Faut-il commencer par la blague qui circule sur les réseaux ou par le commentaire de Giorgio Cafiero sur l’absence d’aide à la Palestine par la plupart des régimes arabe ?
Commençons par un peu d’humour : l’appel des dirigeants arabes complices du génocide
Giorgio Cafiero* donne deux raisons très simple pour expliquer la servilité des dirigeants arabes face au génocide en cours à Gaza.
« D’énormes manifestations de solidarité avec la Palestine ont eu lieu dans toute la région, ce qui terrifie de nombreuses élites dirigeantes qui craignent la question palestinienne, écrit-il. Ils la considèrent comme dangereusement déstabilisateur et, depuis quelques mois, une poignée d’États arabes, dont l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, ont commencé à réprimer l’activisme pro-palestinien dans leur propre pays. «
« La plupart des régimes arabes sont fondamentalement impliqués dans la tentative de réprimer la quête de liberté des Palestiniens et de normaliser l’occupation de la Palestine par Israël, qu’ils utilisent depuis longtemps comme monnaie d’échange pour obtenir des concessions d’Israël et en particulier des États-Unis et des pays européens dans des domaines tels que « des accords de sécurité, d’énergie et commerciaux », souligne l’auteur.
« Une telle répression dans ces pays arabes n’est pas une surprise et doit être comprise à deux niveaux.
Peur d’une mobilisation politique
Les régimes autoritaires en général souffrent souvent de crises de légitimité et considèrent donc tout activisme populaire et mobilisation des citoyens comme potentiellement menaçants. C’est le cas quelle que soit la cause qui rassemble les gens. La plupart des gouvernements arabes veulent empêcher ces mouvements de remettre en question les récits et les intérêts soutenus par le régime. Les manifestations de solidarité envers les Palestiniens pourraient encourager les protestations contre le gouvernement et sa politique dans d’autres domaines.
La Palestine révèle les vulnérabilités des régimes
Quant à la question palestinienne plus spécifiquement, elle peut tendre à révéler la faiblesse de nombreux gouvernements arabes. D’un côté, les régimes arabes doivent répondre à l’opinion publique en faisant des gestes essentiellement symboliques en faveur de la cause palestinienne. D’un autre côté, aucun État arabe ne veut affronter Israël. Pour beaucoup d’entre eux, cela a beaucoup à voir avec leurs relations avec les États-Unis, dont ils dépendent pour leur sécurité et, dans certains cas, comme source d’une aide financière cruciale.
Chaque jour où la guerre à Gaza persiste, les pressions intérieures sur ces régimes augmentent, ce qui est la principale raison pour laquelle ces gouvernements sont unanimes pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza. Il ne s’agit pas tant du bien-être des Palestiniens en soi que du maintien de la stabilité, de la légitimité et même de la survie des régimes arabes.
Plus cette guerre se poursuivra, de plus en plus de citoyens arabes se poseront des questions évidentes sur les raisons pour lesquelles les États arabes, qui dépensent des sommes colossales en armements, ne donnent pas ne serait-ce qu’une seule balle à la résistance palestinienne. De telles questions mettent ces régimes extrêmement mal à l’aise, en particulier les États arabes qui ont normalisé leurs relations diplomatiques avec Tel-Aviv.
CAPJPO-Europalestine
