Atteint d’une maladie auto-immune, Amal Nakhleh, 17 ans, est incarcéré vit depuis un an dans une prison de l’occupant israélien, sans inculpation, ni jugement, ni information sur la durée de sa détention !
A la veille d’une audience clé, son père Mouammar craint que le juge renouvelle encore une fois la « détention administrative ». « Depuis son arrestation l’an dernier, je ne l’ai vu que deux fois. La dernière fois c’était cette semaine, à la prison, derrière une épaisse vitre, et je n’ai pas pu le toucher », rapporte l’AFP citant son père journaliste qui vit dans le camp de réfugiés de Jalazoun, en Cisjordanie occupée.
« Il m’a dit qu’il voulait faire une grève de la faim mais cela me fait peur, car il est déjà très faible », indique Mouammar à propos d’Amal qui souffre de myasthénie, une maladie neuromusculaire auto-immune, et a subi à la mi-2020 une opération pour lui extraire une tumeur cancéreuse de la cage thoracique.
Plus de 450 Palestiniens sont actuellement emprisonnés en Israël dans des prisons israéliennes dans le cadre de ces « détentions administratives » parfaitement illégales au regard du droit international. Selon l’ONG israélienne HaMoked, six adolescents, dont Amal Nakleh font partie de ces détenus. Ils sont incarcérés sans accusation, ni procès, ni possibilité d’accéder aux éléments de preuve contre eux colligés par les services de sécurité israéliens.
Il a été arrêté une première fois par les autorités israéliennes en Cisjordanie occupée en novembre 2020.
Passionné de football, Amal avait alors récupéré de son opération de cancer et était sorti avec ses amis quand il a été arrêté, accusé d’avoir lancé des pierres sur des soldats israéliens, ce que nie sa famille. Après 40 jours de détention, un juge israélien avait ordonné sa libération.
« Mais lors de l’audience, le représentant de l’armée a dit: ‘Nous avons un dossier de sécurité contre lui, nous allons demander sa détention administrative ». Le juge a demandé: « Où est ce dossier, je veux le voir », raconte Mouammar, présent à l’audience.
Aucun dossier n’a été alors présenté et Amal Nakhleh a été libéré. Mais des semaines plus tard, en janvier 2021, des soldats toquent à l’aube à la porte de l’appartement familial pour l’arrêter et le placer en détention administrative.
Le cas de Amal a été soulevé auprès des autorités israéliennes par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). « Nous avons écrit à de nombreuses reprises (aux autorités israéliennes) mais n’avons jamais reçu d’informations sur les raisons de son arrestation », a dit à l’AFP Gwyn Lewis, directrice en Cisjordanie de l’Unrwa. »Nous demandons sa libération immédiate de la détention administrative (…) parce que sa condition médicale est incroyablement sérieuse et qu’il s’agit d’un mineur », a-t-elle ajouté.
Depuis son arrestation, la détention a déjà été reconduite deux fois et une nouvelle audience est prévue ce lundi, à l’approche de ses 18 ans.
Source : AFP
CAPJPO-EuroPalestine