B’Tselem, ONG israélienne de défense des droits humain a réussi à réunir ces éléments d’information malgré la chape de plomb qui pesait sur eux :
Dans la nuit du dimanche 24 octobre 2021, vers 22h00, environ 10 soldats des forces d’occupation israéliennes sont arrivés au village d’a-Zawiya près de Salfit en Cisjordanie occupée et ont arrêté deux enfants de 11 ans, Yasser-‘Arafat Abu Berqin (Shqeir) et Yazan Qadus, n’ayant pas atteint l’âge de la responsabilité pénale, les accusant d’avoir jeté des pierres sur la route 5.
Les militaires ont conduit les deux garçons au poste de police de la colonie illégale d’Ariel. Là, ils ont été obligés de s’asseoir dans la cour, dans le froid, pendant environ deux heures, période pendant laquelle personne ne leur a parlé. Ils ont ensuite été conduits vers une base militaire dans la colonie illégale de Yakir, où ils ont été détenus dans une caravane, menottés et les yeux bandés, jusqu’à environ 14h30. Le jour suivant.
Ce n’est qu’alors que les soldats ont retiré leurs menottes et leurs bandeaux. Après 15 heures, ils ont ensuite été conduits à l’entrée de leur village et on leur a dit de rentrer chez eux. Il a ajouté qu’à aucun moment aucun des soldats ne leur avait offert de la nourriture ou un abri contre le froid. Personne ne leur a parlé ni ne leur a rien demandé, et pas une seule personne n’a pris la peine d’expliquer aux enfants effrayés pourquoi ils avaient été emmenés de chez eux de cette manière ou ce qui les attendait.
Yasser a déclaré : « Je suis rentré à la maison après avoir joué avec mes amis et je suis allé prendre une douche. Pendant que j’étais sous la douche, mon frère Mu’tasem m’a appelé et demandé de finir rapidement car des militaires étaient venus chez nous et voulaient m’interroger. J’ai rapidement lavé le savon et je me suis habillé. Quand je suis entré dans le salon, j’ai vu les militaires m’attendre. J’étais terrifié. Ils ne m’ont posé aucune question et ont seulement conduit Mu’tasem et moi dehors. Ils nous ont emmenés chez mon voisin, Yazan Qadus, qui est un peu plus jeune que moi. « Certains des soldats sont entrés dans la maison de Yazan et d’autres sont restés dehors pour nous surveiller. Au bout de quelques minutes, les soldats sortirent avec Yazan et nous ont emmenés jusqu’à un pont qui mène à notre village, à environ 250 mètres de notre maison, où attendaient des jeeps militaires.
Nous avons roulé jusqu’à Hares Junction, près des feux de circulation. Là, ils nous ont transférés dans une camionnette militaire blanche et nous ont conduits à la colonie d’Ariel. Ils nous ont déposés dans une cour à l’intérieur de la colonie, dont nous avons vu qu’il y avait des bureaux. Personne ne nous a parlé ni ne nous a rien demandé. Ils nous ont juste laissés là. « Ensuite, ils nous ont emmenés dans la jeep d’Ariel jusqu’à une base militaire. Nous avons découvert plus tard que c’était à l’intérieur de la colonie de Yakir. Là, ils m’ont attaché les mains devant moi et m’ont couvert les yeux avec un morceau de tissu. Les soldats nous ont emmenés dans un conteneur dans la base et nous y ont laissés toute la nuit. Jusqu’au moment où nous avons été libérés, personne ne nous a dit un mot. Ils ne nous ont apporté aucune nourriture. Ils nous ont juste apporté de l’eau et nous ont laissé aller aux toilettes.
Source Haaretz
CAPJPO-EuroPalestine
