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NOUVELLES DU CAMP DE AIDA

Pendant que les caméras sont occupées par les colons de Gaza, la répression à lencontre des Palestiniens se poursuit en silence dans le reste des territoires occupés. Ci-joint un compte-rendu de la situation dans le camp de réfugiés de Aïda, près de Béthléem, que nous envoie Abed, directeur du centre culturel Al- Rowwad


« Le mur illegal d’apartheid qui entoure la partie nord du camp d’Aida est terminé. Nous pensions et espérions que les soldats de l’occupation n’entreraient plus dans le camp et qu’ils mettraient fin à leur comportement barbare et à leur obstination a venir troubler le calme de nos nuits. Il semble bien qu’il s’agissait d’un espoir sans fondement.
La nuit du 10 au 11 aout, à deux heures du matin, plusieurs vehicules de l’armee d’ocupation ont envahi le camp d’Aida dans un immense tumulte. Les cris et les hurlements des soldats qui appelaient les gens dans leurs maisons, en frappant aux portes et aux fenetres des habitants qui dormaient paisiblement, a reduit en pieces et dispersé notre espoir d’une nuit calme. Les cris augmentaient : sortez ! Eteignez la lumiere ! Venez ici, allez la-bas ! Face au mur !..

Mon cousin Ibrahim nous a dit avoir entendu du tapage mais il n’a pas vu dans quelle partie du camp ca se passait.

Sa plus jeune fille, Reyan, qui a 5 ans, s’est levee et a ete dans la chambre de ses parents… Elle etait paniquee et demandait d’ou venaient ces bruits et qui en etaient les auteurs. Il l’ont serree dans les bras et lui ont dit qu’il s’agissait des soldats de l’occupation, qu’elle devait aller dormir.

Elle avait la peur dans les yeux et a demande : vont-ils entrer chez nous ?

Ibrahim lui a dit : je ne sais pas, va dormir et n’y pense plus.

Une heure apres elle s’est endormie, mais pas d’un sommeil d’enfant… Elle avait les larmes sur les joues et la peur dans le coeur…

Une heure plus tard les vehicules de l’armee d’occupation ont commence a sortir du camp, avec tout le bruit possible, comme s’ils celebraient une victoire inattendue. Ils sont finalement partis, vers quatre heures, apres deux heures de vandalisme et d’horreur dans les rues et dans quelques maisons du camp.

Ce qui est vraiment surprenant est que cette nuit-la ils n’ont arrete personne Ils n’ont pas demoli de maison… Ils sont simplement venus pour inviter trois personnes du camp a se rendre a un centre de detention et d’interrogatoire au sud de Bethleem, qui s’appelle Atzion.On leur demande d’aller rencontrer les services de renseignements israeliens…. S’ils n’y vont pas, les soldats reviendront de la meme facon une autre nuit, mais cette fois pour les arreter…

Ils sont si polis, n’est-ce pas ? N’aimeriez-vous pas etre invites a une rencontre apres minuit avec autant d’honneurs ? Vos voisins en seraient admiratifs, en particulier votre femme et vos enfants si vous etes marie, ou vos parents, vos freres et soeurs.

Ce matin du 12 aout, une fois de plus l’armee d’occupation est entree dans le camp, a trois heures. Cette fois ils ont arrete Raed Sharara, un jeune homme de 30 ans. Il est marie et a trois enfants.. Personne ne connait la raison de cette arrestation…

Et la vie continue…

Si vous trouvez votre vie morose, venez a Aida… La vie reprend son rythme du bon vieux temps.

J’espere que vous allez bien et je vous souhaite un bon repos le jour et un bon sommeil la nuit… J’espere que vos enfants n’entendront rien d’autre que votre ronflement, si vous ronflez…

Abed

AbdelFattah Abu-Srour, PhD
Directeur du Centre Culturel Al-Rowwad et du Centre de formation théâtrale.