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Bilan des crimes israéliens en Palestine occupée du 17 au 23 mars

En Cisjordanie, pas d’assassinat recensé cette semaine mais au moins 45 blessés, dont 23 mineurs. Ces exactions ont été commises notamment au cours de 160 incursions. Les colons ont mené de leur côté 16 attaques. De plus, 136 habitants, dont 18 mineurs et 4 femmes*, ont rejoint les geôles israéliennes. 

Le pays tout entier est entravé : 61 checkpoints volants et 13 bouclages temporaires de points névralgiques se sont ajoutés aux 108 points de contrôle permanents qui rendent tout déplacement laborieux et risqué. Deux habitants s’y sont faits rafler.

A Gaza, sous blocus depuis 15 ans, les trois seuls passages ouverts, qui ne laissent passer qu’au compte-gouttes les cas humanitaires, les journalistes et quelques marchandises essentielles, ont été fermés ce samedi comme tous les samedis. Le cessez-le feu a été violé 33 fois : attaques de bateaux de pêche, de terres agricoles, d’habitants jugés trop proches de la ligne de démarcation et incursions limitées dans la bande pour procéder à des travaux de terrassement. Cinq habitants, qui avaient tenté de fuir leur « prison à ciel ouvert » ont été interceptés et incarcérés. 

Les balles n’épargnent pas les enfants 

Jeudi midi à Budrus, lors de la répression d’une manifestation, un enfant de 11 ans est blessé : Hadi Karim. Ce village est coupé en deux par le mur de l’apartheid. Vendredi 18, cinq villageois sont blessés lors de la manifestation hebdomadaire de Beita, et deux autres dans la localité voisine de Beit Dajan. A Kafr Qaddoum, près de Qalqiliya, huit manifestants, dont quatre mineurs, sont blessés lors de la manifestation du vendredi*. Le lendemain samedi 19, la répression frappe à nouveau à Kafr Qaddoum. Cette fois, trois des quatre blessés sont mineurs.

Comme Beita, Kafr Qaddoum est un haut lieu de la résistance populaire et des manifestations hebdomadaires s’y tiennent depuis plus de 10 ans, notamment pour réclamer la réouverture de la route de Naplouse.

Lundi 21 à 9 h 30, des affrontements ont lieu près de l’entrée de la colonie de Psagot, qui borde Al-Bireh, ville jumelle de Ramallah. Comme d’habitude, les balles répondent aux pierres, et inversement. Deux adolescents sont blessés : Ayham Hijjawi (15 ans) et Moataz Sarsour (16 ans). Le lendemain matin, les abords de Psagot sont à nouveau le théâtre d’affrontements et un nouvel adolescent de 16 ans est blessé : Ahmed Abdullah. Ce même mardi matin, une incursion des forces d’occupation (FOI) près du checkpoint de Qalandia, à Jérusalem Est, se solde par sept blessés, dont un soignant et deux adolescents : Anas Matar (17 ans) et Ahmed Assaf (16 ans).

Mercredi 23 en début d’après-midi, l’occupant attaque un magasin de pièces détachées automobiles à Beit Liqia, bourgade au sud-ouest de Ramallah. Trois villageois, dont un mineur, sont blessés parmi les protestataires. Au moins cinq mineurs de 13 à 15 ans ont été assassinés par l’occupant dans ce bourg de 8000 h depuis 2005. 

Exactions et colonisation 

Les colons ne sont pas en reste. Le 19, l’un d’eux enfreint le repos du samedi pour tirer indistinctement sur des habitants d’Azzun. Le 21, une bande passe à tabac Muhammad al-Ruwaidi dans la vieille ville de Jérusalem. Il est emmené à l’hôpital. 

Le 22, les colons sont particulièrement déchaînés. A l’aube, ils crèvent les pneus dans la banlieue d’al-Bireh.

A 10 h, ils caillassent des maisons à Burqa, près de Naplouse. Un peu plus tard et non loin de là, à Beit Dajan, ils font paître leur bétail dans les champs cultivés des habitants et reçoivent le soutien des lacrymos de la soldatesque quand les paysans tentent de les déloger. Sévèrement battu, un villageois doit être hospitalisé. A 16 h, ils attaquent des paysans qui font paître leurs bêtes dans la vallée du Jourdain. Le soir, postés près d’un checkpoint au nord d’al-Bireh, d’autres fanatiques caillassent les voitures palestiniennes de passage, agressent un habitant, Raafat Sawafta, et attaquent la maison de la famille Al-Harini. Non loin de là, à Beitin, une autre bande attaque plusieurs maisons. Au checkpoint d’Hawara, au sud de Naplouse, et à celui de Za’tara, près de Salfit, d’autres voitures palestiniennes sont attaquées.

Pendant que les colons « s’amusent », les forces d’occupation s’occupent des choses sérieuses. Le 22, elles positionnent des mobile homes sur des terres récemment nivelées par leurs soins dans le village de Qaryut (au sud-est de Naplouse), qui compte déjà trois colonies sur ses terres et doit s’attendre à un nouvel ‘avant-poste’. A Husan, près de Bethléem, elles arrachent 200 oliviers ou amandiers et nivellent 1 hectare de terres palestiniennes, manifestement dans le but de créer un avant-poste. Non loin de là, à Wadi Fukin, elles arrachent 30 oliviers et nivellent un terrain de 0,4 hectare appartenant à un certain Yasser Allah. Même manœuvre à Khirbet Qalqas, près d’Hébron : 0,3 hectare nivelé et 90 oliviers et amandiers déracinés aux dépens de la famille Abu Ajamiya. Dans la foulée, les occupants s’emparent d’une caravane et d’un camion au cours du même raid. Le 23, les FOI nivellent 10 hectares de terrain appartenant à des Palestiniens dans le probable but d’étendre la zone industrielle de la colonie de Alfe Mensheh, près de Qalqiliya.

En toute illégalité, est-il besoin de le préciser ? Constructions d’un côté, démolitions de l’autre.

Le 20, l’occupant détruit deux maisons appartenant à la famille Mleihat – Al-Badawi près de Jéricho. Le 23, il pulvérise les maisons de deux frères non loin de là à al-Auja. Mais quand une maison convient à l’occupant, pourquoi ne pas plutôt la confisquer ? Le 21, des colons escortés par les FOI font main basse sur la maison de Moataz Halissi dans le quartier de Silwan, haut lieu du nettoyage ethnique à Jérusalem.

Bilan des crimes israéliens en Palestine occupée du 17 au 23 mars

Outre cette maison, l’occupant a confisqué cette semaine une voiture particulière, une caravane, quatre bulldozers et un tracteur.  

Kidnappings de masse 

A l’aube du jeudi 17, les FOI envahissent le camp d’Arroub, au sud de Bethléem, et enlèvent deux jeunes de 17 ans : Mahmoud Jawabra et Maan Al-Badawi. Plus tard dans la journée, près de l’entrée d’Aqraba, au sud-est de Naplouse, où un checkpoint volant a été installé, deux adolescents de 16 ans sont kidnappés : Mishaal Bani Jaber et Yazan Bani Jaber. A 18 h 10, les forces qui gardent l’entrée de la colonie de Nili (près de Ramallah) s’emparent de Kamal Zeidan (17 ans). Vendredi à 0 h 30, suite à la perquisition de plusieurs maisons du camp de Jalazone, au nord de Ramallah, des heurts éclatent et Ahmed Makhlouf (17 ans) est emmené en détention. Dimanche 20 à 0 h 30, lors d’un raid sur un village près de Naplouse, les occupants kidnappent Salem Hasida (17 ans). Mardi 22 à 14 h, deux jeunes de seize ans, Muhammad Hassan et Amr Manasra, sont raflés par les forces positionnées près de Beitunia, à l’ouest de Ramallah. A 20 h, les occupants s’emparent d’un mineur à Silwan :  Zain Al-Shweiki. Mercredi 23, lors d’un raid nocturne sur Teqoa, au sud-est de Bethléem, Yazan Sabbah (17 ans) est arraché à sa famille.

A 8 h, deux mineurs (non identifiés) sont enlevés dans l’enceinte censément sacrée de l’esplanade des mosquées, pendant qu’une bande de colons extrémistes s’y livre à sa tournée quotidienne de provocation sous haute protection militaire et policière.

A 8 h 30, c’est au tour de trois autres mineurs, Reda Abdel Halim, Samer Abdel Halim et Ayham Abdel Halim de tomber dans les griffes de l’occupant à Beit Idja. Ceci, pour ne mentionner que les mineurs…

Notons tout de même que, toujours le 23, la machine à incarcérer de l’occupant est particulièrement active : 29 habitants de Cisjordanie sont enlevés, dont deux étudiants d’université. Après tout, des citoyens de seconde zone n’ont pas besoin de faire des études… 

(Compilé par Philippe G. pour CAPJPO-Europalestine à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR)*, du Palestinian Monitoring Group (PMG)**: http://www.nad.ps/ et de www.en.wikipedia.org.)

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