23 février – Les dirigeants irakiens ont ôté dimanche un prétexte supplémentaire à Bush et Blair, en annonçant qu’ils étaient prêts à détruire leurs missiles Al-Samoud 2.
Le reproche fait à ces derniers est d’avoir une portée susceptible d’atteindre 180 kilomètres, là où des résolutions antérieures des Nations-Unies ont fait obligation à l’Irak de ne pas avoir de missiles dépassant les 150 kilomètres.
La révélation de cet écart de 30 kilomètres remonte en fait au mois d’octobre 2002, mais même les Américains s’étaient gardé de mettre ce détail en avant, tant il était ridicule au regard de leurs déclarations sur « les armes de destruction massive » de Saddam Hussein.
Lesdites armes restant introuvables, et les inspecteurs de l’ONU déclarant qu’ils ne rencontraient pas d’obstacle majeur dans leur mission, Bush et Blair ont alors ressorti ces derniers jours le « dossier Al-Samoud 2», et multiplié les pressions sur Hans Blix (le patron des inspecteurs de l’ONU), pour qu’il s’en occupe.
De l’avis de tous les « commentateurs militaires », y compris les plus bellicistes, interrogés par les médias, ces Al-Samoud 2 sont des armes très rudimentaires, très imprécises, et c’est la raison pour laquelle le programme de désarmement de l’Irak imposé à partir de 1991 par l’ONU ne les a précisément pas interdits.
Il n’empêche : répondant au vœu américano-britannique, Hans Blix a ordonné à l’Irak, vendredi, de « commencer à détruire ses stocks d’Al-Samoud 2 d’ici au 1er mars ».
Immédiatement, les spéculations sont allées bon train, de nombreux commentateurs estimant que cela revenait à demander à l’armée irakienne de se suicider, en détruisant le peu de moyens de défense dont elle dispose encore, face aux forces incommensurablement supérieures des armées américaine et britannique (qui ont en fait déjà largement entamé l’attaque, avec des raids aériens en constante augmentation depuis le début de l’année).
Cependant, le directeur de « l’organisme de contrôle du désarmement irakien », Hossam Mohamed Amine, a clairement laissé entendre, dimanche, qu’il était prêt à procéder à la destruction des Al-Samoud.
« La destruction de ces missiles affectera nos capacités militaires », mais « pas de façon totale », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. Les missiles Al-Samoud 2 « ne constituent qu’une partie de nos capacités défensives, et ces capacités sont assez grandes », a-t-il ajouté.
