Même en cas de retrait des colons et de l’armée de la bande de Gaza, celle-ci conservera son statut de territoire occupé, a rappelé jeudi l’envoyé spécial des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme.
Dans son rapport, le Professeur John Dugard, un juriste sud-africain, rappelle qu’Israël a, depuis 1967, toutes les obligations d’une puissance occupante, au regard de la Quatrième Convention de Genève, même si l’Etat juif les viole impunément depuis près de 40 ans.
Et de ce point de vue, l’éventuel départ israélien de Gaza ne changerait rien, car Israël a déjà fait savoir qu’en tout état de cause, il entendait maintenir le contrôle absolu du territoire, le privant de frontières terrestres, ainsi que de tout espace aérien et maritime.
Dugard dénonce en particulier, parmi les violations de la IVème Convention de Genève perpétrées par Israël, les destructions innombrables d’habitations, qui sont autant de crimes de guerre.
« La destruction de maisons à Rafah,Djabalyah et dans d’autres secteurs de Gaza doit sans doute être qualifiée de crimes de guerre aux termes de la Convention de Genève », écrit-il.
Le gouvernement israélien a engagé de son côté depuis des mois une virulente campagne contre Dugard, dont il demande le remplacement.
Ne nous faisons pas d’illusions excessives sur la capacité de résistance des Nations-Unies, et de leur secrétaire général Koffi Annan, aux pressions israéliennes, qui bénéficient de l’appui des Etats-Unis. La quinzaine dernière, Israël a obtenu des Nations-Unies qu’elles renvoient le secrétaire de l’Agence des réfugiés palestiniens, l’UNWRA. Peter Hansen, le titulaire du poste, avait notamment pris l’armée israélienne en flagrant délit de mensonge, lorsque celle-ci avait faussement accusé des camionnettes de l’UNWRA de transporter des armes (une roquette Qassam, disait-elle) palestiniennes.
