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ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE : UNE PRESENTATION TRES TENDANCIEUSE AUX ELEVES DE 3EME

On trouvera ci-dessous une lettre de lectrice, indignée par la présentation du « conflit israélo-arabe » et de la question palestinienne faite par le Livre d’histoire – géographie de 3ème, éditions Hatier, nouveau programme, dépôt légal 1999.


Si vous êtes concernés, n’hésitez pas vous non plus à faire savoir votre indignation à l’administration de l’Education Nationale, tout comme à l’éditeur, dont voici les coordonnées respectives :

– Education Nationale : s’adresser au bureau des contenus des programmes, DESCO A4 ; M. Jean-Marc Blanchard, 107 rue de Grenelle, 75007 – Paris ; jean-marc.blanchard@education.gouv.fr
– Editions Hatier, 108 rue d’Assas, 75006 Paris, tel 01.49.54.49.54

Page 136- 137, Dossier: le conflit israélo-arabe. Très intéressée compte tenu de l’actualité, je lis les pages qui sont présentées à mon fils de 14 ans et aux autres jeunes apprentis citoyens. La responsabilité des professeurs et des livres d’histoire est importante à cet âge, où l’esprit critique n’est pas encore formé, où ce qui est écrit représente la vérité absolue, et où des évidences sur « les bons » et « les méchants » peuvent se former pour une période durable.
Je lis donc ces deux pages, et quel n’est pas mon étonnement, puis mon indignation devant la partialité des faits rapportés. Dès le début, aucune mention de l’injustice faite par l’ONU aux Palestiniens en attribuant la plus grande partie de leur terre pour la création de l’Etat d’Israël, car l’ouvrage mentionne la « Palestine britannique » et non pas la « Palestine sous mandat britannique ». A se demander si elle était habitée en majorité par des Britanniques, qui avaient accepté du jour au lendemain l’injonction de quitter leurs maisons ancestrales et leurs champs d’oliviers ?? Il est mentionné plus loin que « les Arabes qui vivaient en Palestine britannique (les Palestiniens) ont quitté en masse Israël pour se réfugier dans les pays voisins » comme si ces départs avaient été volontaires, sans aucun mot des massacres de villages tels ceux de Deir Yassine, de Kafr Kassem, sans un mot pour les conditions de vie dans les camps de réfugiés. S’ensuit donc dans l’ouvrage la mention d’un refus (incompréhensible dans ce contexte) des « Arabes », (et non des Palestiniens, dont des chrétiens et des musulmans). Les guerres israélo-arabes sont toutes présentées comme déclenchées par les Etats arabes, ce qui est faux en particulier pour la guerre du Sinai en 1967, qui a vu l’occupation illégale par Israël de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. L’agression franco-anglo-israélienne de 1956 contre l’Egypte, elle, est carrément « zappée ».

On trouve aussi 163 mots pour justifier le bien-fondé et la légitimité de l’Etat d’Israël en reprenant intégralement la proclamation de Ben Gourion en 1948, ainsi que 62 mots pour reprendre partiellement la charte de l’OLP de 1964 en mettant en relief son refus, à l’époque, de la partition de l’Etat palestinien, sans mention de l’article qui précise la nécessité d’une Palestine laïque où juifs, chrétiens et musulmans doivent cohabiter avec les mêmes droits et devoirs. L’évolution de cette même charte vers une acceptation du fait accompli de l’existence de l’Etat d’Israël et la demande de l’application de la résolution 242 de l’ONU, témoignant des efforts de l’OLP pour aboutir à une paix juste et durable est esquivée. Pas un mot des colonies implantées au mépris du droit international, et qui constituent un obstacle majeur à la paix.

Circonstance aggravante, l’ouvrage, qui a la prétention de traiter d’histoire immédiate, puisqu’édité en 1999, il présente une carte du « monde en 1999 » et demande aux élèves de tirer un bilan des accords d’Oslo, est totalement muet sur la poursuite systématique de la colonisation au cours de ces mêmes années. De même, si le dossier a pour intitulé « le conflit israélo-arabe », il ignore les deux accords de paix conclus par l’Egypte, puis la Jordanie, avec Israël.

Les chères têtes blondes et brunes concernées par ces pages sont celles de jeunes Français pour la plus grande majorité, dans leur grande diversité : chrétiens, juifs, musulmans, athées, …, et ceci est une richesse de la France d’aujourd’hui. Il est inadmissible de faire une présentation spécieuse et partiale du conflit, compte tenu de la sensibilité de cette question. Au contraire, il est essentiel de rappeler qu’en cas de conflit il existe un droit international et des instances qui représentent ce droit, essentiel d’expliquer les faits à la lumière des événements historiques et des différentes résolutions de l’ONU concernant cette question. Messieurs les rédacteurs de cet ouvrage, revoyez votre copie d’urgence !