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Le vrai visage de l’occupation : personne n’est dupe

Voici, sans commentaires, une dépêche de l’AFP. Elle montre que la presse du monde entier sait parfaitement à quoi s’en tenir sur la situation des Palestiniens dans les territoires occupés.


AL-JIFTLIK (Cisjordanie), 21 juin 2006 (AFP) – Les habitants
d’Al-Jiftlik, dans la vallée du Jourdain, qu’Israël a isolés
d’autres villages palestiniens voisins et de la source de leurs revenus, vivent comme des assiégés.

L’armée israélienne a établi un réseau de barrages sur les
routes menant à l’ouest, à Naplouse, chef lieu de la région, et ses villages satellites, accentuant leur sentiment d’étranglement.

La pression est telle que ces paysans sont convaincus qu’on veut les forcer à abandonner leurs terres.

« En nous coupant de nos sources de revenus, Israël veut nous forcer à quitter nos terres », accuse Tamer Hamdan, un fermier qui possède des lopins aux abords de ce village enclavé dans un carrefour stratégique de la vallée du Jourdain.

D’Al-Jiftlik, on peut atteindre Naplouse, à l’ouest, Tibériade, au nord, la Jordanie, à l’est, par le pont Damiah, et Jéricho, à la pointe sud de la vallée du Jourdain.

Trente cinq pour cent de la production agricole palestinienne proviennent de la vallée du Jourdain, mais les restrictions imposées par Israël à la circulation font que les fermiers ne peuvent avoir accès à temps aux marchés de Naplouse et des environs pour vendre leurs produits.

« Beaucoup de champs sont à l’abandon, car nul n’y a accès, pas de route pour gagner les marchés, donc pas d’argent », se lamente Tamer Hamdan.

Les champs palestiniens à l’abandon contrastent avec les terres verdoyantes et les serres des 21 colonies israéliennes qui jalonnent, sur 100 km, les étendues ocres de la vallée du Jourdain.

« Israël refuse de nous fournir des fertilisants car ils disent que nous les utiliserons pour fabriquer des explosifs », dit Hisham al-Razek, un garagiste.

« Le contrôle de la vallée du Jourdain permet à Israël de parer à toute menace éventuelle à l’est. S’il s’en retirait, il ne pourrait endiguer le flot d’armes et d’éléments hostiles vers la Cisjordanie », affirme Dore Gold, ancien ambassadeur d’Israël à l’ONU.

Le Premier ministre Ehud Olmert, qui ambitionne de fixer
unilatéralement la frontière orientale d’Israël, a récemment affirmé qu’Israël conserverait le contrôle de la vallée du Jourdain, quel que soit le cas de figure.

Le Jourdain, arbre de vie de cette région aride, accroît
l’importance stratégique de ce secteur occupé par Israël depuis 1967.

Hamdi Canaan qui possède un champ à Al-Jiftlik, faute de pouvoir bâtir une maison, s’était installé récemment dans une épave d’autobus. Mais l’abri, considéré par les autorités israéliennes comme « une construction illégale », a été détruit au bulldozer la semaine dernière par l’armée.

« Nous avons simplement appliqué la politique concernant la
construction illégale, valable pour la population palestinienne comme pour la population juive », a indiqué l’armée.

Orit Arzieli, présidente du conseil régional des localités
israéliennes de la vallée du Jourdain, reconnaît qu’Israël met un frein au développement des villages palestiniens de la région. « C’est vrai. Ils ne devraient pas être là. Il y a une infiltration constante d’Arabes de Naplouse qui veulent s’installer dans la vallée », dit-elle à l’AFP.
« La vallée du Jourdain doit rester sous contrôle israélien », poursuit-elle.

L’armée israélienne, pour sa part, justifie la mise en place de ses barrages de contrôle dans le secteur par les impératifs de sécurité, en raison des nombreuses attaques perpétrées depuis le début de l’Intifada, fin septembre 2000.

« Les Palestiniens résidant dans la vallée du Jourdain, ceux
détenteurs de permis de travail (dans les exploitations agricoles israéliennes), et ceux qui y possèdent des terres sont autorisés à passer les barrages de contrôle » de la région, a indiqué un responsable militaire à l’AFP.

Publié par CAPJPO-EuroPalestine