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Le grand poète palestinien nous appelle à poursuivre son combat

« Nous avons des frères derrière cet horizon,

Des frères bons, qui nous aiment, nous regardent,

Pleurent, puis pensent en eux-mêmes :

« Ah, si notre siège, ici, disait son nom… »

Mais ils n’achèvent pas leur phrase :

« Ne nous laissez pas seuls…

Ne nous laissez pas. »


Mahmoud DARWICH – 1942-2008

Né en Palestine à Birwa (Galilée) en 1941, il a sept ans lorsque l’occupation israélienne contraint sa famille à fuir son village vers le Liban. Bravant l’interdit de tout retour des réfugiés palestiniens, les Darwich réussissent clandestinement à rentrer chez eux un an après. Mais leur village a été rasé, comme des centaines d’autres. Commence alors l’exil dans son propre pays, transformé en un Etat étranger et hostile. Nul doute que ce déracinement fera de lui le poète de la terre palestinienne mais aussi de l’universel.

Sa poésie le mène à plusieurs reprises dans les gêoles israéliennes. Assigné à résidence à Haïfa pendant quatre ans, il bénéficie d’une bourse d’études à Moscou, puis s’installe au Caire. Commence un autre exil, celui sans cesse recommencé au gré des évènements, dans les capitales arabes où le public découvre la modernité de sa poésie.
Porteur de la mémoire, emblème de la résistance, poète de la conscience, génie du langage…tout cela à la fois.

Opposé au processus d’Oslo dont il avait pressenti la faillite, il ne demeurait pas moins homme de tolérance, le Palestinien dépossédé mais assoiffé de paix.

Chaque Palestinien, qu’il ait vécu l’arrachement à sa terre, les exactions de l’occupation ou les solitudes de l’exil, se reconnaissait dans l’intensité de ce regard bleu, derrière ses immenses lunettes.

Et même l’enfant du réfugié, même celui qui n’a pas connu cette terre, et même celui qui ne connaît pas cette langue, comprenait le sens de ses poèmes, retenant son souffle à chaque fois qu’il les déclamait selon un rythme qui n’appartenait qu’à lui, fait de continuité et de ruptures, rempli à la fois d’amour, de douleur, et de colère.

Ayant largement contribué par son génie au renouveau non seulement de la poésie mais aussi de la culture arabe, artisan de son rayonnement universel, il ne nous laisse pas seulement une œuvre magistrale, mais aussi une fierté considérable. Et au-delà de tout : le sentiment d’être invincible. L’absent invincible.