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La résistance toujours bien active à Gaza-ville : un reportage de Ouest-France

L’armée israélienne peine à maintenir son contrôle au nord de Gaza, rapporte le quotidien Ouest-France sur son site web. 

Lire ci-dessous ce reportage éclairant :

« Guerre Israël-Hamas : l’armée israélienne peine à maintenir son contrôle au nord de Gaza »

 « Les vidéos sont apparues il y a une quinzaine de jours. La première montrait des policiers du Hamas encadrant la punition, sous forme d’un défilé humiliant en pleine rue, d’une vingtaine de Palestiniens, accusés du pillage de logements abandonnés. La seconde vidéo montrait la distribution d’argent à des employés municipaux. Filmées dans la ville de Gaza, les images voulaient prouver que le mouvement islamiste reprend pied dans la capitale ravagée du petit territoire, dont il avait été chassé dès le mois de novembre.

Gaza martyre, mais qui ne se rend pas (photo légendée par CAPJPO-EuroPalestine)

Pure propagande ? On sait maintenant que non. 

Mardi 20 février, par haut-parleurs, largage de tracts ou via es réseaux sociaux, l’armée israélienne a ordonné aux civils palestiniens d’évacuer deux quartiers situés au sud de la ville de Gaza, Shejaya et Zeitoun. La raison ? Le lancement d’une nouvelle opération d’envergure pour contrer la réapparition de combattants du Hamas, mais aussi d’autres petites organisations. Le Jihad islamique est même parvenu à tirer vers Israël des roquettes depuis le nord de la bande de Gaza.

Inquiétant pour Israël

Dès le mois de novembre, l’état-major israélien affirmait pourtant avoir brisé toute résistance dans la ville et la partie nord du territoire, qui n’abriterait plus que 300 000 habitants, la majorité ayant fui vers le sud. Après quatre mois et demi de guerre, Israël revendique la destruction de 18 des 24 brigades du Hamas, dont les derniers combattants organisés sont au sud, dans la région de Rafah, promise par Benyamin Netanyahou à une prochaine offensive finale.

La reprise de la guérilla dans le nord de la bande de Gaza est un signal inquiétant pour Israël. Cela signifie que des combattants palestiniens sont parvenus à survivre dans des caches ou dans les dizaines de kilomètres de tunnels bâtis par le Hamas, et qui abritent toujours armes et munitions. Et cela illustre l’extrême difficulté de localiser et de détruire ces tunnels, malgré l’utilisation massive d’explosifs, de bombes antibunker américaines ou encore d’eau pompée dans la Méditerranée. 

Des tunnels plus étendus et plus sophistiqués

Les infrastructures découvertes sur le terrain depuis quatre mois laissent penser aux Israéliens que le réseau est bien plus étendu et bien plus sophistiqué qu’ils ne le supposaient, comme le souligne un rapport du Modern War Institute, le centre de recherches de l’Académie militaire des États-Unis. 

L’état-major israélien craint également que des combattants actifs dans le nord de la bande de Gaza ne se soient infiltrés depuis le sud du territoire. Est-ce une riposte ? Juste au sud de la ville de la Gaza, le corps du génie de l’armée israélienne est en train de raser tous les bâtiments sur une largeur de plusieurs centaines de mètres afin de percer un corridor depuis sa frontière, à hauteur du kibboutz de Nahal Oz, jusqu’à la mer Méditerranée. Ce no man’s land de 6 km de long, qui coupera en deux la bande de Gaza, répond à un double objectif : empêcher le passage de combattants palestiniens et favoriser l’envoi de colonnes blindées israéliennes pour des raids ponctuels et éclairs.

Un scénario de longue durée

C’est un indice supplémentaire que l’armée israélienne se prépare à un scénario de longue durée. L’état-major estime qu’il faudra des mois voire des années pour détruire l’appareil civil et militaire du Hamas, si jamais cela est possible. Une mission d’autant plus complexe que le cabinet de guerre présidé par Benyamin Netanyahou n’a toujours pas dessiné de scénarios d’après-guerre. Manifestement dépité, le chef d’état-major, le général Herzi Halevi, avait lâché en janvier que les gains militaires engrangés par Israël risquent d’être érodés faute d’un plan clair pour l’après-guerre 

.En attendant, les civils palestiniens paient le prix, chaque jour plus élevé, de cette guerre, qui a déjà fait des dizaines de milliers de victimes.  Dans la région de Rafah, où s’entassent plus de 1,5 des 2,3 millions d’habitants du territoire, les situations alimentaires et sanitaires sont catastrophiques. Au nord, c’est pire. L’Onu a annoncé mardi la suspension de toute livraison de nourriture en raison du chaos qui règne. Faute de protection, les derniers camions ont été arraisonnés et pillés par des foules affamées ».

CAPJPO-EuroPalestine