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« Ayelet Shaked, ministre des discriminations », par Haaretz

Dans son éditorial 6 décembre, le quotidien israélien Haaretz dénonce la mesure prise par la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked d’élargir les possibilités pour des villes et quartiers en Israël de refuser les résidents « qui,ne leur conviennent pas », en clair ceux d’origine palestinienne.

"Ayelet Shaked, ministre des discriminations", par Haaretz
Déclaration d’Ayelet Shaked quand elle était ministre de la justice : « Le Palestiniens doivent partir, comme doivent disparaître les maisons dans lesquelles ils élèvent de petits serpents. Sinon, d’autres petits serpent y grandiront ».

« La loi sur les ‘comités d’admission’, adoptée en 2011, a limité l’utilisation de ces ‘selections’ aux communautés du Néguev, de la Galilée et du plateau du Golan ne comptant pas plus de 400 ménages. Aujourd’hui, au lieu de se débarrasser de cette institution, qui laisse la porte grande ouverte à la discrimination, la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked a décidé de l’étendre à des communautés comptant jusqu’à 700 familles, rapporte Haaretz.

« Il est impossible de séparer la volonté du ministre de l’Intérieur d’élargir les comités d’admission de son engagement idéologique envers l’entreprise de colonisation. A l’intérieur d’Israël, de facto sinon de jure, de tels comités autorisent la discrimination sur la base de la religion, de l’ethnicité et de l’origine socio-économique. En Cisjordanie, seules les communautés juives ont le droit de s’étendre. Ce n’est pas par hasard qu’en hébreu, les colons préfèrent s’appeler « mityashvim » et non « mitnahelim » ; le premier implique qu’ils continuent sur les traces des kibboutzim et des moshavim, tandis que le second, terme plus souvent utilisé, fait écho à l’illégalité de l’acte.

Pour cette raison, elle cherche à éliminer les quotas sur les nouvelles constructions dans les moshavim et les kibboutzim, et également à les inclure dans une réforme prévue qui permettrait aux propriétaires d’augmenter la superficie des terrains sur lesquels ils peuvent construire, puis de diviser leur maison en unités distinctes via une procédure accélérée (TheMarker, 5 décembre). Des communautés de centaines de ménages, qui ne sont pas différentes de n’importe quelle banlieue, n’ont pas besoin du processus de sélection humiliant créé par les comités d’admission. On peut également prédire quelle sera la position de Shaked dans un avenir pas si lointain, lorsque davantage de communautés atteindront le plafond des 700 familles et voudront s’agrandir à nouveau. Le système est bien connu – un autre dunam, une autre famille qui est « l’un de nous », moins « les autres ».

« Pour dire la vérité, ces communautés n’aboliront probablement pas leurs comités d’admission », a déclaré Shaked. C’est aussi une pratique bien connue – au lieu d’éliminer la discrimination, elle est légalisée, génération après génération. « 

Source Haaretz

CAPJPO-EuroPalestine