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PAS DE POLITIQUE AU COLLEGE ? UNE REPONSE CITOYENNE EXEMPLAIRE A LAMARTINE (PARIS IXEME)

27 janvier – La commission disciplinaire du collège Lamartine, à Paris 9ème, vient de donner une réponse citoyenne exemplaire sur la manière de gérer les questions politiques dans les établissements scolaires, le tout sur fond de conflit israélo-palestinien.

Les faits sont les suivants :


Suite à délation, deux élèves de classe de 3ème, L. et P., reconnaissent qu’ils sont bien les auteurs d’inscriptions, sur des tables, favorables à la cause du peuple palestinien (« Vive l’Intifada »), assorties d’un désobligeant « Sharon, fils de p… ».

Interrogés par le proviseur, les deux jeunes précisent qu’ils ont voulu ainsi répliquer à d’autres inscriptions, pro-Sharon, insultantes pour le peuple palestinien, sur le même mobilier scolaire, et n’ayant suscité aucune émotion parallèle de la part de la direction de l’établissement. Ils reconnaissent la dégradation (minimale) du mobilier scolaire, mais s’insurgent à l’idée qu’on pourrait leur reprocher un quelconque racisme, revendiquant au contraire la nature politique de leur geste.

Ils sont alors prévenus qu’ils passeront devant la commission disciplinaire, composée de représentants des professeurs et des élèves.

Réunie il y a une dizaine de jours, la commission a été le théâtre d’un débat animé, nous a indiqué un de ses membres.

Un professeur a fait remarquer qu’il avait auparavant constaté des inscriptions anti-palestiniennes, et qu’il était intervenu directement auprès des auteurs pour qu’ils les effacent eux-mêmes. D’autres intervenants ont démontré combien l’imputation de racisme était ridicule et blessante dans le cas qui leur était soumis. Le débat a enfin tourné sur la question de savoir si on pouvait « faire de la politique » au collège, et ce que signifiait une expression aussi générale.

Finalement, après délibérations, la commission disciplinaire a prononcé une « sanction » intéressante de par son approche citoyenne et pédagogique : L. et P. devront constituer un dossier sur le conflit israélo-palestinien, sous la supervision de leur professeur d’histoire. Il faut savoir à ce propos que le programme « d’histoire » des classes de 3ème est largement autant un cours d’actualité politique, puisqu’il couvre la question israélo-arabe et israélo-palestinienne jusqu’à la fin des années 1990 (de manière discutable dans au moins un des manuels officiels, d’ailleurs).

Quant à la réponse aux « dégâts » faits par les graffitis, elle a également été simple et mesurée : les deux élèves sont venus un mercredi matin à 7h30 aider les employées de service à nettoyer les tables.