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Que l’armée israélienne aille s’entraîner ailleurs !

Expulsion des villageois palestiniens au sud d’Hébron pour permettre à l’armée israélienne de disposer d’une plus grande zone d’entrainement et « d’économiser ainsi du temps et de l’argent » (sic) !


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Communauté palestinienne dans la Firing Zone 918 (Photo: Operazione Colomba)

« La Firing Zone 938 (située au Sud d’Hébron, ndlr) et les manoeuvres d’entrainement que nous y effectuons font économiser du temps et de l’argent à l’armée israélienne” .

C’est l’argument présenté par l’occupant israélien à la Cour Suprême israélienne qui est censée trancher concernant la demande d’annulation des évacuations forcées de huit des douze villages qui composent la Firing Zone 918.

En effet, « le développement d’une nouvelle génération d’armes à plus grande portée nécessite des manœuvres d’entraînement plus nombreuses que par le passé. Utiliser la Firing Zone 918, en particulier, permettrait d’économiser du temps et de l’argent parce qu’elle se trouve près de la base d’entraînement de la Brigade Nahal à Tel Arad. Dans les faits, la base a été construite à cet endroit en 1993 parce qu’elle était justement proche des deux firing zone, la 918 et la 522 ».

La Firing Zone 918, située dans le territoire que les Palestiniens nomment Masafer Yatta, a été déclarée zone militaire dans les années 70 par l’armée israélienne; en 1999, les forces militaires et administratives ont expulsé de force tous les résidents palestiniens et détruit leurs biens. Les habitants palestiniens ont fait recours à la Haute Cour israélienne qui a émis une sentence provisoire en faveur du retour des résidents dans leurs maisons, et a interdit les expulsions jusqu’au verdict définitif de la Haute Cour.

Le 19 juillet 2012, l’Etat Israélien, suivant ainsi les instructions du Ministère de la Défense, a soumis à la Haute Cour un mémoire détaillé dans lequel il déclarait que les habitants palestiniens de cette zone n’étaient pas en réalité des résidents habituels et où il demandait, non plus l’évacuation forcée de douze villages, mais « seulement » huit (quatre villages sont dans les faits très proches de colonies ou des « avant-postes » israéliens que personne n’a l’intention d’évacuer). La Haute Cour, prenant acte d’un “changement de la situation légale” a réouvert le dossier.

Les habitants palestiniens ont présenté deux recours, en réponse à ce mémoire détaillé. La première, soumise à la Haute Cour le 16 janvier 2013 à travers ACRI (Association for Civil Rights in Israel), a été signée par 108 familles résidant dans la zone et demande l’annulation de l’ordre d’évacuation entendu comme une violation de la loi humanitaire internationale.

Fin janvier, l’armée israélienne a envoyé , dans un but d’intimidation, plus de deux cents soldats conduire des manœuvres d’entraînement militaire entre les maisons des Palestiniens de la Firing Zone.

La Haute Cour n’a pas accepté de procéder contre l’Etat pour outrage à la cour comme le proposait ACRI, en déclarant « qu’il n’y avait pas eu de dommages ». En réalité, de nombreux témoins oculaires ont déclaré qu’une grande partie du blé semé avait été détruit, que des tranchées avaient été creusées à l’intérieur des champs palestiniens et que des bergers avaient été empêchés de mener paitre leurs troupeaux pour ne pas entraver les manœuvres militaires.

L’autre recours présenté à la Cour le 7 Février 2013 par l’intermédiaire de l’avocat Shlomo Lecker, représente 143 familles provenant de 7 des 8 villages menacés d’évacuation forcée. Cette requête complète celle de ACRI en se concentrant surtout sur le droit de propriété de la terre, sur la situation des familles résidentes et sur l’impact sur l’homme de la Firing Zone 918. Les deux recours demandent l’interdiction absolue d’utilisation de ce terrain par l’armée israélienne.

Le 18 avril 2013, Regavim (une association sioniste de colons israéliens) a demandé de participer à l’affaire comme « amicus curie » (sujet juridique qui offre des informations à la Cour), dans le but de faire pression sur l’administration civile israélienne et sur le tribunal pour qu’on accélère la démolition et l’évacuation des huit villages. La Cour a donné du temps aux parties concernées jusqu’au 28 mai 2013 pour faire opposition mais aucune des deux n’a fait d’objection. Mercredi dernier, l’Etat a donc présenté sa réponse aux deux recours et le verdict de la Haute Cour de Justice est attendu pour le début du mois de septembre.

Entre temps, plusieurs initiatives de pression internationale pour empêcher l’évacuation de Masafer Yatta ont vu le jour. Une d’entre elles, est une campagne de pression et de souscription à une pétition on-line (firma qui l’appello) adressée au premier ministre et au ministre de la défense israéliens, conçue par Popular Struggle Coordination et par le South Hebron Hills Popular Committee (en collaboration avec Operazione Colomba, ISM, CPT, Ta’ayush, AIC, Comet-ME). Amnesty International a également rédigé un appel demandant de faire pression sur le ministère de la défense israélien, sur le juge militaire israélien et sur nos représentants diplomatiques. (appello di Amnesty). Nena News

Source : Des bénévoles de Operazione Colomba* – édité par Nena News

*Operazione Colomba, Corps Civil de Paix de la Communauté Papa Giovanni XXIII (Operazione Colomba maintient une présence constante sur les Collines au sud de Hébron depuis 2004)

(Traduit par Laurence D. pour CAPJPO-EuroPalestine)

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