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ISRAEL : DES ELECTIONS QUI NE CHANGENT RIEN AU SORT DU PEUPLE PALESTINIEN

29 janvier – Sans surprise par rapport à ce qu’annonçaient les sondages, les élections israéliennes ont apporté une victoire à Ariel Sharon, qui va donc se succéder à lui-même à la tête du gouvernement.


Tout au plus ce scrutin apportera-t-il un élément de défiance supplémentaire du peuple palestinien qui, bien que surbouclé dans les territoires occupés, a suivi la campagne et les résultats chez son voisin, et a ainsi pu constater, comme le reste du monde, l’état de délabrement de la société israélienne.

A l’heure où l’on votait en Israël, 9 Palestiniens étaient encore tués par l’armée israélienne dans les territoires occupés au cours de la seule journée de mardi, 16 blessés, et des dizaines d’autres arrêtés.

La « seule démocratie du Moyen-Orient », avec un taux d’abstention dépassant pour la première fois les 30%, ajoute par ailleurs un élément d’occidentalisation à sa vie politique.

Les scores obtenus par les uns et les autres appellent peu de commentaires : les partis d’opposition franchement hostiles à l’oppression des Palestiniens (parti communiste arabo-juif Hadash, liste Balad d’Azmi Bishara, liste Arabe Unie), recueillent une très large majorité des suffrages des Palestiniens Israéliens qui n’ont pas boudé les isoloirs, mais une poignée seulement de voix juives, et auront comme les autres fois une dizaine de députés (sur 120) à la Knesset.

Le parti Meretz, qui représente un pacifisme des plus pleutres (il ne soutient pas le mouvement des refuzniks, par exemple), perd un tiers de ses voix, et n’aura plus que 6 ou 7 députés.

Le parti travailliste est également en net recul. Il allait aux élections avec la double caractéristique d’avoir, d’une part, loyalement servi Sharon au sein du gouvernement, mais d’autre part de s’être donné récemment pour leader un homme un peu nouveau dans le paysage politique israélien. Amram Mitzna avait ainsi été le premier chef de parti gouvernemental a prendre un engagement concret, même s’il était modeste, en cas de victoire électorale : évacuer Gaza rapidement et complètement.

Mitzna défait, les rescapés de la liste travailliste, qui ne cachent pas leur envie de revenir à la mangeoire gouvernementale, vont probablement répondre aux demandes de Sharon, qui préfère former un gouvernement dit « d’Union nationale » (le enième, en réalité, dans la vie politique israélienne), un peu plus présentable à l’étranger, qu’une alliance ouverte avec les seuls partis fascistes et ultra-religieux. Les tractations ont donc commencé mercredi, incluant également le parti Shinui (autiste vis-à-vis des Palestiniens, anti-religieux au plan « intérieur », en forte progression), et le parti Shas (ultra-religieux, et, depuis peu, ouvertement plus favorable aux colons annexionistes également)