la suspension d’un partenariat avec une ville israélienne.  Enfin, réquisitoire de la procureure et plaidoiries des parties civiles, le dernier mot devant revenir à la défense de Chelli, si toutefois Goldnadel a renoncé entretemps à son boycottage.

CAPJPO-EuroPalestine