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A Jérusalem Est, la moitié des élèves palestiniens n’ont pas de place

Lu dans j
le quotidien « 20 minutes », sous la plume de Eléonore de Narbonne : « Israël fête les quarante ans de l’unification de Jérusalem, mais il n’y a pas de place pour tout le monde sur les bancs de ses écoles. Jérusalem Est étant occupée depuis 1967, la scolarité des enfants palestiniens dépend de la municipalité israélienne. Pourtant, elle ne trouve pas de place pour la moitié d’entre eux. »


« A Jérusalem Est, la moitié des élèves palestiniens n’ont pas de place

«En réalité, 9.000 enfants ne vont pas du tout à l’école», calcule Mélanie Takefman de l’Acri, l’Association pour les Droits Civiques en Israël, qui représente trente-trois d’entre eux aujourd’hui devant la Cour Suprême israélienne. Elle explique: «Sur les 79.000 élèves de Jérusalem Est, la moitié bénéficie du système public. Les autres n’ont pas le choix: ils se tournent vers les écoles de l’ONU, du Waqf (office des biens religieux musulmans) ou du système privé, ce qui pèse lourd sur le budget des familles. Ceux qui ne trouvent rien restent chez eux.» Soit un enfant sur dix.

«Ici, les élèves étouffent»

A la municipalité de Jérusalem, Yossi Gottsman admet: « On a un problème de budget et d’espace sur ce secteur, qu’on essaie de résorber en divisant le temps d’utilisation des locaux en deux (matin pour les uns, après-midi pour les autres) ou en louant des bâtiments privés.»

«Ici l’été les élèves étouffent: c’est un entrepôt qui sert de classe», confirme Abdelkarim Lafi, président du syndicat des parents d’élèves de Jérusalem Est, en remuant la poussière des rues sans pavé de Shuafat, un quartier nord de 20.000 habitants où, selon l’association israélienne de défense des droits de l’homme BTselem, ni école ni jardin d’enfants n’a été bâti par la mairie. Monsieur Lafi, qui est architecte, désigne une maison sans espace de récréation: «Dans l’ancienne salle de bains, une planche a été posée sur la baignoire pour faire un bureau.»

«Les parents me supplient»

Politique discriminatoire envers les résidents arabes? «Dans la colonie juive voisine, trois écoles étaient construites avant même que l’implantation soit habitée», répond-il. Une enseignante à la faculté de droit de l’Université Hébraïque de Jérusalem, n’hésitait pas dans le quotidien «Haaretz» du 4 octobre: «La discrimination dans l’enseignement de la ville fait partie d’une tentative réglée de réduire le nombre d’habitants palestiniens, afin de préserver une majorité juive.» Elle souligne que moins de 100 classes ont été construites depuis 2001, alors que l’Etat a été contraint par la Cour Suprême, en 2001 et 2007, de construire au moins 645 classes à Jérusalem Est.

A l’école des filles de Shuafat (1.300 élèves), la directrice, Suzanne Khatib, réclame davantage de moyens chaque année: «A la rentrée, des dizaines de parents me supplient de prendre leurs enfants. Impossible: dans presque chaque classe il y a déjà 40 élèves… Mais je ne peux pas les aider, cela ne dépend pas de moi!» Même les abris du sous-sol ont été transformés en classes.

A Jérusalem Est, Eléonore de Narbonne

20Minutes.fr
, éditions du 06/11/2007 – 20h08

CAPJPO-EuroPalestine