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Equateur : un diplomate américain obligé de faire ses valises

Le président équatorien Rafael Correa a ordonné samedi l’expulsion sous 48 heures d’un diplomate de l’ambassade des Etats-Unis, accusé d’avoir conditionné une aide économique au choix du commandant d’une unité de la police.


«  »Monsieur Armando Astorga a 48 heures pour faire sa valise et partir du pays. Ici nous n’accepterons de personne d’être traités comme une colonie », a déclaré Rafael Correa au cours de son allocution radiotélévisée hebdomadaire.

Le président socialiste a accusé le diplomate d’avoir tenté d’imposer à la police équatorienne le choix du commandant d’une unité de lutte contre la contrebande, en échange d’une aide économique de 340.000 dollars.

« Ici, il y a de la souveraineté et de la dignité, gardez votre argent sale! » a encore dit M. Correa en traitant le diplomate « d’insolent ».

Selon le président, qui a lu à la télévision une lettre attribuée à ce diplomate, faute d’accord sur cette nomination, l’aide américaine a été « gelée » et une autre allocation de 160.000 dollars destinée à la lutte contre le trafic d’êtres humains a également été suspendue.

« Dans cette unité (de lutte contre la contrebande, ndlr), ils choisissaient le personnel, ils choisissaient le commandant de l’unité. J’ai donné l’ordre au commandant d’en finir avec cette pratique. Quelle insolence », a déclaré M. Correa.

Le chef de l’Etat équatorien a également annoncé qu’il n’accepterait pas l’atterrissage d’avions des garde-côtes américains – chargés de la lutte antidrogue – sans avoir au préalable « sélectionné les pilotes de ces avions, pour éviter que des délinquants arrivent dans notre pays ».

Rafael Correa a en effet reçu une demande américaine d’autorisation d’atterrissage d’avions non militaires sur le sol équatorien, pour compenser la fermeture en novembre d’une importante base antidrogue américaine en territoire équatorien, à Manta (sud-ouest).

La base sera démantelée à la suite de l’adoption en septembre d’une constitution d’inspiration socialiste qui interdit la présence de troupes étrangères.

Rafael Correa, qui a fait de la restauration de la souveraineté économique et politique de son pays un de ses thèmes de prédilection depuis son accession au pouvoir en 2006, est aussi en campagne pour sa réélection, aux élections générales qui seront organisées le 26 avril.

En 2008, le gouvernement avait déjà dénoncé une « infiltration » de l’agence américaine de renseignement (CIA) dans ses propres services.

Les autorités équatoriennes avaient également affirmé que la CIA savait que l’armée colombienne bombarderait un camp de la guérilla colombienne des Farc en territoire équatorien, opération dans laquelle 25 personnes ont été tuées le 1er mars 2008 et qui a entraîné la rupture par Quito des relations diplomatiques colombo-équatoriennes.

L’ambassade des Etats-Unis, contactée samedi par l’AFP pour commenter ces affirmations, n’était pas disponible. »

Source AFP