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NAPLOUSE : 103EME JOUR DE COUVRE-FEU (par Amer Abdelhadi, Radio MFM 97.7 à Naplouse)

103è jour sous couvre-feu – Sauvez les enfants – Sous le feu !

 » Je ne suis pas armée, NE TIREZ PAS, je travaille pour une organisation internationale d’aide humanitaire, NE TIREZ PAS, j’ai un permis de circuler, j’ai un bébé de quatre mois dans la voiture, S’IL VOUS PLAIT ARRETEZ DE TIRER  » . C’est ce que Nadia essayait de dire aux soldats tandis que le tank approchait sans cesser de tirer, à l’est de Naplouse.


NAPLOUSE : 103EME JOUR DE COUVRE-FEU (par Amer Abdelhadi, Radio MFM 97.7 à Naplouse)
 » Ce qui allait arriver  » pensait à toute vitesse la tête de Nadia,  » c’est que l’armée verrait mon drapeau, et les autocollants sur ma voiture « , elle essayait de se rassurer  » ils peuvent me demander de montrer des pièces d’identité, j’ai tout sur moi « .
Nadia revenait en voiture de son travail à  » l’organisation Internationale de Naplouse pour sauver les enfants  » avec une collègue, Hadeel, et sa fille (celle d’Hadeel) quand elles virent un tank de l’armée s’approcher, venant en sens inverse, et tirant au hasard.
La voiture de Nadia comportait de larges auto-collants, visibles, et un drapeau montrant clairement le nom de l’organisation et son logo.
Ainsi que le lui avait recommandé Atef, son mari journaliste, et beaucoup de ses amis et collègues, Nadia arrêta complètement sa voiture conformément aux consignes de l’armée israélienne.
Le tank ne s’arrêta pas. Avec le bruit et le spectacle, le bébé de quatre mois, dans les bras de sa mère, se mit à pleurer.
Nadia abaissa sa vitre, tendit son permis de couvre-feu et ses papiers d’identité. Elle et Hadeel tendirent leurs cartes d’identité attribuées par l’ambassade américaine, indiquant que le possesseur de la carte était membre ou employé d’une organisation internationale et ne devait pas être retardé.
Les soldats du tank ne s’arrêtèrent même pas pour contrôler les papiers.
Les tirs en provenance du tank se rapprochaient d’elles pour ( ?)
Nadia sortit de la voiture juste à temps. le pare-brise en face d’elle vola en miettes, ciblé par les balles.
Nadia vit passer toute sa vie en quelques secondes. Elle se mit à implorer les soldats  » Regardez, je ne suis pas armée, je travaille pour une organisation humanitaire internationale, j’ai un bébé de quatre mois dans ma voiture, nous avons des permis…etc.. En vain.
Le tank tirait maintenant entre ses pieds, autour d’elle et sur la voiture.
Quand le pare-brise éclata, Nadia et Hadeel comprirent que c’était elles deux, les cibles.
Les soldats dans le tank ne prirent jamais la peine de vérifier les documents ou d’aboyer des ordres dans leur haut parleur comme ils le faisaient d’habitude. Ils étaient assoiffés de sang.
Juste à ce moment là, le tank n’était plus qu’à quelques mètres. Hadeel pensa que la vue du bébé en pleurs pourrait attendrir les soldats ou les faire changer d’avis.
Ils ralentirent, en effet, mais seulement pour jeter une bruyante bombe fumigène sur la voiture.
Les deux travailleuses humanitaires paniquèrent. La fumée les suffoquait ainsi que le bébé, mais les tirs continuaient. Il était évident que les balles finiraient par les toucher. Si ce n’était pas en les ciblant directement, ce serait en les aveuglant avec cette épaisse fumée. Personne ne voyait plus rien, y compris les soldats.
Nadia, avec le soutien des gens qui vivaient là, courut se réfugier dans la plus proche maison à sa gauche. Avec l’aide des gens, elle put se mettre à l’abri tout en criant dans sa course  » c’est une boucherie, ils sont en train de tuer mon amie Hadeel, ils sont en train de tuer le bébé « .
Apparemment, Hadeel put sauver sa vie et ainsi que celle de son bébé. Elle courut très vite sur sa droit et ce cacha dans le poste de garde d’une usine. Toutes firent la même chose, et furent sauves.
Le tank de l’armée resta près de la voiture de Nadia, – auto-collants et drapeau intacts – et dans le secteur pendant encore des heures avant de partir.
Plus tard, quand on examina la voiture de Nadia on trouva des balles dans le volant, près des portes, dans le tableau de bord, le siège du conducteur et le siège où Hadeel s’était assise avec son bébé.
On sait que les deux femmes ont subi un choc terrifiant. Elles ne pouvaient comprendre cet horrible mépris pour une autre vie humaine. Elles ont dit toutes les deux qu’elles s’étaient senties très près de la mort.
Les soldats se livraient-ils à un jeu ? Ou seulement à une provocation ?
Il y a quatre jours, des tanks de l’armée, des véhicules blindés, des jeeps et d’énormes camions ont envahi un building du centre de Naplouse ; tout le monde, à l’intérieur a été arrêté, ils ont fait exploser les portes et déclenché une perquisition (chasse ) de grande envergue après avoir – l’armée – installé un énorme canon au sommet de l’un des bâtiments.
Juste vingt heures plus tard, l’armée d’Israël évacuait le secteur ?
Tandis que la perquisition se poursuivait les tanks de l’armée entouraient la place bombardaient les boutiques, faisaient exploser les véhicules. Même la fameuse horloge de la ville a semble-t-il été fracassée.
Il paraît que l’unité de l’armée, responsable de cette dévastation, est la même que celle qui a attaqué Nadia et Hadeel.
Sans dispositifs de surveillance internationaux pour contrôler le comportement de l’armée israélienne, la communauté mondiale a délivré aux soldats israéliens un permis de tuer quiconque est perçu comme à débarrasser.
Ces victimes pourraient être principalement punies sans procès, sans même ?
Nadia, Hadeel et le bébé auraient pu être exécutés selon une décision prise par le commandant du tank. Et Nadia et ses proches n’ont pas été les seules victimes du terrorisme d’Etat. Elles font partie de ces rares cas que les médias ont découverts.

C’est le 1O3è jour de couvre-feu. Naplouse souffre encore. Le monde observe, mais ne fait pas grand chose
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1 Save the Children est une organisation internationale mettant en œuvre des projets destinés aux enfants palestiniens

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