Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est occupée, est sous verrouillage quasi complet depuis samedi soir, après qu’un Palestinien, Udai Tamimi, a ouvert le feu sur un poste de contrôle du camp et tué un soldat israélien. Mais quelques jours après le confinement quasi total imposé par Israël, les résidents palestiniens du camp de Jérusalem-Est ont organisé une grève et une manifestation de masse, avant d’être attaqués par les forces de sécurité, raconte le magazine israélien d’opposition 972 +.
« Le camp de réfugiés abrite environ 100 000 résidents palestiniens de Jérusalem qui, depuis l’achèvement du mur de séparation dans la région en 2006, ont été coupés du reste de la ville et reliés à la Cisjordanie. Même si les habitants du camp paient des impôts à la ville, ils ne reçoivent pratiquement aucun service municipal, et la zone est devenue un territoire de non-droit dans lequel l’Autorité palestinienne n’a pas le droit d’opérer et dans lequel Israël n’entre pas, sauf pour des raids policiers et militaires.
La fusillade de samedi et les représailles israéliennes surviennent au milieu d’une période de plusieurs mois de troubles accrus en Cisjordanie occupée, au cours desquels des raids militaires israéliens répétés – organisés sous le couvert d’opérations antiterroristes – ont tué des dizaines de Palestiniens, dont une série de tirs meurtriers sur des mineurs palestiniens au cours de la semaine écoulée.
Plusieurs soldats israéliens ont été tués dans des attaques palestiniennes au cours de la même période.
Depuis qu’Israël a imposé le confinement, les résidents n’ont pu quitter le camp que certains jours en voiture ou à pied, ce qui a impliqué de longs arrêts au point de contrôle menant au reste de Jérusalem, où la fusillade a eu lieu, créant des heures- longues files d’attente et embouteillages. Même à l’autre point de contrôle du camp, menant en Cisjordanie, l’armée a mis en place des barrières supplémentaires.
Les résidents du camp de réfugiés de Shuafat, dont la plupart travaillent ou étudient à Jérusalem, signalent des pénuries de nourriture et de médicaments, tandis que ceux qui souffrent de maladies chroniques ne peuvent pas arriver à temps pour leurs rendez-vous médicaux à Jérusalem. Le bouclage et la chasse à l’homme généralisée pour retrouver le tireur, qui, selon les autorités, se cache dans le camp de réfugiés de Shuafat, ont provoqué des affrontements entre de jeunes Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes, qui pénètrent dans le camp à toute heure du jour et de la nuit.
Mardi, la direction du camp a annoncé des plans pour une grève générale, au cours de laquelle aucun des dizaines de milliers d’habitants du camp de réfugiés de Shuafat qui travaillent à Jérusalem ou dans tout Israël n’irait travailler, tandis que les écoles et les magasins seraient entièrement fermés. Mercredi matin, des centaines d’habitants – dont beaucoup de jeunes et d’étudiants – ont organisé une manifestation silencieuse à l’entrée du checkpoint.
Une importante force de police était rassemblée en face d’eux. Bien qu’il n’y ait pas eu de jets de pierres, la police a commencé à tirer des grenades à choc et des balles à bout éponge ; les manifestants ont répondu à la répression de la manifestation en lançant des pierres et en brûlant des poubelles.
Dans l’après-midi, alors même que les forces de sécurité affirmaient que le , seuls les Palestiniens enregistrés comme résidents du camp pouvaient entrer depuis Jérusalem, tandis que la sortie était fermée par intermittence. »
Source : https://www.972mag.com/shuafat-refugee-camp-lockdown/
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