« Environ 400 membres du personnel de sécurité, dont des policiers, des soldats et des responsables de l’administration israélienne en Cisjordanie, ont participé à la démolition de bâtiments dans deux ‘avant-postes’ de colonies la semaine dernière. Au total, 20 bâtiments ont été rasés, après environ deux ans au cours desquels les ‘avant-postes’ avaient été laissés tranquilles. On ne peut qu’imaginer combien d’argent cette opération a coûté. Néanmoins, dès le lendemain, les soi-disant jeunes des collines ont commencé à reconstruire les avant-postes sans aucune interférence. À la fin de la semaine dernière, il y avait déjà trois nouveaux bâtiments sur le site », explique le quotidien israélien dans son éditorial.
« Les colons, précise-t-il, financent la nouvelle construction grâce aux collectes en ligne. Dimanche, plus de 300 000 shekels (93 000 dollars) avaient été collectés. L’un des collecteurs de fonds est le député (d’extrême-droite)Bezalel Smotrich. Pour qui cette expulsion grandiose et coûteuse a-t-elle été mise en scène ? C’est une rediffusion d’une émission bien connue. Tous les quelques mois, les services de sécurité font une descente dans l’un des avant-postes des jeunes perchés et démolissent quelques bâtiments. Les membres du parlement issus de la droite radicale soulèvent un tollé. Des gens jettent des pierres sur les forces de sécurité et quelques adolescents sont arrêtés mais relâchés le jour même. Et en quelques heures, la collecte de fonds commence et les bâtiments sont reconstruits. « , raconte Haaretz.
« En pratique, conclut le journal israélien, ces avant-postes existent depuis des années. Les Palestiniens, comme d’habitude, en paient le prix, car ils sont expulsés de leur terre. Pourquoi même s’embêter à dépenser l’argent des contribuables pour ces démolitions, strictement pour l’apparence ? Après tout, même dans le seul cas où l’establishment de la défense a décidé de stationner une force permanente de la police des frontières autour d’un avant-poste, près d’Yitzhar, cela s’est avéré être le théâtre de l’absurde. Certains des bâtiments du site n’ont jamais été démolis et quelques familles ont été autorisées à y rester tout le temps. Au bout de deux ans, suite à une longue campagne qui a qualifié la situation de « siège », la police des frontières est partie. Rien ne s’oppose aux colons. Lorsque le ministère de la défense a besoin d’ériger une façade de l’État de droit en Cisjordanie, il évacue les avant-postes, avec un clin d’œil. Il est clair pour toutes les personnes concernées qu’ils seront bientôt reconstruits. Et lorsque les avant-postes ont un lien ou un soutien de l’establishment politique, la Défense ne les rase pas du tout. Après tout, le directeur général du ministère de l’Intérieur, Yair Hirsh, vit lui-même dans un avant-poste illégal nommé Keidar – un avant-poste qui a fait l’objet d’ordres d’expulsion. La Défense et ses patrons au sein du gouvernement ne manquent pas de moyens pour agir contre les ‘avant-postes’, ils manquent simplement de volonté. »
Il serait bon qu’Haaretz précise que ce ne sont pas les seuls « avant-postes » (ceux érigés sans l’autorisation de l’Etat) qui sont illégaux, mais l’ensemble des colonies israéliennes bâties sur les terres palestiniennes en violation du droit international. Et il y a déjà 700.000 colons juifs qui les occupent tout aussi illégalement !
CAPJPO-EuroPalestine
