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Candidats à la présidence de la République : « politique internationale, connais pas ! »

Les débats de campagne électorale se suivent et se ressemblent, évitant depuis le début d’aborder les problèmes les plus cruciaux de politique internationale, comme si le président ou la présidente de la République n’avait pas pour principale attribution, de par notre constitution, de gérer la politique étrangère de la France ! Va-t-on engager le pays dans les aventures guerrières choisies par l’administration Bush ? Jusqu’à quand va-t-on continuer à étrangler le peuple palestinien et comment nos candidats à la présidence comptent-ils faire respecter les engagements signés et votés par la France à l’ONU ou dans les Conventions de Genève ? Les candidats sont curieusement muets.


Sarkozy, il est vrai, a fait clairement allégeance à Bush et au gouvernement israélien à tellement de reprises, qu’il est peut-être inutile de lui poser ces questions.

Ségolène Royal a certes fait savoir tout le mal qu’elle pense de l’Iran, mais ne nous a pas encore expliqué pourquoi tous les pays qui veulent attaquer l’Iran possèdent, eux, la bombe atomique sans que cela la gêne. Elle n’a par ailleurs pas lésiné sur les compliments aux dirigeants israéliens (y compris sur le Mur de l’annexion ) lorsqu’elle leur a rendu visite récemment. Mais elle n’a pas dit, à ceux dont elle brigue les voix, pendant combien de temps elle compte poursuivre la collaboration avec l’occupant israélien, si elle est élue

Quant à Bayrou, qui a fait son entrée dans la cour des « grands » avec les 20 % d’intentions de vote que lui attribuent les sondages, on ne l’a guère entendu récemment sur ces questions pourtant déterminantes pour notre avenir.

Pour tous ceux qui n’apprécient que moyennement le suspense dans ces domaines, il est bon de rappeler que François Bayrou a parfois été plus prolixe.

Ainsi, dans son discours à l’Assemblée nationale sur la situation au Proche-orient, il déclarait le 7 septembre 2006, au lendemain de la guerre israélienne contre le Liban :

« Nous avons apprécié que le président de la République exprime très clairement, le 14 juillet, la responsabilité du Hezbollah dans l’explosion du conflit. Tirs de missiles à Safed, à Nahariya. Enlèvement de deux soldats, après l’enlèvement d’un premier soldat franco-israélien près de Gaza. Cette ligne était claire et juste.

Chemin faisant, nous avons eu un désaccord grave sur un point : nous avons trouvé déplacés et dangereux les signes multipliés en direction de l’Iran. Que le ministre français des Affaires étrangères se rende à l’ambassade d’Iran à Beyrouth et délivre de surcroît un brevet de respectabilité en désignant l’Iran comme « une puissance stabilisatrice dans la région » nous a paru un risque que la France n’aurait pas dû prendre. Les gouvernants iraniens actuels sont engagés dans une double obsession mortifère : l’appel sans ambiguïté à la destruction d’Israël ; et la décision d’acquérir la puissance nucléaire. Et l’obsession de la destruction d’Israël donne à l’obsession nucléaire sa portée et son sens, sa véritable dimension. »

On pourrait faire remarquer à M. Bayrou que non seulement les dirigeants iraniens n’ont jamais parlé d’attaquer Israël –ni quelqu’autre pays que ce soit au demeurant–, mais ils ne sont pas stupides au point de prendre l’initiative de « détruire Israël », seule puissance nucléaire de la région !

A part cela, on peut lire sur le site de François Bayrou, à la rubrique « Antisémitisme » :

« Il faut toujours se méfier, toujours être vigilant. L’antisémitisme n’appartient pas au passé. Il est prêt à se réveiller, surtout chez les esprits fragiles, surtout dans les moments de tension. C’est comme une malédiction. La vieille dérive antisémite chez les chrétiens a pratiquement disparu … et au moment où l’on s’apprêtait à respirer, on voit aujourd’hui grandir un nouvel antisémitisme, aux racines gauchistes, tiers-mondistes, qui reprend les mêmes abjections ‘relookées’. Comme si ce n’était jamais fini ! »

Ce qui ne l’empêche pas, fidèle à sa marionnette des Guignols, d’écrire un peu plus loin : « moi qui aime Israël, qui aime le Liban, qui aime la Palestine »….

Quant aux « petits » candidats de gauche, écolos, ou d’extrême-gauche, sortir de leur mutisme ou langue de bois sur des sujets qui préoccupent la population, ne pourrait, à notre avis, que les « grandir ».

CAPJPO-EuroPalestine