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« Comment le système judiciaire israélien blanchit l’occupation », par Yoana Gonen

« Lors de la session qui s’est tenue en février et qui n’a fait l’objet d’une fuite que maintenant, les représentants de toutes les organisations de sécurité ont averti qu’une nouvelle loi affaiblissant la cour suprême mettrait en danger « l’entreprise de colonisation », rapporte Yoana Gonen dans Haaretz dans un article au vitriol.

 « La raison, selon eux, est qu’un tribunal fort et indépendant sert de « gilet pare-balles à Israël » devant le monde et « fournit un sceau d’approbation raisonné » aux violations des droits de l’homme dans les territoires, empêchant ainsi les soldats et responsables israéliens d’être jugés à l’étranger. 

 Lors de l’audience, les responsables de la défense ont énuméré toutes les choses qui pourraient prendre fin si le système judiciaire était affaibli : les appropriations de terres palestiniennes, les tirs sur des manifestants non armés et le largage de bombes sur des civils innocents. 

Quelle chance que nous ayons la Cour Suprême, qui rend tout cela possible ! Les militants anti-putsch se sont jetés sur le rapport comme s’il s’agissait d’une belle récompense, mais les déclarations divulguées révèlent en fait une vérité désagréable sur la protestation : le système judiciaire, que nous avons réclamé à grands cris ces derniers mois au nom de la démocratie et la justice, est l’un des mécanismes centraux permettant d’autoriser les atrocités antidémocratiques et injustes qui accompagnent l’occupation.

Il est certes important de lutter pour l’indépendance du système judiciaire. On peut se féliciter de l’annulation par exemple, par ce tribunal, de la décision de raccourcir la journée d’école pour les enfants autistes. 

Mais dans le même temps, la Cour suprême a toujours et toujours montré sa volonté d’approuver presque toutes les violations des droits des Palestiniens, et s’est progressivement transformée d’un détachant en une immense laverie automatique qui fonctionne sans arrêt pour blanchir les actions d’Israël sous ses propres yeux et les yeux du monde. 

Lors de l’audience secrète de février, les responsables de la sécurité n’ont accordé à la Cour suprême qu’une petite partie du crédit qu’elle mérite. Au fil des années, les juges ont approuvé la construction d’innombrables colonies, en violation du droit international ; l’incarcération de millions de personnes dans la bande de Gaza dans des conditions épouvantables ; l’érection d’une barrière de séparation sur les terres confisquées aux Palestiniens qui sont étouffés par cette barrière ; la démolition de maisons comme punition collective ; recours à la torture dans les salles d’interrogatoire ; tirer sur des manifestants non armés ; les détentions administratives prolongées, notamment de mineurs ; l’expulsion des communautés de leurs foyers ; bombardements aériens de civils ; l’utilisation des ressources naturelles dans les territoires occupés, et bien plus encore.

"Comment le système judiciaire israélien blanchit l’occupation", par Yoana Gonen

 Avec des amis comme ceux-là, la démocratie israélienne n’a pas besoin d’ennemis. Il est déjà en train de se détruire de l’intérieur.

En réponse à l’article de Ynet, des militants du groupe Frères et Sœurs d’Armes ont qualifié la Cour suprême de « bouclier défensif des soldats de Tsahal », ce qui est tout à fait vrai, et ont proclamé que « le coup d’État judiciaire expose les combattants de Tsahal au risque de devenir des criminels de guerre ». » ce qui n’est pas tout à fait vrai. Ce n’est pas le coup d’État judiciaire qui transforme les gens en criminels de guerre, mais les crimes de guerre qu’ils commettent. Le coup d’État judiciaire ne fait que supprimer le gilet de protection que leur a donné la Cour suprême. 

Quiconque veut éviter le risque d’être jugé à l’étranger aurait tout intérêt à refuser de tirer sur les manifestants, de démolir des maisons, de bombarder des enfants, d’expulser des habitants ou de confisquer des biens. Si ce n’est pour avoir moins de manifestants armés de coups de feu, moins de maisons démolies, moins d’enfants bombardés, moins d’habitants expulsés et moins de terres confisquées, du moins pour votre propre bien et celui de vos voyages à l’étranger, ce qui compte vraiment… »

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : Haaretz

CAPJPO-EuroPalestine