La trahison des régimes arabes se poursuit. La Treizième chaîne israélienne révèle cette semaine l’afflux de camions arrivant en Israël en provenance des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite et de Jordanie.
Ce couloir terrestre a été activé après l’embargo maritime et le ciblage de navires israéliens par le Yémen.
Plus globalement, la base de données des Nations Unies sur les importations israéliennes révèle des surprises sur les liens économiques d’un certain nombre de pays arabes et turc, malgré le génocide en cours.
Nouvelles de Palestine a résumé quelques chiffres clé à partir de cette base de données de l’ONU.
1/ La Turquie sans surprise
« Bien qu’il ne s’agisse pas d’un pays arabe, la Turquie a été le premier État musulman au monde à établir des relations diplomatiques avec Tel Aviv, et elle est aujourd’hui à la tête du peloton des États d’Asie occidentale qui stimulent les importations israéliennes.
Rien qu’en 2020, la valeur des exportations turques a grimpé à 5,7 milliards de dollars, ce qui représente 6,2 % du total des importations israéliennes cette année-là.
Le fer et l’acier (1 milliard de dollars), les plastiques (464 millions de dollars), l’équipement électrique et électronique (347 millions de dollars), les véhicules (331 millions de dollars), les machines (299 millions de dollars), les métaux (261 millions de dollars) et les matériaux de construction (188 millions de dollars) constituent la pierre angulaire des exportations turques vers Israel.
Le rôle de la Turquie n’est pas négligeable non plus dans les livraisons de pétrole à Israël.
Israël importe tout son approvisionnement en pétrole et consomme environ 220 000 barils par jour. De ce nombre, 62 % proviennent de deux pays à majorité musulmane, à savoir le Kazakhstan (93 000 barils) et l’Azerbaïdjan (45 000 barils). Pour faciliter l’importation de la majeure partie du pétrole israélien, le port turc de Ceyhan dans le sud-est de Turquie joue un rôle crucial. Il sert de point de chargement pour les pétroliers transportant du brut du Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan à travers la mer Caspienne via le pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan.
Malgré les tensions croissantes et la rhétorique de certains États régionaux à l’égard d’Israël depuis le début de son assaut militaire contre la bande de Gaza, l’activité commerciale reste en grande partie ininterrompue. La Turquie, bien qu’Erdogan qualifie Israël d’État « terroriste », contribue grandement au bien-être économique d’Israël en aidant Tel Aviv à contourner le blocus yéménite, en augmentant ses exportations globales vers Israël et en jouant un rôle central dans le transport pétrolier.
Malgré la guerre contre Gaza, les exportations turques sont passées de 319,5 millions de dollars en novembre 2023 à 430,6 millions de dollars en décembre – même plus que les 408,3 millions de dollars exportés en juillet, avant l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre.
2/ Les Émirats arabes unis en plein essor
En deuxième place se trouvent les Émirats arabes unis, qui ont normalisé les liens avec Tel Aviv dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis en 2020, et ont été le premier État arabe à signer un accord de libre-échange (2022) avec Israël dans le cadre d’un plan visant à stimuler le commerce mutuel à 10 milliards de dollars par an. Les exportations de l’État du golfe Persique ont été évaluées à 1,89 milliard de dollars en 2022, représentant 2,1 % de toutes les importations israéliennes.
La hausse de 1543 % de la valeur des exportations émiraties vers Israël depuis l’accord de normalisation est particulièrement intrigante. Les catégories d’exportation remarquables comprennent les métaux et pierres précieux (525,32 millions de dollars), le fer et l’acier (483,95 millions de dollars), les équipements électriques et électroniques (210,71 millions de dollars) et le pétrole (94,55 millions de dollars).
3/ La Jordanie, croissance massive
La troisième place se trouve la Jordanie, dont les exportations vers Israël en 2022 ont atteint 469,25 millions de dollars, soit une augmentation massive de 489 % par rapport à 2018. Les principales catégories d’exportation du Royaume hachémite comprennent les plastiques (135,2 millions de dollars), les équipements électriques et électroniques (127,93 millions de dollars) et le fer et l’acier (74,35 millions de dollars).
4/ Égypte
Quant à l’Égypte, le premier État arabe à faire la paix avec Israël et à le reconnaître, ses exportations de 2022 vers l’État d’occupation se sont élevées à 179,31 millions de dollars. Les catégories d’exportation notables comprennent les produits chimiques inorganiques, les composés de métaux précieux (61,15 millions de dollars), les matériaux de construction (14,26 millions de dollars), les denrées alimentaires (12,78 millions de dollars) et les plastiques (11,32 millions de dollars).
Sans compter bien entendu la collaboration de Sissi au maintien du caractère hermétique du camp de concentration de Gaza.
5/ Le Maroc
Le montant des exportations marocaines vers Israël s’élevait à 17,92 millions de dollars en 2022, principalement composées de denrées alimentaires. Rabat a repris ses relations diplomatiques et commerciales avec Israël dans le cadre des accords de 2020.
6/ Bahreïn, en croissance
Enfin, les exportations de Bahreïn vers Israël en 2022 ont atteint 10,58 millions de dollars, ce qui reflète une augmentation étonnante de 12 083 % par rapport à 2020, l’année de l’accord de normalisation entre Manama et Tel Aviv. Les principales exportations comprennent l’aluminium (8,78 millions de dollars) et le fer et l’acier (2,62 millions de dollars).
À ce titre, les exportations combinées des pays d’Asie occidentale vers Israël ont augmenté de près de 111 %.
CAPJPO-EuroPalestine