Mme Fatou Bensouda affirme qu’elle et sa famille ont été soumises à des « menaces directes » alors qu’elles travaillaient sur les affaires les plus sensibles, et qu’elle a été soumises à des « tactiques de voyou », révèle The Guardian.
L’ancienne procureure en chef de la Cour pénale internationale entre 2012 et 2021, s’exprimait lors d’un événement à Londres mardi soir où elle a fait de rares remarques publiques sur les actions hostiles prises contre elle et la Cour pendant son mandat, indique le quotidien britannique.
« Une enquête du Guardian a révélé en mai comment un chef des services secrets israéliens l’aurait menacée pour tenter d’empêcher une enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité dans les territoires palestiniens occupés. Selon l’enquête, le chef de l’agence de renseignement israélienne, le Mossad, a mené une opération secrète contre Mme Bensouda dans le cadre d’une campagne plus vaste de surveillance et d’espionnage d’Israël contre la CPI. «
Bensouda a suscité un vif intérêt auprès des agences de renseignement israéliennes après qu’elle a ouvert une enquête préliminaire en 2015 sur des allégations de crimes commis par les forces armées israéliennes et des militants palestiniens.
Elle a déclaré que c’est dans le contexte de l’affaire de la Palestine, ainsi que d’une enquête distincte sur des crimes de guerre présumés en Afghanistan, notamment commis par des militaires américains, que la CPI a été confrontée à des « pressions sans précédent »
J’ai subi « des menaces directes contre ma personne et ma famille », a-t-elle déclaré.
« Les tactiques inacceptables de type voyou, les menaces, l’intimidation et même les sanctions n’ont pas eu pour conséquence que moi ou mon bureau manquions à nos obligations », a-t-elle tenu à préciser.
Fatou Bensouda, qui est aujourd’hui la haute-commissaire de la Gambie au Royaume-Uni, a fait ces remarques lors d’une conférence sur l’état de droit international organisée par le Conseil du barreau d’Angleterre et du Pays de Galles, au cours de laquelle elle a également commenté les récents développements dans l’affaire de la Palestine de la CPI.
La semaine dernière, un panel de juges de la CPI a approuvé les demandes déposées par Karim Khan, son successeur, pour des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’ancien ministre de la Défense du pays, Yoav Gallant, et le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif.
Les responsables de la Cour se préparent à une seconde administration américaine dirigée par Donald Trump, qui, en tant que président, a ciblé Fatou Bensouda en 2020 avec des sanctions liées aux affaires de la CPI en Afghanistan et en Palestine.
Fatou Bensouda a défendu avec fougue la Cour et sa mission durant sa conférence, insistant sur le fait qu’elle « doit continuer à faire son travail sans ingérence politique ».
Elle a averti la Cour qu’elle « ne doit pas laisser les calculs politiques entrer en compte dans sa prise de décision » et a déclaré que le soutien des États membres de la CPI était « crucial pour protéger la Cour de toute pression et manipulation politique de toute sorte ».
Merci Macron !
CAPJPO-Europalestine