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SHARON TERMINE LA CAMPAGNE ELECTORALE DANS SON ELEMENT : LE SANG DES PALESTINIENS

26 janvier – Ariel Sharon a terminé sa campagne électorale dans l’élément qu’il apprécie le plus, le sang des palestiniens.
A 48 heures des élections législatives israéliennes, pour lesquelles il part largement favori selon les sondages, le chef du gouvernement a ainsi lancé sur la ville de Gaza l’un des raids les plus assassins depuis des années.


Au cours de la nuit de samedi à dimanche, l’armée israélienne a pénétré profondément dans la ville, faisant 12 tués et 60 blessés dans la population palestinienne.

Une majorité des tués sont des hommes armés, qu’on peut difficilement qualifier de « combattants » tant les forces en présence sont inégales : de jeunes hommes, qui ont tenté d’opposer une résistance, avec leurs fusils et quelques engins explosifs, aux dizaines de blindés et hélicoptères lance-missiles. Au demeurant, les forces israéliennes n’ont pas enregistré un seul blessé, même léger, dans ce que les médias appellent des « affrontements ».

Une majorité des blessés palestiniens sont des civils désarmés, dont de nombreux enfants et femmes, histoire de confirmer que l’armée israélienne livre sa sale guerre à tout un peuple.

Israël ne s’est pas donné beaucoup de peine, cette fois, pour camoufler son raid terroriste en « représailles » à des actions armées palestiniennes. Le prétexte officiel donné par l’armée est celui d’une « réplique », après le tir de quelques roquettes en territoire israélien, qui n’ont fait ni victimes, ni dégâts. Mais ces tirs de roquettes avaient déjà été suivis, avant l’invasion de Gaza-ville, par la destruction de 4 passerelles reliant celle-ci à la ville voisine de Beit Hanoun, rendant encore plus insupportable la vie de la population locale.

Gaza n’a pas été la seule ville martyre au cours des dernières 48 heures. Samedi, on apprenait, à Naplouse, qu’une femme de 45 ans, mère de 4 enfants, avait été fusillée à un check-point, en même temps qu’un homme de 26 ans, victime d’une exécution sommaire à bout portant (plus de 15 impacts ont été relevés sur sa dépouille mortelle).

Toujours à Naplouse, Amer Abdelhadi, de la radio locale Tarigh al Mahabbeh, nous signalait dimanche une rafle de 100 étudiants de l’Université An Najjah. Parqués pendant 12 heures sous la pluie et dans le froid à un check-point, ces étudiants ont été ensuite embarqués dans des camions en direction d’une colonie voisine, et on est depuis lors sans nouvelles de leur sort.

Dimanche encore, on apprenait, à Rafah (sud de la bande de Gaza), la mort d’un petit garçon de 6 ans, tué par un tir de char israélien, tandis qu’un deuxième enfant, de 5 ans, était grièvement blessé.

A Karameh (Cisjordanie, frontière jordanienne), Abla Sa’adat, en partance pour le Forum Social de Porto Alegre (Brésil) où elle devait représenter l’ONG palestinienne Addamir, a été arrêtée par l’armée en début de semaine.

L’association a depuis lors appris qu’Abla Sa’adat, épouse du leader du FPLP Ahmad Sa’adat emprisonné sans jugement depuis près d’un an par des soldats britanniques et américains à Jéricho, avait été conduite à la prison de Beit El (une colonie de Cisjordanie occupée), où ses conditions de détention sont infectes. Abla Sa’adat est enfermée avec deux jeunes étudiantes : toutes trois se sont vu condamner à 4 mois de « détention administrative », c’est-à-dire sans même mise en examen.

Pendant ce temps à Paris, au « dîner annuel du CRIF », Jean-Pierre Raffarin, treize de ses ministres (record battu : l’an dernier, il n’y en avait que douze avec Jospin) et une large brochette de politiciens ont écouté poliment le porte-parole le plus direct de Sharon en France, Roger Cukierman (président du CRIF).

Le nouveau secrétaire général des Verts, Gilles Lemaire, s’est peut-être rendu compte qu’il avait rendu un bien mauvais service à la cause de la paix en venant écouter un tel personnage. Il a en tout cas eu la décence, bien que tardive, de claquer la porte quand Cukierman a éructé contre une fantasmatique « alliance vert-brun-rouge », alors que ce même Cukierman avait publiquement applaudi, en avril 2002, le score élevé de Le Pen. Mais Marie-George Buffet (Parti Communiste) est restée à sa place : sans doute ne s’estimait-elle pas visée par cette évocation du « rouge ». Ambassadeur de Sharon, Cukierman l’est du même coup également de Bush, et il n’a pas manqué d’appeler au déclenchement d’une guerre contre l’Irak. Sans troubler la digestion de Raffarin et autres représentants du gouvernement.