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Le prisonnier Arafat Jaradat est mort sous la torture israélienne, confirme une nouvelle expertise

(RAPPEL : JEUDI 17 AVRIL JOURNEE DES PRISONNIERS PALESTINIENS – A PARIS, RASSEMBLEMENT DE 17 HEURES A 19 HEURES PLACE DE LA FONTAINE ST-MICHEL)


Emmené au milieu de la nuit par la soldatesque et décédé cinq jours plus tard dans la prison israélienne de Megiddo, Arafat Jaradat, un jeune père de famille, a effectivement succombé à la torture, selon une nouvelle expertise internationale.

Jaradat avait été arrêté le 18 février 2013, sur le soupçon d’avoir jeté des pierres et un cocktail Molotov en direction des troupes d’occupation.
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« Il était minuit passé et tout le monde à la maison –lui-même, son épouse Dalal, sa fille de 4 ans Yaara et son petit garçon de 2 ans Mohammed, de même que son propre frère Mohammed, qui vit dans la même maison », relatait à l’époque le quotidien Haaretz.

Et puis, « de dix à douze soldats ont envahi le domicile ; étrangement, ils se sont conduits avec une politesse inhabituelle ; ils ont demandé les papiers d’identité, et lorsqu’Arafat a présenté les siens, ils lui ont proposé de dire au-revoir à sa famille, parce qu’ils l’arrêtaient ».
« Les enfants se sont accrochés aux jambes de leur père, mais les soldats leur ont promis qu’il reviendrait bientôt à la maison ».

Arafat Jaradat n’est jamais rentré chez lui.

L’AUTOPSIE ISRAELIENNE CONFIEE … A UN TRAFIQUANT D’ORGANES

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A l’annonce de son décès, le gouvernement israélien s’était empressé d’affirmer que le décès de cet homme de 33 ans, en bonne santé, avait des causes « naturelles ».

Pour ce faire, Israël s’appuyait sur un rapport d’autopsie réalisé par un personnage particulièrement odieux, le Professeur Yehuda Hiss.

Confondu, il y a quelques années, pour s’être livré à des prélèvements d’organes sauvages sur les cadavres (palestiniens, entre autres) qui lui étaient amenés à l’Institut de Médecine Légale dont il était le patron, Yehuda Hiss, qui dispose de protections au niveau le plus élevé, a survécu au scandale.

Et en confiant à cet anatomo-pathologiste l’expertise du cadavre d’Arafat Jaradat, les autorités israéliennes savaient qu’elles n’avaient rien à craindre de ses conclusions.

Le Dr Saber al-Aloul, lui aussi anatomo-pathologiste, avait pour sa part estimé que la mort d’Arafat Jaradat était « consécutive à un choc nerveux résultant des douleurs intolérables … provoquées par des actes de torture, directs et étendus ».

Des associations israéliennes et palestiniennes de défense des droits
Mais voici que la semaine dernière, le Comité Israélien contre la Torture (PCATI) et l’association palestinienne Al-Haq (« Justice ») ont diffusé les conclusions du Dr Sebnem Korur Fincanci, une spécialiste de médecine légale ayant plus de trente ans de pratique, rapporte le site Electronic Intifada, qui revient sur l’affaire.

« Le Dr Korur Fincanci, qui s’appuie sur les données d’autopsie et les analyses obtenues des autorités israéliennes de médecine légale, considérant les photographies des diverses contusions sur le corps du défunt, prises par la police palestinienne avant sa mise en terre, conclut que celles-ci proviennent d’un traumatisme contondant (un coup direct provoquant un traumatisme interne, sans percer la peau, NDLR), réalisé avec un objet long et épais ; ces contusions ne sont pas le fait des efforts de ressuscitation effectués par les gardiens de prison comme l’a affirmé la partie israélienne», écrivent-elles.

« La cause première du décès est un œdème pulmonaire provoquant un syndrome de détresse respiratoire aigue, un événement hautement cohérent avec le tempo des blessures initiales, qui ont dû être infligées entre 1 et 3 jours avant le décès ».

« Les découvertes du Dr Korur Fincanci vont à l’encontre de la version israélienne officielle, qui concluait à une mort naturelle ».
Le Dr Korur Fincanci a été l’une des contributrices du « Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements cruels
inhumains ou dégradants ».

Plus communément appelé « Le Protocole d’Istanbul », ce document officiel des Nations-Unies constitue en quelque sorte une « Bible » en matière de bonnes pratiques d’enquêtes sur la torture.

En cette qualité, la doctoresse Korur Fincanci a participé à de nombreuses enquêtes, dont les exhumations des charniers de Bosnie, et les cas de torture rapportés à Bahrein. Elle a formé elle-même de nombreux professionnels en médecine légale.

Dans le cadre de la plainte déposée par les proches d’Arafat Jaradat, le Dr Korur Fincanci a déposé récemment devant un tribunal israélien, siégeant à huis-clos car la censure interdit aux médias locaux de parler de l’affaire.

Megiddo : prison-modèle ou laboratoire de la torture ?

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Electronic Intifada rappelle enfin que la prison de Megiddo, où Jaradat a été tué, est un centre d’interrogatoires équipé par la multinationale anglo-britannique G4S.

C’est cet établissement que les autorités israéliennes font régulièrement visiter à des délégations étrangères pour y faire étalage de leur « expertise sécuritaire ».

Taubira et Valls y seront-ils prochainement invités ?

Source :
http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/young-palestinian-dad-died-israeli-torture-forensic-expert-says?utm_source=EI+readers&utm_campaign=7c1a6ae538-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_e802a7602d-7c1a6ae538-260782621

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