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LES UNIVERSITES ISRAELIENNES, OASIS DE PAIX ET DE DIALOGUE ? MIEUX VAUT Y REGARDER A DEUX FOIS

13 janvier – Parmi l’un des « thèmes » véhiculés par la campagne de désinformation visant la motion de l’Université Paris 6, figure notamment l’idée selon laquelle le monde universitaire israélien serait massivement engagé contre la politique mortifère de son gouvernement, contre l’occupation des Territoires palestiniens en particulier.
Cette affirmation est osée. En témoignent les violences physiques exercées contre un pacifiste universitaire, le Professeur Matania Ben-Artzi, en plein colloque consacré aux « Droits de l’Homme », devant un parterre d’universitaires, dans l’indifférence quasi-générale. Matania Ben-Artzi est le père du jeune Jonathan Ben-Artzi, 19 ans, qui refuse de servir l’armée d’occupation. Jonathan Ben-Artzi est en prison depuis le mois d’août 2002, sans perspective de libération annoncée.
Nous vous invitons donc à lire le compte-rendu des faits, établi par l’association Gush Shalom.


« L’Institut Van Leer de Jérusalem et le ministère israélien de la Justice ont parrainé une ‘conférence-débat publique’ intitulée ‘Problèmes sécuritaires et Droits de l’Homme’. Celle-ci a eu lieu le jeudi 12 décembre 2002, dans les murs de cette institution prestigieuse, à l’occasion de la Semaine Internationale des Droits de l’Homme.

« Les orateurs invités étaient les suivants : 1/ M. Aharon Barak, Président de la Cour Suprême ; 2/ Le Général Menahem Finkelstein, procureur général du tribunal militaire ; 3/ Pr Assa Kasher, de l’Université de Tel Aviv (TAU) ; 4/ Pr Nahum Rakover, du Moreshet Mishpa College (Tel Aviv) ; le Dr Michael Vigode, Directeur de la Direction de la Loi Juive au ministère de la Justice, en était le modérateur.

« Le public avait été explicitement invité, par voie de publicités dans la presse, à assister à la conférence. Quelque 200 personnes avaient fait le déplacement. Parmi elles, Ofra et Matania Ben-Artzi, les parents de l’insoumis de 19 ans Jonathan Ben-Artzi, enfermé depuis le mois d’août dans une prison militaire, sans perspective de libération en vue.

« Dans les minutes précédant les premières prises de parole, les Ben-Artzi ont entrepris de distribuer un tract aux présents. Le directeur de l’Institut Van Leer, M. Shimon Alon, n’eût pas l’air d’apprécier beaucoup cette forme de ‘participation publique’, et leur demanda de quitter la salle. Mais les époux Ben-Artzi répliquèrent qu’ils étaient dans leur bon droit, en intervenant dans une manifestation ouverte au public.

« Le président de la Cour Suprême s’étant fait excuser au dernier moment, il revint au Général Finkelstein de parler le premier. Celui-ci répéta l’affirmation selon laquelle les Forces de Défense d’Israël (FDI) respectent les critères moraux les plus élevés dans le cadre de ce qu’il a appelé ‘une lutte armée contre le terrorisme’. Il affirma que les pertes civiles palestiniennes (toujours qualifiées comme ‘de l’autre bord’, sans jamais prononcer le mot de Palestiniens) étaient la conséquence ‘d’actes de guerre légitime’ de la part des FDI. Ils ne peuvent par conséquent faire l’objet de poursuites judiciaires, quand bien même certaines enquêtes sont ouvertes ‘pour raisons opérationnelles’.

« Après avoir entendu une présentation aussi partiale des faits par le général, le Professeur Ben-Artzi se leva, et demanda la parole. Le directeur de l’Institut Van Leer, M. Alon, et son adjoint, ne réfléchirent pas longtemps : avec l’aide des gardiens de l’établissement, ils sautèrent sur le Pr Ben-Artzi, lui arrachèrent ses tracts des mains, les déchirèrent, et commençèrent à le traîner de force vers la sortie. Ofra Ben-Artzi et son ami Gideon Spiro, qui tentaient de s’approcher de la scène, furent brutalement repoussées.

« Tout cela s’est déroulé sous le regard de la tribune et de l’assistance, qui restèrent (à l’exception d’une poignée de personnes) totalement passives. Le Pr Ben-Artzi eut ses lunettes brisées, et fut finalement jeté hors de la salle. En l’espace de quelques minutes, une importance force de police arriva sur les lieux, dont des hommes en civil qui ne cachèrent pas leur appartenance aux services secrets (le Shabak).

« Le Directeur de l’Institut n’hésita pas à affirmer que le Pr Ben-Artzi avait commis une infraction légale, tandis que Matania Ben-Artzi faisait savoir qu’il porterait plainte, contre la direction de l’Institut, pour coups et blessures »

(traduit de l’hébreu vers l’anglais par les auteurs du bulletin Israel & Palestine Strategic Update, et de l’anglais vers le français par CAPJPO)