Deux militantes britanniques de Palestine Action qui avaient barbouillé de ketchup la statue du parrain du sionisme Arthur Balfour ont été unanimement déclarées non coupables par le jury d’un tribunal du nord de l’Angleterre.
Ces deux jeunes femmes avaient « décoré » le monument, au sein du Parlement, l’année dernière, à l’occasion du 105ème anniversaire de la funeste « déclaration Balfour » de 1917. Comme on le sait, dans cette déclaration, Arthur Balfour, ministre des Affaires Étrangères et antisémite patenté, donnait par avance les clés de la Palestine au mouvement sioniste.
Il semble que ce procès ait été le premier du genre après l’adoption d’une loi spécifique concernant les dégradations de monuments, dont le Royaume-Uni a été le théâtre avec le mouvement « Black Lives Matter ». A Liverpool, des manifestants anti-racistes avaient par exemple déboulonné puis jeté à la mer la statue érigée en l’honneur d’un esclavagiste du XVIIIème siècle.
Lors des débats, les avocats des deux militantes ont soulevé plusieurs questions :
– l’action a-t-elle fait des dégâts ?
– Les prévenues pouvaient-elles se prévaloir de leur liberté d’expression, aux termes de l’Article 10 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme) ?
– Enfin, la défense a fait valoir que les prévenues pouvaient légitimement penser que l’opinion publique approuverait leur protestation si elle était correctement informée sur l’histoire de Balfour, de sa Déclaration, et des conséquences de celle-ci pour le peuple de Palestine.
Argumentation reçue cinq sur cinq par les jurés, qui ont prononcé mardi la relaxe de ces camarades.
CAPJPO-EuroPalestine
