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Jonathah Ofir : « Avant, je trouvais le terme ‘judéo-nazis’ excessif. Plus maintenant »

Jonathah Ofir est un musicien, chef d’orchestre, juif israélien installé au Danemark. Il déclare « Avant, je pensais que le terme « judéo-nazis » utilisé par Yeshayahu Leibowitz était trop fort pour décrire Israël. Mais aujourd’hui, je pense différemment.« 

Par Jonathan Ofir

Jonathah Ofir  : "Avant, je trouvais le terme 'judéo-nazis' excessif. Plus maintenant"

« Le regretté professeur Yeshayahu Leibowitz avait utilisé le terme « judéo-nazis » à la fin des années 1980 en faisant référence  à l’ancien juge de la Cour suprême Meir Landau, qui a légalisé la torture. Il avait présenté ses arguments avec force : « L’État d’Israël représente ce qu’il y a de plus obscur comme appareil d’État, dans lequel une créature de forme humaine, qui était président de la Cour suprême, décide que le recours à la torture est autorisé dans l’intérêt de l’État. » 

Je l’avais pris comme une sorte d’exagération moraliste. C’était mal – les Palestiniens étaient systématiquement torturés, mais d’une manière ou d’une autre, je pensais que nous n’étions pas aussi génocidaires que des Nazis. 

Mais aujourd’hui, j’ai un sentiment différent. Hier, le maire adjoint de Jérusalem, Arieh King, a tweeté une photo de plus d’une centaine de Palestiniens nus qui ont été enlevés par l’armée israélienne à Gaza, menottés et assis dans le sable, sous la surveillance de soldats israéliens. Et King a écrit que « Tsahal est en train d’exterminer les musulmans nazis à Gaza » et que « nous devons accélérer le rythme ». « Si cela ne tenait qu’à moi », a-t-il ajouté, «j’apporterais quatre D9 [bulldozers], je les placerais derrière les collines sablonneuses et je donnerais l’ordre d’enterrer vivants toutes ces centaines de nazis. Ce ne sont pas des êtres humains, ni même des animaux humains, ce sont des sous-humains et c’est ainsi qu’ils devraient être traités ». 

Alors qu’Israël a qualifié cela de « rafle [de membres] du Hamas », les hommes et les enfants sur ces photos, parfois âgés d’à peine 13 ans, sont des médecins, des journalistes, des commerçants et d’autres civils qui avaient trouvé refuge dans les écoles de l’UNRWA à Beit Lahia. Ils ont été arbitrairement enlevés et séparés de leurs familles.

Le tweet de King avait été republié par Middle East Monitor et était apparemment un peu trop outrancier pour X, car il semble avoir été supprimé par la plate-forme. Mais ne vous inquiétez pas : ce matin, King a encore tweeté avec la même photo et d’autres (de garçons et d’hommes palestiniens nus dans des camions), cette fois en ouvrant son message par une citation biblique faisant référence à Amalek, peut-être pour contrer les algorithmes. Il a cité Deutéronome 25, 19 :

«Quand l’Éternel, ton Dieu, te donnera du repos contre tous les ennemis qui t’entourent, dans le pays qu’il te donne en héritage, tu effaceras de dessous les cieux le nom d’Amalek. N’oublie pas!« 

Mais King a jugé nécessaire de souligner la pertinence actuelle de ce passage, de peur que cela ne soit trop vague : « Les centaines de fils d’Amalek, de musulmans nazis, quel devrait être leur jugement, à votre avis ?

Il est donc clair que nous sommes réellement à l’époque nazie, et cela évoque réellement l’Holocauste. 

Je parle à des camarades militants qui ont vraiment du mal à faire face à cette situation. Nous pouvons difficilement regarder les horreurs et le nombre croissant de morts – alors que les responsables américains affirment que l’offensive israélienne pourrait se poursuivre sous sa forme actuelle jusqu’à la fin janvier, puis se poursuivre avec une « stratégie hyper-localisée de moindre intensité ». 

Il est donc clair que nous sommes réellement à l’époque nazie, et cela évoque réellement l’Holocauste. On a du mal à se figurer le niveau de perversion ici. »

*Source : Mondoweiss 8 décembre

Traduit de l’anglais par Djazaïri

CAPJPO-EuroPalestine