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Macron perd devant le Conseil d’Etat : la mosquée de Pessac ne fermera pas

Mardi, la plus haute juridiction administrative du pays, le Conseil d’État, a rejeté un décret gouvernemental ordonnant la fermeture durant 6 mois de la mosquée Farouk de Pessac dans la banlieue bordelaise.

Macron perd devant le Conseil d'Etat : la mosquée de Pessac ne fermera pas

Le ministère de l’Intérieur avait émis cet ordre cette année en prétextant que la mosquée répandait la haine contre la France et Israël, et incitait au terrorisme.

« En réalité, cela équivalait à une vengeance et à une punition collective pour les critiques du président de la mosquée sur les crimes d’Israël contre les Palestiniens et sur la dure politique anti-musulmane de Macron.C’était aussi un effort transparent pour accroître l’attrait de Macron auprès des électeurs racistes à l’approche de l’élection présidentielle au cours de laquelle il a affronté la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen », commente Ali Abuminah dans Electronic Intifada »

Le mois dernier, un tribunal de première instance de Bordeaux a rejeté l’ordonnance, la qualifiant de disproportionnée et de « violation grave et manifestement illégale de la liberté de religion ». Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a porté l’affaire devant le Conseil d’État pour tenter de maintenir la décision initiale. Mais l’administration Macron a perdu. Le Conseil d’Etat a confirmé qu’en ordonnant la fermeture de la mosquée, le préfet de la Gironde, préfet régional du ministère de l’Intérieur, avait « pris une mesure de police qui constitue une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte ».

Selon Sefen Guez Guez, l’avocat de la congrégation musulmane, le tribunal a estimé que « rien dans l’affaire présentée par le ministère de l’Intérieur n’étaye une accusation contre la mosquée pour incitation au terrorisme ».

Parmi ces accusations, une publication sur les réseaux sociaux par Abdourahmane Ridouane, le président de la mosquée, citant Nelson Mandela soutenant la liberté palestinienne. Ridouane avait également provoqué la colère du gouvernement en lui reprochant d’avoir interdit un groupe qui combat les préjugés anti-musulmans, et en qualifiant Gaza de « camp de concentration ».

L’avocat estime que la décision du Conseil d’État crée un précédent juridique. C’est important parce que l’administration Macron a de plus en plus recours à la fermeture de mosquées et à l’interdiction de groupes avec lesquels elle n’est pas d’accord. Amnesty International a qualifié l’ordonnance gouvernementale de 2020 dissolvant le CCIF, le groupe luttant contre le sectarisme anti-musulman, de « décision choquante » qui pourrait avoir « un effet dissuasif sur toutes les personnes et organisations engagées dans la lutte contre le racisme et la discrimination en France ».

Sefen Guez Guez, a salué la mobilisation populaire des membres de la communauté et des sympathisants à travers la France. Il a déclaré que leur activisme, ainsi que la bataille juridique, signifiaient que la mosquée « n’avait pas été fermée une seule minute ». « Il a gagné à toutes les étapes, devant le tribunal administratif de Bordeaux et au Conseil d’Etat. »

« La mosquée est un lieu de culte mais ce n’est pas que ça, souligne le président Ridouane de la mosquée. Chaque soir, nous distribuons des repas gratuits, donc cela n’affecte pas seulement les musulmans ».

Source : Electronic Intifada

CAPJPO-EuroPalestine