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L’impact dévastateur sur les couples mixtes de la loi israélienne sur la citoyenneté

Adoptée le 10 mars par le parlement israélien (https://europalestine.com/2022/03/14/racisme-israel-retablit-linterdiction-du-regroupement-familial-palestinien/) la loi interdisant aux Palestiniens mariés à des Arabes israéliens d’obtenir la citoyenneté israélienne, est un obstacle insurmontable pour de nombreux couples “mixtes”, souligne Al-Jazeera qui revient sur cette mesure raciste.

L’impact dévastateur sur les couples mixtes de la loi israélienne sur la citoyenneté
Des manifestants protestant contre la loi controversée sur la citoyenneté  devant le siège du Parlement israélien

 Adoptée la première fois en 2003 et renouvelée sans cesse depuis, cette loi, dite de la citoyenneté, “prive des dizaines de milliers de couples et de familles palestiniennes du droit fondamental d’être une famille”

Environ 1,8 million de Palestiniens vivent en Israël et possèdent la citoyenneté israélienne. Ces Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens qui ont réussi à rester dans le nouvel Etat israélien 1948. Quelque 4,5 millions de Palestiniens résident, eux, dans les Territoires occupés de Cisjordanie et de la bande de Gaza et possèdent des passeports palestiniens.

Cette loi, précise, Al-Jazeera, s’applique non seulement aux conjoints “ayant un passeport de l’Autorité palestinienne”, mais aussi “aux conjoints venus de pays dits « ennemis » – la Syrie, le Liban, l’Irak et l’Iran”.

Entre 25 000 et 30 000 familles sont dans cette situation. L’impact de cette loi est dévastateur. Les familles sont séparées et fragmentées, et même lorsque le couple vit ensemble, il n’a aucun horizon, ni de garantie qu’il peut rester ensemble.”

Originaire d’Acre, localité côtière du nord d’Israël, Tayssir Khatib, 48 ans, a épousé sa femme, Lana, originaire de Jénine, en Cisjordanie, en 2004. Depuis quinze ans, le couple a fait des pieds et des mains pour obtenir une suppression de la loi sur la citoyenneté.

En fait, Lana vit avec son mari à Acre grâce à un permis de séjour de six mois délivré par l’armée israélienne, “qui doit être constamment renouvelé”

Les Palestiniens de Cisjordanie résidant en Israël sur la base de permis de séjour n’ont pas droit aux avantages de santé ou sociaux, ne peuvent exercer qu’un nombre limité de professions “et, jusqu’à peu, étaient interdits de conduire”.

Dans le texte voté par le parlement israélien, “les responsables israéliens ont, pour la première fois, précisé sans équivoque que l’un des objectifs de la loi était d’assurer la primauté démographique des Juifs”.

Le 13 mars, le centre juridique Adalah (“Justice”) pour les droits de la minorité arabe, situé à Haïfa, a déposé un recours auprès de la Cour suprême d’Israël contre  “l’une des lois les plus racistes et discriminatoires au monde”.

« Cette loi n’est pas seulement la loi la plus raciste du droit israéliens, mais il n’y a aucun pays au monde qui porte atteinte au statut de citoyenneté ou de résidence de ses propres citoyens ou résidents, dont le cœur est la vie familiale, sur la base d’une affiliation ethnique ou nationale. Il n’existe aucun pays au monde qui limite le droit de ses citoyens ou résidents à une vie familiale avec des conjoints de leur propre peuple. Même la Cour suprême d’Afrique du Sud, en 1980, pendant l’Apartheid, dans un jugement qui a fait jurisprudence, a annulé une loi similaire qui interdisait l’unification des familles noires dans les zones où vivaient des Blancs, arguant, entre autres, que l’Apartheid n’a jamais eu pour but de nuire à la vie familiale », commente Adalah.

Et ce racisme n’est pas d’aujourd’hui. Le ministre israélien de l’éducation, Rafi Perez comparait en 2019 les mariages mixtes à l' »Holocauste »…

Et quand le gouvernement israélien a pris, en 2017, la décision de subventionner les écoles juives en Europe et en Afrique du sud, il a clairement énoncé qu’il le faisait pour « renforcer l’identité juive et la fidélité à Israel », en espérant notamment que cela permettra de réduire le nombre de mariages mixtes parmi les Juifs de ces pays. (source Haaretz).

Visite du ministre de l’éducation Luc Chatel, en compagnie du CRIF, dans une de ces écoles juives

Le ministre de l’éducation de l’époque, Naftali Bennett, estimait que les écoles juives à l’étranger ne remplissent pas leur mission en ce qui concerne “le renforcement de l’identité juive et l’engagement vis-à-vis d’Israël” de leurs élèves.

Chaque école juive bénéficiant de ce soutien financier du gouvernement israélien devait recevoir un ensemble de services et de matériel pédagogique d’une valeur estimée à 150.000 dollars par an, pendant cinq ans, ce qui représentait 750.000 dollars par école.

“Le retour juif sur investissement” (sic) sera surveillé de très près, et les critères principaux seront “la proportion de mariages mixtes parmi les élèves diplômés” , ainsi que “leur niveau d’engagement avec la communauté juive locale dans la diaspora et envers Israël”., avait assuré le ministère israélien de l’éducation, en regrettant qu’il n’y ait pas, de ces points de vue, de différence significative entre les jeunes Juifs ayant fait leurs études dans une école juive et les autres.

Charles Freilich, universitaire américain, et ancien conseiller pour la sécurité israélienne s’inquiétait aussi, à la même époque, dans Newsweek, de la perte d’influence d’Israël au sein de la population américaine. « Les jeunes Juifs américains sont de plus en plus assimilés, contractent des mariages mixtes et s’identifient de moins en moins à Israël. Les Juifs libéraux, s’opposent maintenant aux Juifs orthodoxes qui tentent désespérément de lutter contre les mariages mixtes« , se plaignait-il…

Source : Al-Jazeera et Haaretz

CAPJPO-EuroPalestine