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Palestine : Les crimes israéliens du 2 au 8 décembre 2021

Depuis les premières exactions sionistes, au début du XXème siècle, depuis la création de l’Etat d’Israël et la Naqba, depuis l’invasion en 1967 de la portion congrue concédée par la communauté internationale aux autochtones – à savoir la Cisjordanie et Gaza, les Palestiniens ont tout essayé : la résistance armée, la non violence, la négociation. Ils se heurtent à un mur : celui du soutien inconditionnel des USA et de leurs alliés. Le bulldozer de la colonisation continue d’avancer inexorablement. Aujourd’hui, la très grande majorité des Palestiniens poursuit, au péril de sa vie, un combat non violent dans l’espoir de réveilller la conscience des pays autoproclamés « humanistes » et « démocratiques ». Une minorité, a choisi de tuer avec les moyens du bord des soldats de l’occupation, comme le droit international l’y autorise, et comme l’ont fait un certain nombre de Français sous leur propre occupation, dont quelques-uns sont honorés par des rues ou panthéonisés. Ce n’est pas à nous de juger. Cette semaine, trois de ces combattants ont tué ou tenté de tuer et ont été tués à leur tour. Ce ne sont pas des terroristes. C’est l’occupation.

Samedi 4 décembre à 16h30, le jeune (25 ans) Muhammad « Salima » (NB – la transcription des noms arabes est toujours approximative), est tué de plusieurs balles dans la tête près de la porte de Damas à Jérusalem. Il aurait poignardé un colon. La vengeance de l’occupant est terrible (voir détails et vidéo ici : https://europalestine.com/2021/12/04/les-terroristes-israeliens-ont-encore-frappe-video/)

Lundi à 2h15, c’est un adolescent de 15 ans, Nidal Yunis Mussa, qui tombe sous les balles après avoir renversé un soldat d’occupation avec sa voiture près de Tulkarem, selon l’armée.

La même raison est invoquée pour la mort vendredi de Mohammed Jabarin, selon Quds News. 

Vendredi sanglant Du côté de la résistance non violente, quelque 44 blessés ont été comptabilisés cette semaine en Palestine occupée. A Beita, la manifestation hebdomadaire contre l’implantation coloniale sur le mont Sobeih (Jabal Sabih) s’est soldée par 29 blessés et 147 victimes de suffocation. Un journaliste, Shadi Jarra’a, un soignant et un adolescent de 16 ans, Akram Abu Zaitoun, figurent parmi les blessés. Mais la résistance ne faiblit pas…

Non loin de là, à Beit Dajan, la répression d’une protestation pacifique contre les attaques de colons et l’accaparement des terres blesse trois villageois et cause 18 suffocations.

A Qalqiliya, des affrontements à un checkpoint font deux blessés dont un journaliste, Muhammad Nazzal.

A Kafr Qaddoum, c’est le bouclage du village qui enclenche le cycle protestation – répression. Cinq habitants sont blessés.

Soit 39 blessés en tout pour la seule journée du vendredi !  

Rafles à Jérusalem 

Cette semaine, l’occupant a mené 76 raids, presque tous de nuit, sur des villes et villages de Cisjordanie et il a attaqué 32 rassemblements pacifiques. Une centaine de Palestinien-ne-s de Cisjordanie et deux habitants du camp de concentration de Gaza (qui avaient essayé de fuir) ont rejoint les rangs des 4600 prisonniers politiques détenus en Israël.

Parmi elles et eux, Musab Sobeeh, kidnappé mardi à la sortie de son lycée de Tekoa, n’a que 17 ans. C’est aussi l’âge d’Ibrahim Diriyah, enlevé en même temps que trois autres villageois lors d’un raid de nuit sur Beit Fajjar.

Samedi, à 4h40 du matin, 24 villageois de Surif, près d’Hébron, sont tirés du lit pour participer à une « enquête de terrain » infructueuse .

A Jérusalem Est et dans les villages environnants, les rafles battent leur plein : Abu Dis : deux habitants de passage raflés à l’aube du jeudi, un autre tiré de son lit à l’aube du mercredi suivant. A Al-Eizariya (alias Béthanie) : un habitant raflé mercredi. Al-Issawiya : six raflés jeudi, deux lundi, cinq le mercredi. Al-Ram : un raflé mardi. Al-Tur : deux raflés dimanche. Qalandia : un raflé lundi. Vieille ville de Jérusalem : deux raflés dimanche, un mardi. Porte de Damas : un raflé lundi. Sheikh Jarrah : mercredi, l’occupant attaque l’école al-Rawda al-Haditha et arrête sa directrice, Fatima al-Rifai, ainsi qu’une enseignante, Saja Mardawi. Un peu plus tard, deux autres femmes sont arrêtées : Nafuz Hammad et sa sœur Malak.Soit un total de 29, dont quatre femmes, pour le gouvernorat de Jérusalem… 

Destructions à Jérusalem et ailleurs 

Jeudi, l’occupant détruit un magasin de matériaux de construction dans le quartier de Jabel Mukaber. Dans ce même quartier, un habitant doit détruire une pièce de sa maison le dimanche. Samedi, il oblige Moaz al-Rajabi à détruire lui-même sa maison de Beit Hanina (Jérusalem Est).

Notons que, sous le « gentil » Obama, les USA avaient proposé à Mahmoud Abbas de faire de ce village (amputé par le mur et mangé par quatre colonies) la capitale de l’Etat de Palestine, en échange de la reconnaissance d’Israël comme « Etat nation du peuple juif ». Donne ta montre, on te donnera l’heure…

Dimanche, c’est au tour de Baha Zaitoun, habitant du quartier de Silwan, de devoir détruire lui-même… le deuxième étage de sa maison.

En tout, on compte cette semaine 10 maisons démolies, 3 tentes volées et 15 destructions de constructions et équipements commerciaux ou agricoles. Cette rage destructrice n’épargne pas les lieux de culte : mardi, l’armée empêche les travaux de restauration de la mosquée d’Ibrahim, à Hébron. 

Colons enragés 

Jeudi, à Jérusalem, un colon fonce sur deux habitants avec sa voiture – acte évidemment impuni, à la différence d’actes semblables commis par des Palestiniens (voir plus haut). Les victimes sont hospitalisées.

A Jalud, près de Naplouse, une bande de la colonie d’Ehya attaque la maison d’Hisham Hammoud, crève ses pneus, vandalise ses arbres et vole du matériel de construction ainsi qu’un générateur. Inutile de porter plainte…

Vendredi, à Bidya, une autre bande caillasse les voitures palestiniennes.

Dans la nuit, un habitant de Naplouse est hospitalisé après un tabassage en règle par une bande de la colonie de Shilo.

Samedi, les colons qui attaquent agriculteurs et bergers de Yatta bénéficient de la protection de l’armée. Cette protection, pour ceux qui en douteraient, montre bien que les colons sont plus des auxiliaires du nettoyage ethnique que des éléments incontrôlés.

Le même jour, à l’entrée du camp d’al-Arroub, un fanatique fait feu sur les passants. Etc…

En tout, 14 agressions de colons sont signalées cette semaine. 

La Cisjordanie entravée 

Aux 108 points de contrôle permanents se sont ajoutés 80 checkpoints temporaires et 8 fermetures de carrefours stratégiques.

Dans Gaza assiégée

 – Alors qu’ils naviguent à moins de trois milles des côtes (la limite autorisée par les accords d’Oslo est de 20 milles), d’inoffensifs bateaux de pêche ont encore été attaqués par la marine de guerre samedi au large de Rafah, lundi (par deux fois) et mardi au large de Beit Lahia.

Palestine : Les crimes israéliens du 2 au 8 décembre 2021

– Des habitants présents près de la « ligne d’armistice » ont été visés par les soldats vendredi, samedi et dimanche à l’est de Khan Younes, ainsi que lundi à l’est de Rafah et mardi à l’est de Deir al-Balah. 

Compilé et traduit par Philippe G. pour CAPJPO-Europalestine à partir du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ .

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