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Un sondage unique parmi les leaders d’opinion palestiniens

L’Université palestinienne de Birzeit vient de mener une enquête originale auprès de 520 leaders d’opinion palestiniens, de laquelle il ressort notamment que 67 % d’entre eux sont partisans de l’établissement d’un seul Etat démocratique dans la Palestine historique sans discrimination de religion, de race, d’ethnie, de couleur ou de sexe.


Le sondage publié le 28 février dernier par les chercheurs de l’Université de Birzeit est une première dans le genre.

C’est en effet la première fois que ce segment très ciblé de la population (les leaders d’opinion) est interrogé. Par ailleurs la nature des questions posées est également originale.

Il en ressort que 68% des leaders d’opinion palestiniens en Cisjordanie et à Gaza aimeraient voir l’établissement d’un seul Etat démocratique dans la Palestine historique, avec les mêmes droits pour tous ses citoyens, sans discrimination de religion, de race, d’ethnie, de couleur ou de sexe (ce qui devra se faire par une constitution conforme aux protections et garanties internationales).

Mais seulement 52 % d’entre eux estiment que cette solution est réaliste.

C’est pourquoi 65 % des sondés sont également favorables à l’existence de deux Etats, palestinien et israélien, selon la résolution 1988 du Conseil National Palestinien et la Résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, solution qu’ils estiment plus accessible.

La quasi totalité des sondés estiment que Jérusalem Est soit être la capitale de cet Etat.

51 % des personnes sondées sont pour la constitution d’un Etat palestinien laïc, contre 41 %.

88 % sont favorables à une parfaite égalité de droits entre hommes et femmes (contre 9 % qui rejettent des lois dans ce sens.)

Concernant le problème des réfugiés palestiniens, 75 % des sondés estiment que la meilleure solution est l’application de la résolution 194 des Nations Unies, selon laquelle les réfugiés qui le souhaitent reviendraient dans leurs lieux d’origine, et ceux qui ne voudront pas revenir recevront une compensation.
Pour 54 % de l’échantillon il est acceptable qu’Israël commence par reconnaître sa responsabilité dans le problème des réfugiés et engage ensuite une discussion sur les modalités pratiques d’une solution. Mais 89 % sont totalement opposés à l’idée de restreindre la solution à une compensation qui serait versée aux réfugiés palestiniens pour qu’ils restent dans le pays où ils se trouvent actuellement.

69% des personnes interrogées estiment qu’une paix de longue durée et une réconcialtion entre les deux peuples sont possibles. Et 67 % considèrent que dans ce cadre, il serait souhaitable d’établir des projets économiques communs entre Palestiniens et Israéliens, susceptibles de mener à un marché commun ouvert.

47% des sondés sont favorables à la combinaison d’une résistance pacifique populaire et de négociations pour atteindre ces objectifs, tandis que 40 % pensent qu’ils ne pourront être atteints qu’avec un mélange de résistance armée et de négociations. Seulement 7 % estiment qu’il est possible de se contenter de négociations.

44 % des leaders d’opinion pensent qu’il faut dissoudre l’Autorité Palestinienne et laisser le monde assumer ses responsabilités, en l’absence de processus de paix, contre 28 % qui préfèrent le maintien de l’Autorité palestinienne dans cette phase.

92 % de l’échantillon est hostile à une modification des frontières de 1967 pour régler le problème des colonies implantées sur les territoires palestiniens, et 87 % rejettent l’idée de frontières provisoires dans le cadre de négociations en vue de la création d’un Etat palestinien indépendant. La quasi totalité de l’échantillon se prononce pour une évacuation pure et simple des colonies à l’intérieur des frontières de 67.

La majorité des sondés estiment que l’OLP doit s’adjoindre des représentants de tous les partis pour conduire les négociations avec les représentants israéliens, et qu’un réglement doit également avoir l’assentiment des Palestiniens de la Diaspora. 66 % estiment en outre qu’il faudrait soumettre ce règlement final par référendum à l’ensemble des Palestiniens du monde entier. Un tel réglement, estiment également plus de 75% des sondés, ne peut se faire que dans un cadre international, avec la participation des Nations Unies.

Seulement 8% sont prêts à accepter la poursuite de négociations bilatérales avec Israël.

Par ailleurs, 75 % des leaders d’opinion sont d’accord avec une présence internationale dans les territoires palestiniens occupés pendant la période intérimaire de retrait des troupes israéliennes.

Enquête d’opinion parmi les Leaders d’opinion, coordonnée par le Dr. Nader Saïd (Birzeit University, Programme d’études sur le développement) 28 Février 2007.

Elle a été réalisée à l’aide d’un questionnaire remis à chacun des 520 participants, et lui permettant de répondre de manière anonyme. Ont été considérées commes « leaders d’opinion » des personnes infuençant l’opinion publique de par leur fonction sociale, politique, économique, religieuse ou culturelle.

Parmi les 520 personnes sondées :

– 63,5 % vivaient en Cisjordanie et 36,5 % à Gaza

– 84,8 % étaient des hommes et 15,2 % des femmes

– 76,7 % vivaient dans des villes, 15,1 % dans des villages et 8,2 % dans des camps de réfugiés

– 46,6 % avaient le statut de réfugiés contre 53,4 %

– 2,7 % avaient entre 20 et 29 ans, 20,7 % entre 30 et 40 ans, 35, 7 % entre 41 et 50 ans, 40,9 % plus de 50 ans

– 33,5 % se sont déclarés « religieux », 23,1 % « non religieux » et 43,4 % « un peu religieux ».

Pour plus de détails consulter le site :
http://home.birzeit.edu/dsp

(Traduit par Carole Sandrel)

CAPJPO-EuroPalestine