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UNIVERSITES : UNE REACTION EXEMPLAIRE DU SYNDICAT DES CHERCHEURS, LE SNCS

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13 janvier – A lire, ci-dessous, la prise de position du syndicat des chercheurs scientifiques SNCS, à propos de la motion de Paris 6, et de la campagne de désinformation généralisée dont elle a fait l’objet.


Position du SNCS

La Commission administrative du SNCS, réunie les 10 et 11 janvier 2003 à Meudon,>a pris connaissance de la motion votée par le conseil
d’administration de l’université Paris 6 le 16 décembre 2002.

LA CA constate tout d’abord que la motion votée n’est ni
un appel au boycott des scientifiques israéliens, ni même
un appel au moratoire, mais pose la question du renouvellement
d’un accord d’association euroméditerranéen établissant des
relations institutionnelles privilégiées. En ce sens, cette
motion reprend les termes de la résolution du Parlement
européen du 10 avril 2002 (1).

La CA considère que l’utilisation délibérée du mot « boycott »
alors même que la motion « mandatait le président de Paris 6
pour nouer des contacts avec les autorités universitaires
israéliennes et palestiniennes afin d’ouvrer dans le sens
de la paix » participe d’une campagne de désinformation
inadmissible. La CA est choquée par les accusations
d’antisémitisme proférées au cours de cette campagne.
La CA ne peut admettre que toute critique de la politique
du gouvernement Sharon soit qualifiée de position antisémite.

La CA rappelle que se prononcer sur tous les accords de
coopération interuniversitaires internationaux, quel que
soit le pays concerné, en particulier quand la question
des droits de l’homme est posée, entre dans les compétences
d’un conseil d’administration d’université.

La CA s’indigne des insultes et menaces personnelles et
professionnelles à l’encontre des membres du Conseil
d’administration présents à la séance du 16 décembre 2002.
La CA réaffirme son soutien à toutes les personnes injuriées
ou menacées.

Sur le fond :
– elle rappelle que le dit accord d’association
était l’une des contributions de l’Union européenne au
processus de paix ouvert par les accords d’Oslo. La CA
apporte son soutien aux universitaires palestiniens confrontés
aux multiples entraves mises au fonctionnement des universités
palestiniennes en Cisjordanie et de leurs annexes à Jérusalem-est.
Elle condamne les nombreuses destructions de matériels, locaux,
infrastructures y compris ceux financés par l’Union européenne.
Elle apporte son soutien aux universitaires israéliens qui
s’opposent aux phénomènes d’intolérance et d’exclusion,
incompatibles avec la démocratie qu’exige la recherche scientifique.
Elle salue la volonté de paix d’un grand nombre d’universitaires
et scientifiques israéliens et palestiniens.

– tout en réaffirmant son attachement à tout processus
permettant aux deux communautés de vivre en paix, la CA
renouvelle avec force sa condamnation de tous les actes
terroristes perpétrés contre les populations israélienne et
palestinienne, dont l’attentat contre l’université de Jérusalem
est un exemple. Elle condamne avec la plus grande fermeté
l’escalade militaire du gouvernement Sharon. Elle renouvelle sa
condamnation des actions militaires d’occupation, de destruction,
et de violation des droits de l’homme menées par le gouvernement
Sharon, ainsi que l’extension des colonies qui ne peut qu’alimenter
la « spirale de la tragédie humaine vécue par les deux populations » (2).

– Le SNCS se prononce pour le fonctionnement normal de toutes
les instances universitaires en Israël et en Palestine. Il apporte
tout son soutien aux collègues, universitaires et chercheurs
israéliens et palestiniens, oeuvrant pour un tel processus de paix,
avec qui il appelle à renforcer et développer la coopération.

(1) Elle rappelle que le dit accord suppose dans son article 2
le respect par les signataires des droits de l’homme, l’article 3
de la résolution du Parlement européen parlant « d’oppression de
la population civile palestinienne et de la destruction
systématique des infrastructures en Cisjordanie ». La CA souligne
que le Parlement européen exigeait par ailleurs l’application des
résolutions 1397, 1402 et 1403 du Conseil de sécurité de l’ONU.

(2) Résolution du Parlement européen du 10 avril 2002.

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