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ISRAEL ACCELERE LA DESTRUCTION DE LA PALESTINE, AVEC LA COMPLICITE GENERALISEE DES « PUISSANCES »

24 juin – Israël est passé depuis la fin de la semaine dernière à une phase accélérée de la destruction de la Palestine en tant qu’entité, dans l’indifférence et la complicité de l’ensemble des « puissances », France comprise.


Prenant prétexte d’un nouvel attentat contre des civils israéliens en Israël (revendiqué par la branche armée du Hamas, et condamné par Yasser Arafat ainsi que de nombreuses voix de la société civile palestinienne), le gouvernement d’Ariel Sharon a ainsi mis en œuvre une série de nouvelles mesures, sanglantes, d’étranglement des territoires palestiniens.

La plupart des villes de l’ ex –« zone A » palestiniennes sont réoccupées par l’armée israélienne qui impose un couvre-feu complet aux populations, et tire des obus dans la foule : une vingtaine de Palestiniens ont été tués depuis vendredi, dont plusieurs enfants à Jénine. L’armée a indiqué qu’il s’agissait là d’une « erreur ». Les assassinats extra-judiciaires, à partir d’hélicoptères lance-missiles, sont pour leur part revendiqués par l’armée israélienne, même lorsqu’en même temps que le militant ciblé, d’autres Palestiniens trouvent la mort dans de telles attaques, comme c’est généralement le cas.

A Naplouse, la plus grande ville de Cisjordanie, les 150.000 habitants sont confinés à leur domicile ; les tanks et les véhicules blindés, qui vandalisent les infrastructures de la ville non encore détruites, sont omniprésents, indique l’Union des comités palestiniens d’aide médicale (UPMRC), tandis que des soldats prennent possession des étages supérieurs des immeubles, forçant leurs habitants à se regrouper dans les appartements des étages inférieurs.

Tandis que les arrestations de masse continuent, toute vie économique, administrative, sanitaire, sociale et éducative est paralysée ; par exemple (mais ce n’est qu’un petit exemple parmi d’autres), les examens de sortie du cycle secondaire (le « Tawdjihi) ont été annulés, les lycéens ne pouvant eux non plus pas sortir de chez eux.

Pour faire bonne mesure, Israël, qui entend maintenir cette situation « aussi longtemps que nécessaire » a définitivement interdit à tout Palestinien de travailler pour une entreprise ou un patron israélien : en Israël, ainsi que dans les colonies.

Mais le gouvernement israélien, qui est revenu par la force à la situation d’avant les accords d’Oslo, c’est-à-dire à une réoccupation complète de la Cisjordanie, entend bien continuer à maintenir la fiction d’une Autorité palestinienne qu’il a lui-même détruite : d’une part, en imputant à Arafat la responsabilité de toute violence, d’autre part en refusant d’assumer son rôle de puissance occupante dans la prise en charge des besoins les plus élémentaires (alimentaires, éducatifs, sanitaires) de la population palestinienne.

Le dépeçage de la Cisjordanie a parallèlement connu lui aussi une nouvelle accélération ces derniers jours. Le gouvernement israélien a officiellement entériné dimanche la construction de sa « muraille de protection » : celle-ci a entre autres pour caractéristique de devoir passer à l’est des frontières de 1967, créant de facto une annexion d’une partie de la Cisjordanie. Il a également décidé la création d’une « zone tampon » dans la vallée du Jourdain (flanc oriental de la Cisjordanie), qui aboutit, comme l’a reconnu le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres lui-même, à une incorporation de plus de 20% du territoire cisjordanien à Israël.

Cette escalade se poursuivait lundi avec la complicité généralisée des puissances ; l’étape antérieure de l’invasion israélienne avait donné lieu à plusieurs résolutions des Nations-Unies exigeant le retrait immédiat (résolutions 1402, 1403, demande d’enquête internationale à Jénine, notamment), qu’Israël avait rejetées, sans que cela entraîne la moindre conséquence.

Sûr de lui, Ariel Sharon récidive de manière encore plus brutale, et cela ne provoque même plus des larmes de crocodile.

D’ailleurs, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui a commencé dimanche un voyage au Proche-Orient (Egypte puis Israël et peut-être les Territoires, et Arabie Saoudite), a adopté un ton qui plaît beaucoup plus à Jérusalem.

Pour Villepin en effet, ce n’est plus la fin de l’occupation et le respect du droit international qui constituent la priorité, mais « la sécurité d’Israël ».