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L’université de Toronto s’oppose à la définition de l’antisémitisme de l’IHRA

Le groupe de travail sur l’antisémitisme de l’Université de Toronto vient de remporter une victoire en s’opposant à la définition de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) qui assimile la critique d’« Israël » à l’antisémitisme.

L'université de Toronto s'oppose à la définition de l'antisémitisme de l'IHRA

Le groupe de travail sur l’antisémitisme de l’Université de Toronto a été créé en décembre 2020, dans le cadre de l’engagement de l’université à lutter contre toutes sortes de racisme et de discrimination auxquels sont confrontés les membres de sa communauté universitaire. Ses conclusions s’appuient sur près de 700 réponses à des sondages, plus de 200 soumissions par courrier électronique, six groupes de discussion et plusieurs entretiens avec des organisations étudiantes juives, ainsi que des chefs religieux juifs.

Dans un rapport final récemment publié, les défenseurs et les critiques de la définition de l’antisémitisme de l’IHRA ont noté son potentiel comme base pour interdire les discours et les événements controversés, en particulier lorsqu’ils critiquent l’État d’occupation d’« Israël ». Le groupe de travail de Toronto a averti que la définition de l’IHRA aurait un effet dissuasif sur la liberté d’expression sur les campus.

Le groupe de travail a averti que cela sape la culture et l’éthique mêmes promus par les institutions universitaires.

« La position distinctive de l’université dans la société empêche l’adoption de toute définition comme base pour interdire l’expression d’opinions controversées, troublantes ou offensantes. Cela exclut également l’adoption de toute définition qui exige que quiconque critique un pays doit critiquer tout autre pays qui se livre à un comportement similaire. »

Le 26 novembre, l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) a adopté une motion qui « s’oppose » à l’adoption de la définition de l’IHRA par les établissements universitaires canadiens, « soutient la liberté académique de ses membres et reconnaît la nécessité de protéger les droits des universitaires. de critiquer tous les États, y compris l’État d’Israël, sans crainte d’influence politique extérieure, de coupes dans le financement, de censure, de harcèlement, de menaces et d’intimidation.

Le même jour, une nouvelle coalition d’universitaires juifs a été formée pour rejeter la définition de l’IHRA, affirmant qu’elle a été utilisée pour étouffer la critique d’« Israël » et constitue un affront à la liberté académique. L’impulsion pour la fondation du Jewish Faculty Network (JFN) a été le vote unanime de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université lors de sa réunion annuelle du conseil le 26 novembre pour s’opposer à l’adoption de l’IHRA dans les établissements postsecondaires.

Plus de 170 professeurs juifs d’universités et de collèges canadiens ont signé une lettre s’opposant à la définition de l’IHRA, a déclaré le JFN. Le JFN a été lancé publiquement le 9 décembre avec une conférence de presse mettant en vedette plusieurs de ses membres fondateurs, co-animée par la géographe de l’Université de Toronto (UofT) Deborah Cowen et le linguiste de l’Université de l’Alberta Robert Kirchner.

Cette décision intervient au milieu des efforts de lobbying agressifs des groupes de défense pro-israéliens au Canada pour que la définition soit adoptée par tous les niveaux de gouvernement, ainsi que par les institutions publiques telles que les universités, les collèges et les commissions scolaires. La définition de l’IHRA a été formellement adoptée par les gouvernements du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Hongrie, des États-Unis, du Parlement européen et de plus de 30 autres pays. Cependant, la définition de l’IHRA inclut des exemples problématiques d’antisémitisme qui ont été critiqués par des groupes de défense des droits de l’homme ainsi que par certaines organisations sionistes libérales. Certains des exemples les plus controversés d’antisémitisme fournis par l’IHRA incluent l’interdiction à quiconque « d’appliquer deux poids deux mesures en exigeant d’Israël un comportement qui n’est attendu ou exigé d’aucune autre nation démocratique ».

Un autre exemple présenté dans la définition de l’IHRA : « Refuser au peuple juif son droit à l’autodétermination, par exemple, en affirmant que l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste. La définition est simplement conçue pour faire taire la critique d' »Israël » et du sionisme en assimilant cette critique à l’antisémitisme. Les exemples ont également été utilisés par des groupes de pression israéliens pour perturber les activités du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) dans le monde en affirmant qu’un boycott d’Israël est antisémite.

Source : Communique du Jewish Faculty Network (JFN)

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