lors qu’Israël bombarde Gaza et assassine à tours de bras, en Cisjordanie, on apprend par les médias israéliens que l’Autorité palestinienne serait en « en pourparlers secrets pour exploiter les réserves de gaz de Gaza » , rapporte Middle East Eye.
Plus de 36 milliards de mètres cubes de gaz naturel sont restés inexploités pendant deux décennies, principalement en raison du blocus de Gaza.
Les gisements de gaz de Gaza ont été découverts pour la première fois en 1999 dans les eaux territoriales palestiniennes. La première découverte, située à environ 36 km au large de la côte, s’appelait Gaza Marine 1 et contient environ 33 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Le deuxième champ, situé sur la zone frontalière maritime entre la bande de Gaza et Israël, s’appelait Gaza Marine 2 et contient trois milliards de mètres cubes supplémentaires.
En 1999, l’Autorité palestinienne avait chargé la compagnie British Gas de mener des forages d’exploration, avant que le géant Shell ne reprenne la main en 2016 pour s’en retirer deux ans plus tard sur fond d’objections israéliennes et autres désaccords.
Depuis, l’Autorité palestinienne cherche un groupe pour investir dans le développement du gisement situé à une trentaine de kilomètres au large de Gaza et dont les réserves sont estimées à environ 28 milliards de m3 de gaz naturel, une manne pour l’économie palestinienne en difficulté.
« Des discussions sérieuses sont en cours pour parvenir à un accord-cadre, que nous prévoyons d’atteindre avant la fin de cette année », avait indiqué en octobre dernier à l’AFP un haut responsable de l’AP. Elles impliquent l’entreprise palestinienne Consolidated Contractors Company (CCC), le Fonds d’investissement palestinien (FIP), l’Egyptian Natural Gas Holding Company (Egas) et Israël.
« Dès la signature de l’accord, la société égyptienne Egas entamera les travaux afin de développer les gisements Marine 1 et 2, avec pour objectif de lancer la production dans deux ans », avait-t-il ajouté.
Des discussions plus récentes ont eu lieu avec l’approbation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du ministre de la Guerre Yoav Gallant dans le cadre des pourparlers t de sécurité entre les deux parties à la suite des récents sommets à Aqaba en Jordanie et à Charm el-Cheikh en Égypte. Les pourparlers ont été renouvelés plus récemment à la suite d’une médiation américaine. Israël a déclaré que l’Autorité palestinienne n’est pas en mesure de développer seule le champ gazier, car seuls les États sont légalement en mesure de le faire.
« L’approbation d’Israël est nécessaire pour commencer les travaux et étendre le réseau de gazoducs », indique l’AP, car Israël voudrait bien entendu une part du gâteau, et de préférence grosse..
L’Egypte et Israël partagent un gazoduc sous-marin, passant au large de Gaza et permettant d’acheminer du gaz israélien vers l’Egypte, où il sera désormais liquéfié pour le transporter en bateau vers l’Europe qui cherche à diversifier ses approvisionnements.
« Nous mettons en garde l’occupation contre toute modification de notre droit à nos ressources maritimes, en particulier le gaz naturel au large de nos côtes », a déjà déclaré le Hamas .
Mais Israël insiste d’ailleurs pour que le Hamas ne bénéficie pas du gaz de Gaza et en fait une condition à tout accord.
L’AP espère gagner un revenu annuel compris entre 700 et 800 millions de dollars si les gisements de gaz sont pleinement opérationnels, soit l’équivalent de 7 à 8 milliards de dollars d’ici 10 ans.
En attendant, Israël vient de déduire des fonds supplémentaires des impôts qu’il perçoit au nom de l’Autorité palestinienne, conformément aux ordres du ministre des Finances d’extrême droite Bezalel Smotrich, qui a dirigé l’argent vers les familles des colons israéliens, indique la 13ème chaine israélienne.
Mais l’AP n’est pas rancunière… comme on sait !
Source : Middle East Eye French edition.
CAPJPO-EuroPalestine
