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Justice pour Jacques-Marie Bourget !

Voici 14 ans que Jacques-Marie Bourget a été gravement blessé par des tirs de l’armée israélienne, alors qu’il était à Ramallah, en tant que grand reporter pour Paris-Match. La Cour d’Appel de Paris vient de renvoyer au 6 novembre prochain une audience concernant sa possibilité de bénéficier du fonds d’indemnisation aux victimes d’actes, le Parquet lui demandant… s’il « n’a pas pris un risque déraisonnable en se rendant à Ramallah » !


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Depuis 2000, soit 14 ans, Jacques-Marie Bourget, que l’armée israélienne a tenté d’assassiner, la justice française refuse de le reconnaître en tant que victime, afin qu’il puisse au moins bénéficier d’un fonds d’indemnisation, d’autant qu’il a gardé de lourdes séquelles de ses blessures.

Ci-dessous un communiqué du SNJ (Syndicat National des Journalistes), en soutien à Jacques-Marie Bourget :

« Jacques-Marie Bourget, grand reporter à Paris Match, est gravement blessé le 21 octobre 2000 à Ramallah alors qu’il couvre, pour l’hebdomadaire, la situation dans ce territoire palestinien.

Depuis lors et malgré de très nombreuses investigations et maints recours en justice : impossible, pour notre confrère de pouvoir faire identifier le tireur qui l’a visé ; impossible de faire prendre en charge, comme il se doit, cette grave blessure ; impossible d’être reconnu par le fonds d’indemnisation d’aides aux victimes.

Dernière chance pour ce journaliste, marqué à vie par cet épisode dramatique, pour une reconnaissance, au moins financière, le 19 juin 2014.
La Cour d’Appel de Paris doit décider si le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) a eu tort ou raison de lui refuser toute indemnisation. Le Fonds, dans un courrier du 29 juin 2012, a en effet répondu négativement au journaliste arguant que « Monsieur Bourget se trouvait dans une zone dangereuse comportant des risques élevés puisqu’il se tenait à proximité de militaires armés en action de tir. »

Pour le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, il s’agit là d’une véritable négation de la fonction même de journaliste de terrain.

« L’information suivie contre X du chef de tentative d’homicide volontaire n’a pas permis de retenir de charges contre quiconque d’avoir commis les faits reprochés en raison notamment du refus de l’armée israélienne d’exécuter une commission rogatoire internationale et leur absence de coopération. »

Pour le SNJ, cette décision signifie qu’il suffirait donc de faire obstruction pour que toute victime se voie privée de tous ses droits !

Pour le premier syndicat de la profession, pleinement solidaire de son confrère, ces attendus sont aussi choquants qu’incompréhensibles et totalement contraires au droit international et français.

Les journalistes sont des civils, ils exercent une mission particulière au service de tous les citoyens.

Pourquoi Jacques-Marie Bourget a-t-il vécu 14 ans terribles ?

En raison de la spécificité des relations de la France avec l’État d’Israël qui a refusé toute coopération avec la justice française ? En raison du peu d’intérêt des gouvernements français successifs pour cet acte de guerre à l’encontre d’un journaliste dans l’exercice de sa profession ? En raison de l’absence de « battage médiatique » qui fait qu’il y a des journalistes moins égaux que d’autres ?

Après près de 14 ans de lutte, Jacques-Marie Bourget doit être reconnu comme victime par la justice et indemnisé au juste niveau par le fonds prévu à cet effet.

Le SNJ appelle les journalistes à la vigilance car c’est bien toute la profession qui est concernée et, d’une manière ou d’une autre, à assurer leur confrère de leur solidarité. »

Ce jeudi 19 juin, la Cour d’appel a renvoyé (une fois de plus !) l’audience au 6 novembre prochain, et comble de mauvaise foi et de complicité non voilée avec Israël, le Parquet a eu le culot de demander à ce journaliste de prouver qu’il n’a pas pris  » risque déraisonnable en se rendant à Ramallah »…

CAPJPO-EuroPalestine