L’optimisme de certains Israéliens s’exprime dans Haaretz, alors que se multiplient les annonces de désinvestissement, comme celle de la société israélienne de cybersécurité, Wiz, qui retire des dizaines de millions de dollars des banques israéliennes, rejoignant l’opposition du secteur privé à la refonte du système judiciaire prévue par le gouvernement.
On peut ainsi lire ce point de vue radical de comme Rogel Alpher dans le quotidien israélien :
*/ »Benjamin Netanyahu, vous êtes cerné. C’est fini. Votre effort était grandiose, mais ce jeu touche à sa fin. La digue derrière laquelle vous vous cachez s’est fissurée et la vérité afflue. À la fin, le déluge vous noiera. Vous n’avez nulle part où fuir, vous avez atteint la fin de la route. Sortez les mains en l’air. «
« Vous devez admettre que le bloc libéral d’Israël vous a surpris avec une bataille plus étendue, plus têtue et plus efficace que vous ne l’espériez. Où sont les manifestations de vos fans en faveur de ce coup d’Etat contre notre système de gouvernement ? Où sont vos légions ? Vous vous êtes induit en erreur. C’est courant dans votre situation. La banque d’investissement J.P. Morgan vous a fait honte et humilié après que vous vous soyez vanté de son soutien. Vous avez accueilli le secrétaire d’État américain Antony Blinken en Israël pour une conversation et vous avez reçu une sévère réprimande de sa part sous le regard du monde entier. Vous vous êtes envolé pour Paris et vous avez été giflé par le président Emmanuel Macron – pas en privé, mais par le biais d’une fuite dans les médias.
Alors que reste-t-il ? La diplomatie publique du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer ? Il est un paria détesté dans toute société éclairée. Les travailleurs de la haute technologie sont contre vous. Les licornes sont contre vous et ont commencé à retirer leur argent d’Israël. Tous les économistes chevronnés sont contre vous. Un secteur dont le silence et la coopération sont essentiels à votre survie politique s’est soulevé contre vous.
Vous êtes resté seul avec le ministre de la Justice Yariv Levin et le président de la commission de la Constitution de la Knesset Simcha Rothman, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, le président du Shas Arye Dery et le ministre Galit Distal Atbaryan. Ah oui, et votre femme et votre fils, Sara et Yair.
Vous n’avez plus un seul ami politique sain d’esprit dans le monde. Et vous ne ferez pas la paix avec l’Arabie saoudite, pas avec l’intifada que vous déclenchez en Cisjordanie. Pas avec les colonies et les avant-postes de colonies. Vous savez comment cela va se terminer. Il n’y a pas une seule personne au monde que vous admirez qui vous admire encore. Et vos alliés vous méprisent ; ils vous utilisent, profitant de votre faiblesse. Il est déjà clair pour vous que le bloc libéral est assez fort pour vous empêcher de faire ce coup d’État contre notre système de gouvernement. Vous l’avez réveillé. Grâce à vous, il tient maintenant debout. Vous comprenez déjà que si vous imposez une dictature ici – si les forces gouvernementales ouvrent le feu sur les personnes qui manifestent contre vous – le sang coulera des deux côtés. Et si vous n’ouvrez pas le feu sur les gens qui manifestent contre vous, ils continueront à manifester. Cela ne finira pas. Ce n’est pas un caprice. Ils ne s’en remettront pas. Ils ne reviendront pas à la normale et ne recommenceront pas à se concentrer uniquement sur leur vie personnelle.
Vous comprenez également qu’une fois qu’il devient clair que les manifestations ne se terminent pas, il y aura d’autres actions. Il y aura de la désobéissance civile. Vous comprenez que le bloc libéral refusera de financer vos plans par ses impôts. (…) Et vous savez que les Israéliens qui fuiront le pays – les productifs, les innovateurs, les moteurs de notre économie et de notre culture – emporteront avec eux leur argent, leur cerveau et toutes leurs créations. L’effondrement de votre réputation sera irréversible. (…)
Peut-être réussirez-vous à éviter la prison, mais vous ne réussirez pas à éviter un destin beaucoup plus dur et cruel. Une peine de prison ne dure que quelques années. Mais la destruction de votre réputation sera pour toujours. Il est déjà clair pour vous qu’on se souviendra de vous comme de quelqu’un qui a tenté de détruire la démocratie israélienne juste pour échapper à votre procès. Et peut-être qu’au moment où vous aurez terminé votre campagne de destruction, une guerre civile et la dévastation de l’économie d’Israël seront également imputées à votre discrédit. L’histoire ne sera pas écrite par les tweets de Yair. Cela finira mal. «
Rogel Alpher ne dit pas si cela se termine bien pour les Palestiniens aussi, mais son article dans Haaretz, donne une idée de l’ambiance dans l’Etat d’apartheid…
Source : Haaretz
CAPJPO-EuroPalestine
