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LE POLITICIDE DU PEUPLE PALESTINIEN (Par le Pr Baruch Kimmerling)

La conduite du gouvernement israélien vis-à-vis du peuple palestinien peut et doit être qualifiée de « politicide », un nouveau type de crimes contre l’humanité, estime Baruch Kimmerling, professeur de sociologie à l’Université hébraïque de Jérusalem.


Dans un texte proposé sur le site http://www.dissidentvoice.org, Baruch Kimmerling précise qu’il faut entendre par là « « un effort graduel mais systématique pour provoquer la disparition des Palestiniens comme entité politique et sociale indépendante »

« Pour cette raison, Ariel Sharon a soigneusement utilisé les formes brutales et sans distinction de la résistance palestinienne – en particulier les kamikazes – pour créer une chaîne de réponses mutuelles en constante progression afin de conduire autant les Israéliens que la communauté internationale à accepter son objectif », écrit-il.

« En utilisant la guerre au terrorisme comme prétexte il veut diviser la bande de Gaza et la Cisjordanie en petites enclaves dirigées par des potentats locaux », poursuit-il.

Selon Baruch Kimmerling, « des analystes subodorent ou espèrent que le seul résultat de ce projet est de rendre la vie des Palestiniens si misérable qu’un grand nombre finiront par émigrer des territoires, ce qui dans les faits est advenu au cours des dernières années ».

« Sharon a appris du fiasco libanais que, quand on doit mettre en place militairement une telle politique, il faut qu’elle ne cause qu’un faible nombre de victimes. Sinon, et les organisations internationales et l’opinion publique peuvent se retourner contre elle. Pour diminuer le nombre des victimes juives, il est nécessaire de déployer de nombreuses forces lourdement armées et d’utiliser des techniques cruelles comme raser tout le voisinage. La résistance qu’on rencontre a une lourde puissance de feu, comme ce fut le cas à Jénine ».
« Le but immédiat de l’Opération ‘Bouclier défensif’ était de désarmer les ‘bases du terrorisme’ en confisquant armes et explosifs et de ‘liquider’ ou capturer ceux qui étaient impliquée dans la résistance armée palestinienne. En d’autres mots, le but était de détruire toutes les forces de sécurité palestiniennes, pas seulement de bloquer leur capacité à combattre Israël, mais de dissoudre l’autorité interne du régime d’Arafat dans la foulée. Pour la même raison, les forces de sécurité d’Israël ont donné l’assaut aussi contre la plupart des infrastructures nationales et publiques, des institutions, et même ont détruit les données qu’utilisent le Bureau des Statistiques Palestinien.
Les objectifs supplémentaires des incursions, sièges et exécutions extra judiciaires étaient de prouver la force militaire israélienne, sa volonté de l ‘utiliser et de démontrer aux Palestiniens qu’ils étaient sans défense contre une action de pure violence. Les Etats arabes ont tout juste esquissé un mot en faveur de la cause palestinienne, dénonçant les actions israéliennes juste assez pour éviter des troubles internes, apparemment parce qu’ils craignent qu’Israël ne recherche une guerre régionale. Une telle guerre servirait à distraire le public israélien de la sévère crise économique et sociale que connaît Israël (par exemple, le taux élevé du chômage et le commencement d’une hyperinflation) et ne serve à couvrir le déracinement d’un grand nombre de Palestiniens de leur terre, comme ce fut le cas durant la guerre de 1948.

« Cependant, la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, reconnaîtra bientôt que dans une période où toute nation (y compris les nations Juives et Palestiniennes) a droit à l’autodétermination, le politicide est un crime contre l’humanité, très proche dans sa gravité du génocide »