Des forces de répression de l’Autorité Palestinienne (AP) ont agressé des étudiants qui protestaient contre les licenciements controversés dans leur université de Naplouse.Des étudiants et étudiantes de l’université Al-Najah à Naplouse ont été battus et aspergés de gaz poivré, la semaine dernière, rapporte Middle East Eye (MEE).
Des dizaines d’agents de sécurité ont violemment dispersé le 14 juin un rassemblement d’étudiants, blessant des manifestants et des membres du personnel, comme le montrent des images partagées sur les réseaux sociaux. Des agents de sécurité en civil pouvaient être vus pourchassant des étudiants dans les environs de l’université et des coups de feu pouvaient être entendus en arrière-plan
La manifestation étudiante faisait suite à la décision de l’université d’expulser un groupe d’étudiants qui auraient eu maille à partir avec les services de sécurité de l’Autorité palestinienne (PSS) infiltrés dans l’université. La décision a été dénoncée par les deux associations étudiantes rivales.
La répression a commencé tôt mardi dernier, lorsque les agents de sécurité ont empêché les étudiants d’atteindre un point de rendez-vous à l’intérieur de l’université, laissant certains piégés à l’intérieur et un grand nombre à l’extérieur de la porte principale de l’université. Lorsque les étudiants qui se trouvaient à l’intérieur ont décidé de se rendre à la porte principale et d’exiger l’entrée des autres étudiants, les forces de sécurité ont commencé à frapper les manifestants et en ont forcé beaucoup à sortir.
Environ 40 étudiantes se sont rassemblées dans la cour de l’université et ont refusé de partir jusqu’à ce qu’un professeur intervienne et leur accorde un passage sûr. Cependant, des témoins oculaires ont déclaré à MEE que des forces de l’AP ont poursuivi certaines des étudiantes avec des armes et ont menacé de les blesser. Les professeurs Nasser al-Din al-Shaer et Amer Joud Allah auraient été attaqués alors qu’ils tentaient d’arrêter l’attaque et ont été transportés à l’hôpital.
L’université a annoncé le passage à l’apprentissage à distance, tandis que la Commission indépendante palestinienne pour les droits de l’homme a déclaré qu’elle tenait l’administration de l’université « entièrement responsable » du comportement des gardes de sécurité.
L’Université Al-Najah a été témoin d’une escalade de la répression contre les affiliés du Hamas par les forces pro-AP depuis les combats internes de 2007. La même année, Muhammad Raddad, 20 ans, membre du bloc islamique, a été tué sur le campus lorsque des agents de sécurité de l’AP et des gardes universitaires ont tiré à balles réelles sur des étudiants à la suite d’une réunion étudiante animée.
Source : MEE
CAPJPO-EuroPalestine
